"Rush Hour 3", c'est un espèce de Super-"Bad Boys 2". Plus grand, plus dynamique, plus rigolo. Plus vulgaire, aussi, plus raciste. Jugez plutôt...
Après un mouvement de caméra aérien qui ouvre idéalement le film, on se retrouve en ville et on (re)fait connaissance avec le premier des héros : le Noir sympa. C'est un Noir, donc, forcément, il est sympa. Mais ce n'est pas tout, il est familier, détendu, il a le rythme dans la peau. Il est peureux et pique-assiette sur les bords, mais au fond, c'est quelqu'un de fidèle. Il pense avec son service trois pièces et drague tout ce qui bouge.
Le Noir sympa, après avoir provoqué un carambolage parce que forcément, il adore la musique branchée (on appelle ça un point de basculement nanar), appelle son copain, le Chinois sage. Alors, celui-là , c'est un sérieux, garde du corps d'ambassadeur et tout et tout. Il est loyal, un peu trop focalisé sur la mission, mais avec le Noir sympa, le Chinois sage formera un duo idéalement contrasté pour un film qui...
C'est là que je renonce à décrire la chose et que je m'enfuis en courant.
Je n'ai pas le courage de narrer par le menu cet amoncellement de péripéties enchaînées sans aucun sens, avec un souverain mépris pour tout ce qui est dépeint. Je me contenterai d'un petit aperçu...
Ce film ne ressemble à rien, injurie tout et n'importe quoi avec une pseudo-dérision de tous les instants qui ne sert qu'à faire passer des failles idéologiques grosses comme des camions-citernes. On appréciera particulièrement le portrait des Français lâches, opportunistes et hypocrites, sauf quand ils parviennent à se prendre pour des Américains - ils se changent alors par miracle en personnages sympathiques au possible (ça ne s'invente pas). Il y a moins de grasses connotations homophobes que dans "Bad Boys 2", aussi, mais il y en a quand même. Qu'importe, le "potentiel gerbatoire" est énorme, on meuble ce qui ressemble vaguement à un film avec des concours d'insultes et des bagarres contre des trolls humains, on oublie au passage la moitié des "intrigues" (laissez tomber l'ambassadeur chinois et sa fille, tous les deux seront simplement OUBLIÉS) et on saupoudre d'une généreuse dose de simple absurdité (pourquoi ne pas prendre en photo la Liste de l'Enfer ? Comment la totalité des policiers affectés à la surveillance d'un comateux d'importance internationale peuvent-ils être carrément "appelés ailleurs", histoire que nos héros se retrouvent seuls contre les méchants des triades ?). Cuisez à feu doux, servez chaud.
Je me souviens d'une époque où on considérait encore que "délire" et "bon goût", "action" et "qualité", n'étaient pas des notions incompatibles.
Cela dit, je me suis beaucoup amusé à la vision de cette aberration. Ce type de produit complètement jetable et fort embarrassant se multiplie, c'est la dernière vague de cinéma-poubelle, mais je dois m'avouer fasciné chaque fois qu'un film parvient ainsi, sous couvert de divertissement, à se livrer aux exhibitions les plus abjectes.
_________________
|