Je ne me leurre pas: peu nombreux dans ce forum, fort peu nombreux sont les courageux qui liront cela jusqu'au bout, tout du moins sans parcourir ces lignes en diagonale. Je le poste tout de même ici, car c'est à mon sens bien plus amusant que les p'tits conseils d'écriture (les "How-To") en vrac que je compte *aussi* poster plus tard sur ce même thème et d'autres...
LA LOURDEUR
- ou comment l'éviter. Le juste milieu entre expression brute et simulation est l'identification et l'exploitation artistique d'un MESSAGE ou de plusieurs messages, forces motrices de l'écriture.
INTRO
Commençons, parce qu'il faut bien, par définir la "lourdeur" dont nous parlerons ici. Si la valeur de "lourd" est aussi subjective que la conception du Beau et du Laid, il existe quelques exemples à ne pas suivre en matière d'écriture, quelques erreurs menant tout droit à l'atroce, l'horrible, la pataude, la grossière, la maladroite, la pesante lOuRdeUR. De quoi parlons-nous donc?
"Lourd", est-ce un synonyme de "mauvais"? Certainement pas. La niaiserie s'accompagne souvent d'une lourdeur *nécessaire* à l'expression de certains sentiments. C'est dans leur surenchère même que le dessin animé Bambi et les personnages kawai japonais sont touchants. C'est parce qu'il force le trait que Balzac rend son Père Goriot sympathique. Nous n'apprendrons donc pas à détruire la lourdeur, mais à bien l'employer, la considérer comme un outil, l'une des couleurs de la fabuleuse palette de l'écrivain.
DES TROIS LECTEURS
Pourtant, la lourdeur (j'emploie ce terme quelque peu familier de nos jours afin de permettre une représentation concise de l'idée à laquelle je fais allusion. je pourrais bien sûr parler de "maladresse", de "surenchère", mais vous voyez bien que l'effet est différent) est à mon sens l'un des plus grands, sinon le plus grand fléau de l'écriture. Bien que nombre d'auteurs professionnels soient encore très lourds ( -soit constamment, soit à l'occasion- ), ce fléau touche surtout les amateurs, ceux qui n'ont pas encore la notion du Lecteur. Il faut savoir Lire son texte comme un tiers lecteur le ferait. Et pour cela, il y a plusieurs méthodes à employer, qui sont autant de casquettes de lecteur à poser sur sa tête: -le lecteur intéressé ; -le lecteur neutre ; -le lecteur cynique.
Il est clair qu'un lecteur intéressé par une histoire, ému par les personnages de celle-ci, appréciera ou adorera une scène dans laquelle un lecteur neutre, peu touché/concerné par les événements décrits, ne verra que mièvre lourdeur. Si Jonis, le héros de votre superbe roman, meurt en sauvant Cloubi le chien, ceux qui se sentaient proches de Jonis (ou de Cloubi le chien, qui sait...[:)]) éprouveront peut-être "quelque chose", tandis que ceux qui se foutaient de ces personnages (ce qui n'exclut pas qu'ils aient apprécié votre histoire) espèreront que cette scène soit brusquement écourtée.
En adoptant le point de vue du lecteur cynique, celui qui ne connaît pas de bien ni de mal, et en tous cas aucune opposition entre ce bien et ce mal, l'on accède à un niveau de perception de son propre écrit supérieur. Un écrit idéaliste, profondément humain, qui se veut beau, qui se veut tendre, qui se veut tout ceci et tout cela, sera probablement perçu comme un pauvre discours (politique ou pas), et non comme une oeuvre. Ce que l'on écrit est soumis à l'érosion, et il faut éroder ses oeuvre pour qu'elles prennent une forme pure et lisssse. Un récit n'est rien de plus que quelques lettres et symboles alignés; il s'agit de mots, de simples mots, qui deviendront tout autre si l'on est capable de transmuter ces mots en idées, soumises ensuite à l'interprétation. Lorsqu'on écrit, on parle, même si cela est parfois/souvent indirect. A partir du moment où vous prenez conscience du fait que ce que vous écrivez provient directement de vous, vous commencez de prendre garde à ce que vous écrivez.
Il faut avant tout savoir se Juger soi-même; et lire sa propre oeuvre avec l'Oeil du Juge, l'oeil cynique, pesssimiste, sceptique, de celui qui connait ses propres défauts, est nécessaire à l'obtention de résultats un tant soit peu satisfaisants; même - et surtout - si l'on a du talent (car on est alors à même de voir en son oeuvre des défauts que d'autres n'y verraient pas).
