« Ne fuyez pas. Acceptez votre destinée. Vénérez-moi.
Vous ne vous en souvenez plus, n'est-ce pas, de la raison de ma création ?
Il y a très longtemps, une antique métropole magique avait atteint le summum de la gloire et de la puissance. Considérant qu'ils avaient compris l'essence de leur art, ses habitants décidèrent de tester leurs talents. Ils conçurent un être qu'aucune magie n'atteignait, capable d'absorber toute connaissance. Une arme forgée pour éliminer les Mazokus, pour que les humains cessent de ramper dans l'ombre des démons, et pour surpasser les dragons, dont la lumière divine était par trop éblouissante.
Il est dit que les magiciens perdirent le contrôle de leur création avant sa complétion... Mais tout le monde se trompe. Cette forme est parfaite. Ce que les humains souhaitent mais sont trop faibles pour accomplir, je peux l'atteindre, avec cette chair et cet esprit. Et si mes pairs continuent à se multiplier, je pourrai éradiquer les démons jusqu'au dernier. Non... je serai même capable de dévorer les dieux ! »HistoriqueRevenons un peu en arrière. Non, pas une éternité en arrière dans un univers fictif comme le charmant texte cité plus haut pourrait nous y inciter, mais plus récemment, et en notre monde à nous.
Voici déjà onze ans,
Slayers Try, première saison de
Slayers basée sur un scénario original, s'achevait par la disparition du dragon noir/Mazoku Valgarv et de Dark Star, l'entité tout aussi hybride dont il était devenu l'émissaire. Une nouvelle série est lancée, mais abandonnée suite à des difficultés de développement (des difficultés de développement ? Pour
Slayers ?
).
Quoi qu'il en soit, le studio préfère se concentrer sur
Lost Universe, épopée spatiale qui n'attirera pas autant les feux de la rampe que les aventures de Lina Inverse (quand on en parle, c'est généralement pour faire remarquer que c'est supposément situé dans le même multivers). Grand passage à vide.
On ne sait trop pourquoi, JC Staff a décidé cet été de relancer la machine.
Slayers Revolution se divise en deux arcs de treize épisodes chacun.
Et la première partie vient juste de s'achever...
On prend les mêmes et on recommenceLina Inverse, la sorcière égoïste et colérique à petite poitrine, voyage toujours avec Gourry, le beau paladin à l'intellect aussi ras-des-pâquerettes que son tour de biceps est impressionnant. Les deux compères sont réunis par une absence totale de projets à long terme, une préférence pour la résolution des problèmes par la violence ainsi qu'un appétit insatiable. Ils croiseront vite le chemin de Zelgadis, l'hybride humain-golem sombre et taciturne, et d'Amélia, la jeune princesse aventurière affamée de justice. Qu'ils connaissent déjà , car ils ont vécu avec eux la totalité des aventures télévisuelles précédentes.
À nouveau réunie de la plus artificielle des manières (on vous laisse la surprise), la fine équipe est donc la même. Jusqu'à Xellos qui apparaîtra le temps de quelques phrases rigolotes, et de remettre un fragment de la terrible Clare Bible, ouvrage propre à pousser le monde entier dans un sacré pétrin.
Conscients que cela ne suffit pas, les scénaristes ajoutent à la sauce deux personnages inédits et hauts en couleur : Pokota, petite peluche adorable qui balance des Dragon Slayers à tout va (... quoi ?) et Wizer, inspecteur de police qui aime prendre le thé avec les dames (QUOI ?). Chacun des deux revêt une apparence en totale inadéquation avec la conception graphique de Lina et consorts, mais dans le bordel aléatoire que constitue la charte visuelle, Pokota et Wizer passent nickel.
La formule est aussi la même au niveau de l'intrigue : on commence avec un petit épisode amusant, et puis, assez rapidement, les affaires sérieuses commencent.
Mais c'est quand même mieuxHé oui, Revolution est une bonne saison, et même bien meilleure que les trois précédentes !
