Eltanin

Un homme mur ventripotent lança un petit sourire aux touristes assis dans son bureau il tira sa chaise et s'alluma un cigare avant de regarder d'un air distrait les formulaires qui traînaient sur la table. Il abaissa ses petites lunettes de lecture et lança un regard aux quidams qui étaient assis devant lui. La femme avait une certaine allure, ça se sentait a la manière de se tenir, elle devait venir d'une petite bourgeoisie ou encore de la noblesse qui sait? Une grande blonde aux cheveux frisés, a la mode de Monte Fortunae, longue robe verte et argent. On aurait presque cru qu'elle était née ici tellement elle ressemblait aux locaux. Elle avait des yeux verts ensorcelant, le genre de yeux qui pouvaient pousser un père de famille rangé a quitter sa femme aimante sur un coup de tête avant de se retrouver a la rue, fauché par le style de vie hors de prix de sa compagne. Elle avait l'air furieuse, mais exprimait une furie contenue. Elle semblait complètement maître de la situation, mais en réalité elle était juste trop bien éduquée pour vider son sac en public, et n'allait surement pas tarder a déverser sa bile sur son compagnon dès qu'ils seraient sorti d'ici.

"Fonctionnaire": Vous êtes donc, Madame et Monsieur...?"
"Cornellia": Amarand. Cornellia Amarand, et voici Ichabo...
"Viktor": Je m'appelle Viktor ! Mais vous pouvez m'appeller Vicky !"

La jeune femme foudroya du regard le jeune homme qui l'accompagnait...Ah...Comment dire, lui de son coté était tout le contraire de la jeune femme. Des cheveux bruns en bataille, plutôt mal lavés et réuni en dreadlocks grossière qui tombaient dans son dos, une peau d'un noir clair très exotique, il portait une paire de lunettes de soleil et un sweat-shirt "I <3 Fortunae" qu'il avait du acheter sur le bateau, ainsi qu'un short en jean et une paire de basket qui faisaient du bruit a chaque fois qu'il marchait. Il avait des yeux d'un vert pétillant et semblait souffrir d'une hyperactivité constante.

"Cornellia": Ce monsieur ne va pas t'appeller Vicky, c'est un surnom de fille.
"Viktor": Ah oui ?
"Fonctionnaire": Je suis plutôt sur que c'est un surnom de fille j'en ai bien peur.
"Viktor": Ah ! Me voilà bien ! Il va falloir que je pense a trouver un autre n...
"Cornellia": Toujours est il, monsieur l'agent, nous ne faisons rien de mal, nous venons simplement dépenser un peu d'argent que nous avons durement gagné a la sueur de notre front en Dalaris dans votre pays.
"Fonctionnaire": Vous venez tous les deux de Dalaris? Je suis a peu près sur que Viktor est un nom qui viens de Thanesie personnellement.
"Viktor": Ah oui ? J'ai peut être de la famille là bas qui sait, il faudra que...

Viktor se mordit la lèvre inférieure, pris d'une soudaine douleur aux orteils, probablement du a un pied qui écrasait le sien discretement. La jeune femme s'eventa un peu avec son boa de plumes

"Cornellia": Toujours est il, donc, monsieur l'agent, que nous gagnerions peut être tous du temps si vous me laissiez m'expliquer seul a seul sans mon...

Elle hésita un moment sur le terme a employer avant de choisir avec un air assuré

"Cornellia":...Neveu attardé.
"Viktor": Je préfère le terme mentalement déficient !
"Fonctionnaire": Votre fils madame...
"Cornellia": Neveu.
"Fonctionnaire": Votre neveu a attaqué un vendeur de glaces et l'as poussé par dessus bord, c'est plutôt sérieux hein. Fit noter le fonctionnaire Assez sérieux pour que vous ayez a passer un contrôle de routine sur un pays en libre accès.
"Viktor": Mais il était clairement maléfique ! La façon qu'il avait de courir après votre progéniture avec ses cônes glacés ! Tôt ou tard il était couru d'avance qu'une catastrophe allait se produire !
"Fonctionnaire": Et puis je vous demander quelle genre de catastrophe aurait pu se passer ?
"Cornellia": Je ne pense pas que ça soit une bonne id...
"Viktor": Eh bien, par exemple...
"Fonctionnaire" : Oui?
"Viktor": En théorie, je dis bien en théorie.
"Fonctionnaire": Ouiii?"
"Viktor": En théorie si on mange trop de glace, on peut avoir un méchant mal de crâne, et qu'est ce que ça fait un gamin quand ça a un méchant mal de crâne ?! Ca chouine toute la journée ! Et qu'aurait fait cet homme alors? Content de son méfait? Il se serait probablement frotté les mains en souriant, et bien sur, pas le genre de frottage de main qu'on fait pour se laver les mains, ça bien sur il l'aurait fait puisqu'il est en contact avec de la nourriture, si il ne le faisait pas ça serait dégouttant, mais le genre de frottage de main que ne que faire un homme diabolique, conscient de son méfait, sachant qu'il a ruiné mille fois toute sortie agréable en famille pour les vingt prochaines minutes".