NE PAS S'EXHIBER COMME CLARA MORGANE
L'écriture n'est pas de la pornographie, d'une manière générale. Un bon auteur ne se montre pas à poil dans ses bouquins. Un bon auteur, donc, prend garde à la 'lourdeur', car il sait que ce qu'il écrit est une partie de son intimité, et qu'il doit donc transformer cette intimité et lui donner une forme plus élégante, de la même manière qu'une fille nue devient vite lassante si elle ne sait pas, parfois, se couvrir de jolis vêtements.
Lorsque l'on conte une histoire, cet avertissement devient une règle à suivre. La caractérisation des personnages fait que ces derniers ne sont pas vous. Vos personnages existent en dehors, indépendamment de vous. Il existe dans le cerveau de votre lecteur une représentation personnelle de ce personnage. Les personnages peuvent être (et sont, hélas) des émanations de l'auteur, mais cet état de fait doit tendre vers la discrétion totale.
Pourtant, que voyons-nous? Dans l'écriture amateur, chaque monologue, chaque délibération, est l'occasion d'un déballage de pensées et de sentiments portant encore l'odeur répugnante d'un auteur peu discret. Ceci est le premier problème menant à la lourdeur, et j'espère ne pas avoir besoin de développer ce point ici; tout le monde comprend qu'un récit - et de manière plus générale un écrit - n'est pas l'expression brute de substance psychique; seule la basse littérature moderne aime à remplir des pages de nauséabondes lamentations et de jugements subjectifs. Sinon, que diable! il suffirait de discuter avec son voisin de palier ou le chauffeur du bus pour faire de la littérature.
NE PAS EXPRIMER DES SENSATIONS DONT ON IGNORE TOUT
Il existe un second degré, avec un autre problème très semblable. Certains ont bien compris le point précédent, mais ne l'appliquent pas autant qu'il le faudrait. Je pense à ceux qui réduisent la psychologie des personnages à une ou deux idées. Cela traduit clairement un manque d'inspiration presque avoué, que de faire dire à une femme "mon père me battait.. c'est pourquoi j'ai détesté les hommes toute ma vie". Quelle lourdeur! Et ne riez pas: on trouve de ces exemples partout, de l'amateur au professionnel. Que la psychologie humaine soit d'une manière générale assez simple, pourquoi pas. Mais tout l'art d'Ecrire est de rendre intéressant ce qui, dans l'absolu, n'aura jamais d'intérêt (après tout, qui se soucie de la vie d'un individu? et qui, dans l'univers, se soucie de la planète Terre? ).
Pour dispenser de l'intérêt, ne faut-il pas complexifier? Ne faut-il pas détourner, rendre plus élégant, fin, discret, des idées toujours trop simples? Lorsqu'on met en scène une polémique, limitera-t-on chaque intervenant à un argument? Lorsqu'on écrit un monologue, est-ce répéter mille fois de mille manières différentes la même pensée? Ce que chacun doit bien comprendre, c'est que l'on n'écrit pas pour noircir du papier. Si dix pages de vaines expressions de sentiments à peine éprouvés, ou dix pages de creuses réflexions métaphysiques douteuses sont à jeter, eh bien qu'on les jette! C'est la lassitude, l'absence de Volonté d'écrire, qui ôte à un texte toute intensité, toute portée.
Si l'on prévoit de faire dire à un personnage ce qu'il ressent vraiment, on fera attention à ce que ses pensées profondes ne soient pas *lourdes*. On prendra soin de ne pas se débarrasser du personnage en lui inventant un petit passé tragique, puis en le lui faisant déballer durant un discours larmoyant. Pour que des idées, qu'elles émanent de l'auteur ou pas -car c'est en ceci que consiste le second problème: certains auteurs savent qu'il ne faut pas exprimer ses propres pensées trop clairement, alors ils inventent tout bonnement des sentiments dont ils ne savent rien, comme ce que ressent un/e violé/e, ou un/e orphelin/e-, pour que ces idées, donc, atteignent un objectif (en effet, "un" objectif, car il ne faut pas trop cibler, lorsqu'on écrit. nous verrons qu'il est maladroit de chercher à provoquer l'émotion X au temps T), pour que ces idées, DONC, atteignent un objectif, et aient une influence sur le lecteur - qui est la seconde et plus importante destination de l'écrit après l'écrivain lui-même - , il faut que ces personnages réagissent et agissent de façon aussi vraisemblable que romancée. Qu'ils soient à la fois la réalité et "plus que la réalité" (dans le cadre de la connotation d'un récit).