La surprise vient autant du rôle des nouveaux personnages, utilisés avec un jugé rare (à comparer avec la très "décorative" dragonne d'or de Try ou le sous-exploité dragon noir...) que de la volonté de bâtir pour de bon un univers cohérent, d'en solidifier les bases par la réutilisation efficace de certains éléments. On revient sur les premiers pas de l'équipe de Lina, sur certains évènements passés, et ils sont ramenés avec talent, célérité, sans recyclage de plans pendant une demi-heure.
Outre cette mise en valeur des ingrédients, sur la forme, ça se passe bien : il y a du rythme, plus de gags qu'il n'y en a jamais eu, tout avance plutôt vite. Même la spécialité (dont, auparavant, on ne se serait bien passée) de Slayers, les villages thématiques à la noix, est bien traitée (bref et hilarant passage du village des boules). Sans parler des personnages secondaires, bien dessinés, clairs, excellents (le chien et le chat... !).
Les choses sont en outre légèrement rafraîchies visuellement (la coupe de cheveux de Xellos, notamment, est subtilement raccourcie, et ça lui va très bien). Les expressions sont tordantes, les répliques tombent à pic...
Témoignage personnelJ'ai détesté
The Slayers, la toute première saison.
Je l'ai sérieusement haïe. Je l'ai vaguement supportée parce que c'était le tout premier animé de fantasy que je voyais, que j'étais curieux de découvrir comment le genre était adapté par l'industrie de la japanim', que quelques éléments ésotériques me plaisaient superficiellement et qu'un thème musical en particulier sonnait bien à mes oreilles, mais sa vision fut une torture. À l'époque (2003), je ne l'ai finie que parce que le nommé Méphi, pour ne pas le citer, m'avait tout prêté, et que je me disais que ça serait du gâchis de ne point en regarder l'intégralité.
J'ai dû sourire, parfois. Je n'ai pas ri une seule fois.
J'ai
modérément apprécié Slayers Next. Des longueurs, encore des longueurs, toujours des longueurs. J'ai trouvé quelques trucs drôles.
J'ai
relativement aimé Slayers Try. Surtout pour Valgarv. Mais à part dans l'épisode du temple, je n'ai guère ri.
Tout ça pour dire : je trouve
Slayers en général doucement médiocre. Je n'accroche guère aux personnages, l'univers me paraît briller par son inconsistante, les dialogues sont bidons, les rebondissements téléphonés, bref, à part deux-trois détails, c'est de la fantasy en carton ! Beuh ! Beuh ! Et même l'humour (car c'est principalement une série comique, c'est de la parodie, d'accord, okidoki) ne me fait pas rire, autant dire que ça part mal.
Hé bien, malgré tout ça, j'ai aimé
Slayers Revolution. J'ai même éclaté de rire, et maintes fois. L'humour fait mouche. Les gags sont plus inventifs, ils tombent à point nommé, ils sont bien plus acides vis-à -vis des personnages. J'ai également été touché par les tourments des deux "peluches".
Bref, je trouve
Slayers en général à brûler, mais j'aime
Revolution en particulier. Je l'aime pour lui-même. Et j'apprécie son petit retour aux sources. Avec cinq ans de retard, ça me donne l'illusion que la vision des deux premières saisons n'était pas totalement inutile. Et ça, c'était quelque chose que je n'espérais plus.
Ah, et on pourra remarquer que cet article manque d'images. Allez hop !
Les gags atteignent sans honte les plus hauts sommets de la débilité.
Xellos, toujours dans les bons coups.
Depuis le temps, il a pris l'habitude d'amener son pop-corn.
Mais rassure-toi, ami lecteur, c'est toujours une enflure.
Tout tourne autour de ces deux individus que vous ne verrez guère.
Oui, on sait, ils n'ont pas l'air d'appartenir au même animé.
Qu'est-ce que je disais sur la charte graphique aléatoire ?
Les nouveaux personnages s'entendent parfois très bien avec les anciens...
... au plus grand désarroi des protagonistes secondaires.
"Rejoins-moi, et ensemble, nous règnerons sur la galaxie."
La Guerre des Étoiles, c'est tout de suite plus drôle avec des grosse peluches.
(Merci au site Random Curiosity pour les captures d'écran.)