Viktor croisa les bras sur son torse fièrement, son visage feignant l'indignation. Le fonctionnaire était persuadé qu'a un moment il avait repris sa respiration dans cette tirade, mais il n'était pas sur de quand.

"Viktor": Et que pouvais je faire sinon agir? Je suis comme ça moi, si je vois quelqu'un commettre un acte répréhensible, BANG, j'y saute dessus et j'y met la tête sous l'eau.

Les réactions étaient mitigées autour de la table. Cornellia semblait incapable de se facepalmer plus fort qu'elle ne l'était déjà, tenant l’arrête de son nez entre son pouce et son index, le fonctionnaire de son coté semblait tout au plus blasé, lançant au couple le regard de l'homme qu'on venait d'interrompre pendant qu'il lisait son journal pour une affaire de douane alors qu'il n'y avait pas de douane a Monte Fortunae. Les temps de guerre exigeaient un minimum de controles et il faisait ce qu'il avait a faire.

"Fonctionnaire": Je suis désolé mais votre fils attardé...
"Cornellia": Neveu. Neveu attardé.
"Viktor": Mentalement déficient !
"Fonctionnaire": Votre neveu attardé est trop mentalement instable, nous sommes un état sérieux ici et nous sommes au bord de la guerre, votre présence pourra occasionner une certaine gène, et je vais vous demander de quitter l'île.
"Cornellia": S'il vous plait monsieur, nous devons absolument...Erm...Rejoindre sa famille.
"Fonctionnaire": Cette décision est irrévocable.

Le gros bonhomme remplits quelques colones sur un papier d'un rythme lent, faisant bien attention a se relire. Cornellia soupira et ouvrit son sac avant de glisser quelques pièces d'or sur la table

"Cornellia": Peut être pouvons nous nous arranger ?

Le fonctionnaire tapa brutalement sur la table avant de regarder Cornellia dans les yeux

"Fonctionnaire": Il vous en a fallu du temps nom d'un chien ! J'aurais pu partir il y a bien deux heures si vous aviez commencé par là."

Devant le regard médusé de la jeune femme, il se mit a compter les billets

"Fonctionnaire": Ajoutez moi encore dix pièces d'or et on oublie toute cette histoire.

La jeune femme ne se fit pas prier, le fonctionnaire, expert de son état fit négligemment tomber le formulaire du coin du coude dans la poubelle

"Fonctionnaire": Je vous souhaite un bon séjour a Monte Fortunae, a vous et a votre fils attardé.
"Cornellia": Neveu attardé !
"Viktor": Mentalement déficient !

Le fonctionnaire soupira et ferma la porte derrière lui, Cornellia saisit le bras de Viktor et le traina hors du poste de frontière.

"Viktor": Ca s'est plutôt bien passé non ?
"Cornellia": Qu..Hein...Quoi? Comment est ce que tu en es venu a cette conc...
"Viktor": Je t'avais dit que le sweat-shirt ferait illusion, je suis comme dans un poisson dans l'eau ici.

Lança fièrement Viktor avant de marcher les mains dans ses poches, ses basket faisant de la musique partout où il posait les pieds. Pendant ce temps Cornellia internalisait

"Cornellia": Mais pourquoi ? Pourquoi une mission si importante avec un demeuré pareil ? Il n'a aucun sens de la couverture, de l'infiltration, il n'a même aucun sens commun ! Pourquoi est ce que l'empereur a choisi de me foutre avec ce crétin !?

Se rendant compte que les gens la regardaient maintenant plus dans la rue la jeune femme tacha de garder une certaine posture, rester digne étant la dernière chose qu'il lui restait après un fiasco pareil, elle rattrapa son imbécile de partenaire et le souleva par le col avec une certaine force, le trainant jusqu'a un hotel luxueux.