C'est pourquoi il est aussi dangereux d'exprimer des sensations/émotions/pensées dont on ne sait rien que de se donner soi-même d'une façon directe. Il faut savoir s'utiliser, user de ses propres émois et de ceux que l'on a pu voir (être témoin d'un enterrement peut aider à représenter le deuil, etc...) pour en créer de nouveau, qui ne soient ni les siens, ni ceux de personnages par trop fictifs. L'écriture est une illusion du vrai; ce n'est pas le vrai, mais c'est plus qu'une illusion.
IDENTIFIER LE MESSAGE
Dans mes précédentes (et certainement dans les prochaines

) chroniques, la notion de "message" semble omniprésente. Beaucoup se sont fourvoyés, et se fourvoieront encore, quant au sens de ce terme, lorsque, moi, je l'emploie. Le message est la condition (ET la raison) nécessaire et suffisante à l'écriture. Que l'on en soit conscient ou pas, qu'on le veuille ou pas, il y a une impulsion pour tout, et particulièrement pour l'acte d'écrire. Ecrire n'est pas, ou rarement, obligatoire. Donc pourquoi?
Le message répond à ce "pourquoi". Ce terme très large englobe tout ce qui a pu et pourra pousser des êtres pensants à user de la plume et de la pensée pour enfanter des oeuvres de création. Un message peut être une idée (idéal, conviction, certitude, avis, opinion, théorie...), un sentiment (expression délivratrice, épanchement d'une violence intérieure, atténuation d'une frustration née de quelque déception sentimentale...), l'assouvisssssement d'un besoin, une constatation (le naturalisme et son étude saisissante de la réalité...), ou bien tout cela, et plus encore, dans le même temps.
[Si l'on extrapole, TOUT acte/pensée découlant de la conscience porte un message.]
Rien n'est absolu (hihi, citons de l'Einstein par symétrie), et le message est lui-même soumis à plusieurs influences. On peut tout aussi bien dire qu'il *est le fruit* de plusieurs influences. Lorsqu'on écrit, on *se* traduit, on *se* transcrit, et l'on traduit et transcrit le monde alentours.
Identifier le message que l'on veut transmettre (pas au sens messianique du terme, je le répète), c'est aussi comprendre pourquoi l'on écrit. Mais c'est surtout devenir le maître de sa création, et déceler dans ce qu'on produit tout ce que d'autres peuvent y voir, et que nous aurions pu laisser passer par aveuglement. Il ne s'agit pas de rendre impersonnel son ouvrage, mais au contraire de se saisir soi-même, comme lors d'une psychanalyse, de dénicher tout ce que notre inconscient peut foutre dans un pauvre amas de lignes.
A partir du moment où l'on compte écrire "sérieusement", on doit devenir insaisissable pour le lecteur. On doit devenir mystérieux, différent, autre, et disparaître en tant qu'être humain sembable à ce lecteur, pour renaître en tant qu'entité créatrice supérieure. Pourquoi lirait-on ce qu'on pourrait écrire? L'auteur doit Donner quelque chose au lecteur, et ce sera pour cette raison que le lecteur lira.
La problématique du message dépasse de loin, transcende celle de la lourdeur, mais les deux concepts sont clairement liés. Comprendre les messages de son propre livre est le meilleur moyen d'éviter la lourdeur, et même de se motiver pour écrire. Dès lors que l'on *sait* ce que l'on fait, on n'ira plus concevoir de toutes pièces des sentiments artificiels, qui sonneraient faux et !lourds!, ni exprimer impudiquement ses propres sentiments, qui sembleraient bien sales et !lourds!. On pourra rapprocher sa création du lecteur, tout en restant soi-même hors de sa portée. Certains pauvres auteurs s'exhibent dans leurs romans, ou exhibent leurs convictions. Ils montrent parfois qu'ils ne connaissent rien de la vie, en mettant en scène des événements invraisemblables, traduisant des pensées saugrenues et hors de contexte (on ne sait pas ce que ressent telle victime, si l'on n'a pas vécu ce qu'elle a vécu). Cela est mauvais, et, pire que tout, cela est !lourd!.
