Le Dieu Noir sonde sans cesse la réalité à la recherche d'une faille par laquelle s'infiltrer, infecter, dévorer, coloniser. Longtemps il a guetté l'heure de son arrivée dans le pauvre monde, mais enfin elle est venue. Une prêtresse de la Source, luttant pour l'harmonie, tente de s'opposer à lui, et dans l'arbre des possibles, elle trouve un nom : celui d'un grand héros, qui deviendra la Mort des Nations. Mais l'homme peut-il seulement combattre la force de l'Esprit du Chaos ?
"Le Lion de Macédoine" est une série de romans qui compte à l'origine deux volumes : "Lion of Macedon" à proprement parler et "Dark Prince".
En France, nous avons d'abord eu droit à une édition bâtarde restructurant l'histoire en trois livres, "Le Lion de Macédoine", "Le Prince Noir" et "L'Esprit du Chaos". Qui plus est, cette version bénéficiait apparemment d'une traduction quelque peu sommaire, puisqu'elle a nécessité des retouches ultérieures.
A présent, il est possible de se procurer l'oeuvre en édition Folio Science-Fiction, ce qui présente deux avantages. Tout d'abord, on retrouve la rupture de la version originale à l'apparition du Prince, chaque livre d'origine devenant un couple de romans. Ensuite, la traduction a été soigneusement corrigée et force est de reconnaître que le style du texte français est magnifique. Voici les titres de cette seconde édition :
L'Enfant Maudit (Lion of Macedon *)
La Mort des Nations (Lion of Macedon **)
Le Prince Noir (Dark Prince *)
L'Esprit du Chaos (Dark Prince **)
Mais de quoi ça parle, "Le Lion de Macédoine" et "Le Prince Noir" ?
C'est de la
fantasy antique. Et ici, point de Zeus barbu et libidineux, ou encore des midinettes courant dans des jardins fleuris pour croquer des pommes d'or, fouin des chouettes mécaniques, des titans et de tout le bataclan... la mythologie grecque telle qu'on la connaît est quasi inexistante, et le maître à penser de David Gemmell semble être Moorcock plutôt qu'Homère.
Nous voilà dans un monde de divinités sombres et chaotiques, d'harmonie occasionnelle, mais où l'on ne retrouve aucune trace du panthéon grec, tout du moins dans l'intrigue. Nous voilà dans un monde historiquement exact, précis, sérieux, réaliste, où apparaissent soudain démons et sortilèges. Nous voilà sur les traces d'un
strategos de génie, mi-Spartiate, mi-Macédonien, l'homme par qui le malheur arrive, qui jure de faire tomber les nations pour assouvir sa vengeance.
Le style est clair, pour ne pas dire limpide, les intrigues se dessinent bien, les rebondissements... rebondissent, et dans l'ensemble, tout est traité avec logique. Un plaisir à lire, à placer entre toutes les mains.
Comme disait Dumas, on peut violer l'Histoire, à condition de lui faire de beaux enfants.
Les couvertures de la quadrilogie française, la meilleure édition disponible dans notre beau pays. Je trouve que comparées à celle de la "trilogie", elles manquent de théâtral, et vous ?