Dès qu'ils passèrent la porte d'entrée elle balança Viktor sur un lit et ferma la porte a double tour, puis elle fit craquer ses phalanges.

"Cornellia": Bon. A propos de tout a l'heure.
"Viktor": N'en dit pas plus, toi aussi tu veux des Basket Dong?

Le petit personel de l'hotel et certains des locataires étaient réunis dans le couloir. Depuis une bonne demi heure on entendait depuis une chambre toute sortes de cris déplaisants. Bien sur ces cris dérangeaient la clientelle, mais jusque là personne n'osait ouvrir la porte, surtout après avoir entendu de multiples fois une voix de femme jurer comme un charretier.


....

"Viktor": Je n'arrive pas a croire que tu aie jeté mes Basket Dong a travers la fenêtre.

Le jeune homme regardait la ville plongée dans la nuit accoudé au rebord de la fenêtre d'une voiture de luxe qu'ils avaient loué pour la nuit. Cornellia, elle était en très de se repoudrer le nez, elle ferma son poudrier d'un claquement sec.

"Cornellia": On récapitule.
"Viktor": Encore? Mais ça va faire au moins cinq fo...
"Cornellia": On récapitule
"Viktor": Ok ok *Soupir*
"Cornellia": Ce soir je rentre au Coco Bongo, le plus gros Casino de la ville pour essayer de faire fructifier mes contacts, et toi ?
"Viktor": Je resterais sagement dans la voiture.
"Cornellia": Et?
"Viktor": Je ne parlerais ni au moteur, ni au conducteur, ni aux objets dans la voiture, ni a des amis imaginaires, ni aux pigeons dans la rue. Je ne sortirais pas faire un petit tour, spécialement sur le toit de la voiture, je ne ferais pas de signe de la main aux passants depuis la voiture, mes mains resterons dans mes poches et mes pieds bien droits, si on m'adresse la parole je ne répondrais qu'avec la froide indifférence qui nous caractérise.

Répondit Viktor d'une voix monocorde avant de lancer des regards implorant a sa partenaire

"Viktor": Mais je vais faire quoi si je m'ennuie?
"Cornellia": Compte jusqu’à Deux milliards cinq cent douze mille, ça devrait t'occuper.
"Viktor": Tu sais, quand on m'a dit que j'allais avoir une mission a Monte Fortunae, je ne pensais pas que j'allais rester dans une voiture compter jusqu'a Deux milliards cinq cent douze mille...

Fit il avec une voix pleine de déception. La jeune femme soupira.

"Cornellia": Alors laisse moi faire. Obéis pour cette fois, au moins pour cette fois."

Elle lui passa une main réconfortante sur le dos. Viktor poussa un long soupir

"Viktor": D'accord...
"Cornellia": Gentil garçon.

Fit elle en lui tirant sur la joue avant de quitter la voiture.

"Chauffeur": Et ma comission ?
"Cornellia": Laissez le moteur tourner.
"Chauffeur": Dans ce quartier? Ca va vous couter une fortune.
"Cornellia": Je pensais que vous étiez assez intelligent pour ne pas cracher sur une fortune quand vous en voyez une, mais peut être devrais je choisir un chauffeur plus ambitieux la prochaine fois.

Elle tourna le dos et monta les marches une par une, parfaitement dans son élément avant de rouler des yeux.

"Cornellia": Tcch, les humains.

Si son experience au poste de douane lui avait appris quelque chose, c'était que tout se payait a Monte Fortunae, elle n'eut aucun mal a entrer dans le Coco Bongo, malgré que la boite était sensée être seulement sous réservation. La jeune femme dépensait son argent comme si c'était du faux, près a disparaître dès que les naïfs auraient cligné des yeux. Très vite elle fit sensation comme seule une femme remarquablement belle le peux, sirrotant a droite a gauche des martinis, faisant tourner les têtes de la plupart des hommes, se joignant a certaines tables comme une prédatrice déguisée en oie blanche, feignant qu'une faible femme telle qu'elle ne comprenait rien a ces jeux d'hommes. Parfois elle gagnait, parfois elle perdait, mais comme dans tout casino, elle perdait plus qu'elle ne gagnait. Tel un poisson dans l'eau, elle évoluait invisible au sein de la haute bourgeoisie.

