J'ai beau ne guère apprécier, tout à fait personnellement, "Silent Hill 4", de là à dire que c'est un faux !
Il y a longtemps, je l'estimais ridicule ; aujourd'hui, je me dis que son côté grotesque est génial, mais qu'il y a un vrai problème de fond derrière : son côté pas assez insidieux dans le non-cartésien, là où les épisodes précédents revêtaient des atours de "simple" incursion dans le fantastique, à la Stephen King... pour se terminer systématiquement en descente aux Enfers hallucinée où les mêmes portes n'ouvraient plus sur les mêmes pièces.
On dit que son développement a commencé en tant que simple "The Room" et qu'il n'a été rattaché à la licence "Silent Hill" que tardivement, semble-t-il. La chose me semble probable, expliquant bien des aspects de l'aventure (scénario autonome par rapport à l'arc narratif Alessa et ne prolongeant que très vaguement l'arc Sunderland, mécaniques de jeu divergeant clairement de tout ce qu'il y a eu avant, rôle des artefacts et des rituels beaucoup plus important, prémices d'un certain contrôle sur les mondes parallèles, des années avant "Silent Hill Origins" où l'on peut passer d'une dimension à l'autre à volonté, pour peu que l'on trouve un miroir), mais encore une fois, cela suffit-il à le considérer comme un faux "Silent Hill" ? Il reprend, confirme et enracine des éléments de l'univers lancés dans les jeux précédents, comme l'origine amérindienne des forces obscures (on voit enfin de près certains de ces foutus rochers sacrés) ou la Hope/Wish House, il renouvelle sacrément bien l'ambiance en réussissant à l'enfoncer plus loin dans la dépression que "Silent Hill 2", les Victimes sont une bonne idée (même si dans le détail des mécaniques, elles tiennent un peu de la fausse bonne idée, notons la frappe à distance toujours
appréciable quand on est égaré dans un affreux labyrinthe avec le fantôme aux fesses... on se sent davantage irrité qu'effrayé, dans de telles conditions), enfin bref, c'est plein de bonnes choses.
Non, dire que "Silent Hill 4" est un faux "Silent Hill", ça ressemble à du Trollage de bas étage, indigne même de toi.
Habile transition pour revenir au sujet : En fait, ce que l'on peut principalement reprocher à "Silent Hill 4", c'est d'avoir considérablement modifié les mécaniques de jeu, et ainsi poussé les fans à se dire "Hé mais finalement, elle était pourrie et elle se mordait la queue, cette série, elle n'évoluait pas".
Alors que le propre de "Silent Hill", c'est de se servir d'une interface simple et classique comme d'une toile où est peinte l'oeuvre graphique, sonore et scénaristique !
Du coup, forcément, on a un cinquième opus qui change encore plus la formule, là où j'aurais espéré une sobriété recouvrée. Merci, "Silent Hill 4" !
Allez, encore du nouveau :
Trois extraits vidéos de "Silent Hill 5"
Entretien avec Akira Yamaoka, première partie
Entretien avec Akira Yamaoka, deuxième partie