D'UN EMPLOI ARTISTIQUE DU MESSAGE:
PRENDRE DU RECUL (1)
Quoiqu'on dise, tout message, si profond semble-t-il, et donc tout sentiment, toute idée, tient en quelques mots. Il est possible de tout expliquer, de tout rationaliser, et d'ôter sa magie à toute chose.
L'art d'Ecrire tend à enrober ce message, où la raison pure ne cherche qu'à le révéler.
Mais comment enrober ce message? Comment dire artistiquement que tel personnage est triste, ou qu'on est soi-même heureux? Par la connotation.
Selon moi, et j'en viens à ces conclusions après pas mal de "réflexion pratique" (en ce sens que ces idées me sont venues alors que je décelais et analysais le problème dans ma propre façon d'écrire), la connotation, donc tout ce qui fait de l'art ce qu'il est, est un emploi judicieux de la lourdeur. Quand il suffirait de dire "t'es belle, baby", un poète se lance dans de grandes envolées laudatives, finalement assimilables par un esprit cynique à de la pure lourdeur. Pourquoi tourner autour du peu? Parce que l'être humain se veut plus qu'il n'est, plus qu'un simple animal, et que tout son système de vie repose sur la certitude de "valoir mieux que mieux".
A partir de là , chacun comprend l'importance de la lourdeur. Oui, il est moins 'lourd' de se montrer pessimiste, réaliste, cynique, conscient de tout, juge froid, mais dans ces conditions, écrire aussi devient lourdeur et vacuité.
Connoter une pensée, une idée, un sentiment (en un mot: un message), c'est transformer de la lourdeur en art, de l'inutile en indispensable, du concret en profond. C'est comprendre ce qui, dans un texte, est utile, et ce qui ne l'est pas. C'est savoir exprimer sans dire (un peu comme dans ces films japonais, où chaque image a son importance, et où peu de mots apparemment importants sont échangés - alors qu'énormément de choses sont "dites"). C'est l'art d'Ecrire, lui-même!
Pour ce faire, il convient d'accéder à un point de vue externe à soi, et à son univers. Il convient de se déshumaniser, car l'humain que vous êtes n'est pas l'humain que votre lecteur sera, et que, pour avoir une perspective de toute l'humanité, il faut savoir en sortir et la contempler. Observer, tirer des conclusions, juger sans émettre de jugements, ne pas chercher une vérité où il n'y a que causes et conséquences...
Si l'on est capable de tout observer, soi y compris, comment pourrait-on faire preuve de lourdeur sans le savoir? Etre conscient de sa propre lourdeur, et comprendre qu'elle est nécessaire, sont en quelque sorte les deux étapes de l'accession à une certaine maturité dans l'art d'Ecrire. Après cela, on ne suivra plus son texte, on ne se laissera plus contrôler par son désir ou son besoin d'écrire. On usera des mots non dans le but instinctif d'exprimer des messages, mais plutôt pour amener à une certaine interprétation d'un certain message.
D'UN EMPLOI ARTISTIQUE DU MESSAGE:
LA CONNOTATION DU RECIT (2)
...ce qui amène directement à la connotation dont je parlais plus haut. Puisque vous maîtrisez maintenant votre histoire, puisque c'est vous qui la racontez et non elle qui vous raconte (ouah, superbe, cette phrase. je la copyrighte: "Ce n'est pas vous qui racontez des histoires, mais vos histoires qui vous racontent". ça pète le feu), vous avez la puissance souveraine sur votre création. Vous êtes à même de faire de ce matériau brut ce que vous désirez.
Selon vos messages, vous connoterez votre texte. Si vous voulez exprimer la paix de l'esprit, un matin ensoleillé, vous *devrez* user de lourdeur, mais vous le saurez. Cette lourdeur sera consciente et calculée, et aura elle-même une place prépondérante dans ce que votre histoire représente. La forme et le fond de votre histoire seront ainsi liés, ce qui à mon sens est l'une des plus grandes jouissances artistiques (au même titre qu'opposer la forme et le fond, hein. c'est même combat).
