Echec et mat.
Pions sur l'échiquier, en marche. Viande en mouvement, bientôt et trop tôt froide. Auront de la chance ceux qui mourront d'un coup de sabre, sans souffrances inutiles et supplémentaires.
Tours froides et impitoyables, sentinelles et gardiennes des derniers bastions. Mouvements inexorables, voies coupant fraîchement les êtres comme les blés fauchés en été.
Cavaliers, rois du champ de bataille. Chevaux qui prennent peur et s'emballent, déplacements furtifs ou sans traîtrise, hennissements de frayeur, cris des hommes pris au piège, troupeau humain ensanglanté aux armes grotesques, devant les bergers aux sabots ferrés.
Fous aux armoiries grotesques et aux poses frileuses, en place. Déplacements sournois en diagonales, surprendre pour plus belle arme, pieds de nez et grimaces en boucliers de chair devant l'ennemi déconcerté, mimiques d'enfants pour des tueurs désenchantés.
Reine d'une couleur, pièce maîtresse. Guerrière aux talents troubles, blason à double tranchant. Général des armées, meneuse des troupes. Dame forte et point faible, coeur renfermant l'âme de ses fidèles et la crainte de ses égaux, à la vivacité sans égale.
Roi, tête guidant le coeur, fil directeur de l'histoire. Fragile catalyseur des actions extérieures, lenteur des actes mûrement réfléchis. Point central du carnage, désir du pouvoir, volonté couronnée, à la furie soigneusement cachée. Emotions froides et stratégies efficaces.
Deux camps obstinés pour la victoire.
Sauf que ce n'est pas un jeu.
_________________ Pouffe qui l'assume.
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