Vous ne subirez plus votre écriture. Vous ne serez pas bêtement portés par vos pulsions primaires, celles-là mêmes qui vous rapprochent de n'importe qui. C'est parce qu'on se croit trop souvent unique et exceptionnel que l'on s'attend à écrire et créer quelque chose de grandiose naturellement. Pourtant, c'est parce que l'on a pris conscience de son statut d'individu éphémère et inutile que l'on progresse et se démarque réellement (encore une fois, le lecteur, le juge cynique vous aidera à progresser, tout comme il vous aide à faire progresser votre capacité de création). Et, ne subissant plus votre écriture, vous pourrez la rendre unique, spéciale, meilleure. Vous transformerez ce qui est à l'origine défaut en élément artistique.
C'est cela, connoter un récit: juger chaque ligne et se demander en quoi il fallait qu'elle fût écrite ainsi, en quoi il faut qu'elle soit telle qu'elle est; donner du sens à chacun de ses paragraphes (après tout, aimez-vous parler pour ne rien dire? eh bien trop souvent, on *écrit* pour ne rien dire). La lourdeur naît de ce désintérêt de son oeuvre. Vous devez AIMER votre message pour Vouloir écrire. Vous devez prendre une décision, et la bonne, à chaque fois que quelque chose vous semble louche dans le texte que VOUS écrivez. On n'introduit pas des péripéties par hasard. On ne fait pas dire "des trucs et des machins" à des personnages. On ne fabrique pas artificiellement ces derniers, juste parce qu'il fallait qu'il y eût tel type de situation à tel moment.
Subir, c'est s'exposer à la lourdeur, et *transmettre à un lecteur un tant soit peu exigeant* votre dédain, votre manque de motivation, ou, pire, votre motivation exclusive: rien de pire qu'un p'tit écrivant tout fier qui parle de ce qui l'intéresse... sans intéresser quiconque (comment ça, c'est mon cas dans cet essai? foutredieu, tu vas voir, toi, attends que j't'attrape! ).
CONCLUSION
Bon, tout ça, je l'ai écrit d'une traite il y a dix minutes, et ça se ressent. Ce n'est ni planifié, ni élaboré, ( ni même relu ^O^ !!, ) mais là n'était pas mon but. Mon "message", dans ce texte (héhéhé), est qu'on ne doit pas, on ne PEUT pas Ecrire sous la contrainte. Et pour illustrer cela: l'acte sexuel. Tenter de faire l'amour sans envie, sans excitation, c'est, chez l'homme, provoquer mécaniquement une éjaculation. Et chez la femme, faire l'amour sans envie, c'est presque impossible!
Tandis qu'en cas de besoin, d'envie, d'excitation, bref, de Volonté, cela peut devenir bougrement agréable (*insérer ici gros clin d'oeil bien WINK à la "vieux pervers dans le métro"*).
Ecrire avec Volonté, par Volonté, Vouloir écrire, est le seul moyen d'arriver à un résultat "potentiellement" grandiose. C'est aussi le seul moyen, avec le cynisme, d'éviter la lourdeur meurtrière. Si l'on maîtrise son texte, son histoire, son idée, son message, et si l'on a un regard externe triple dessus, comment ne pas y déceler toute la lourdeur naturelle?
Et savoir maîtriser la lourdeur, c'est pouvoir intéresser quelqu'un avec des sujets pour lesquels il n'a aucun intérêt... Ce qui, ma foi, est nécessaire en vue de faire profiter de son message à tous, de mettre en valeur ce qu'il y a de meilleur dans ce qu'on crée, et d'échapper à la remarque assassine: "Put*, qu'est-ce que c'est lourd, ce truc.." !
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Ouah, beaucoup de mots pour pas grand chose. Surtout que rien de tout cela n'est concret. Les p'tits conseils de poche arriveront plus tard: ils tendent à démontrer que l'on peut 'mécaniquement' éviter la lourdeur (par l'emploi d'un voc approprié, de tournures de phrases judicieuses, de figures de style en rapport avec le propos, par la mise en scène d'instants dont l'intensité est jaugée et clairement mesurée - combien d'auteurs *croient* émouvoir, quand ils ne font que rendre hilare? combien d'auteurs *imaginent* suprendre, quand ils ne font que confirmer... leur propre médiocrité - etc...). Il y en a, ça existe, mais il fallait bien que je fasse une petite étude anarchique et théorique sur le sujet (moyen bien vil d'introduire les notions de "message" et de "triple lecture"...).