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La "Baronne D.S.L. d'Aura", cheveux blonds-roux réunis en une coiffure sophistiquée impliquant plusieurs épingles et quelques plumes exotiques, robe fourreau noire en satin, boa de plumes rouges, pénétra tranquillement dans le Coco Bongo. Le reste d'Avalon était au bord de la guerre mondiale, mais pour quiconque ignorait les manigances des maîtres de la ville, rien ne semblait perturber Monte Fortunae. Sitôt entrée, son regard balaya l'assistance, détaillant les touristes comme les habitués : quelques nobles d'allure médiévale (sans doute dalariens ou thanésiens), quelques travailleurs plus moins honnêtes (des autochtones venus perdre le fruit de leurs heures supplémentaires), Istvan Von Vaaldt (un vampire - le glamour et la vie nocturne de l'eldorado les attirait immanquablement), un couple d'elfes (arcadiens : leurs tenues sophistiquées l'indiquaient sans conteste), la Comtesse de Flaerys (une aventurière au titre aussi vrai que ses bijoux en toc), plusieurs lieutenants des diverses pègres locales (il était de bon ton d'aller perdre un peu d'argent les uns chez les autres, en signe d'entente cordiale) ...

Seule une divinité -et peut être, avec suffisamment de temps et d'attention, une poignée des plus grands joueurs professionnels de la ville- pouvait le remarquer, mais la femme à la robe vert et argent ne collait pas à l'exacte perfection dans ce décor. Surtout, elle avait trop d'argent, surtout pour une simple "demie-mondaine", si talentueuse qu'elle fut. Des chiffres affolants passèrent devant les yeux de la déesse, qui serrait encore le manteau replié sur son avant-bras.

Rajustant machinalement la boucle d'oreille sophistiquée en or qui cachait son P.N.I., Eldora s'avança nonchalamment vers les tables les plus huppées. Un léger sourire apparu sur son visage tandis que ses pensées se mettaient en marche.

Les lézards montrent enfin le bout de leur queue, se dit-elle. L'idée de pouvoir enfin parler avec eux la réjouissait, mais elle n'allait pas leur offrir le plaisir de rappliquer en courant dès que l'un d'eux montrait le bout d'une écaille. Non, elle allait d'abord se présenter comme une simple mortelle, reprendre l'attention que la dragonne accaparait, et voire comment elle réagissait face à la concurrence ; il serait bien temps d'en venir ensuite aux choses sérieuses.

Pour le moment, pas de pouvoirs divins, juste un peu de charme et de savoir-faire, pour se mesurer à sa "rivale". Elle adressa un sourire parfaitement calculé, qui était autant une invitation aux hommes présents qu'un défi à la dragonne supposée :
"- Puis-je me joindre à votre table ?"
Que la danse commence !

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"Come take a ride, in my beautiful ballon
We'll use the death ray to burn our names into the Moon
hold London to ransom, turn Paris to a crater
we'll land at the Acropolis for tea and crumpets later"

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Contrairement a son coéquipier, la dragonne était loin d'être une idiote. Elle reconnut immédiatement le défi que lui lançait la déesse qui se présentait a leur table, même si pour le moment elle n'avait encore aucun moyen de savoir de qui il s'agissait. Au dessus de son crâne se trouvait en effet un compteur invisible détaillant la fortune de la Dragonne, mais contrairement aux fortunes qui commençaient a avoir trop de chiffres a leur compteur, celle ci ne fluctuait pas. Après tout, comme on pouvait voir au centime près ce qu'un humain avait il était normal, en fonction des affaires, des négociations de ses subordonnés, de leur marchandages et de leur paye, que les chiffres en bas du compteur soient en mouvement constant, puisque ça montrait que la personne faisait fructifier son argent. Le compteur de la dragonne était complètement immobile et ne semblait diminuer que lorsqu'elle engageait elle même de l'argent. Evidemment, Cornellia n'avait aucun moyen de savoir qu'Eldora possédait ce pouvoir.

"Vicomte de Danvers": Evidemment, prenez donc un siège ma chère, nous étions sur le point de faire un Poker.

Lança un des riches parieurs qui tira fort galamment la chaise a coté d'elle pour permettre a la déesse de s'asseoir. Cornellia lança un regard en coin a sa nouvelle rivale, sans se départir de son sourire. Il lui avait suffit d'apparaître pour se mettre ses pigeons dans la poche, elle avait clairement affaire a une croqueuse d'homme aussi douée, sinon plus douée qu'elle...Qu'a celà ne tienne, elle fit mine de jouer l’indifférence pour le moment, après tout si elles commençaient a parler entre elles ces messieurs pourraient commencer a croire que son attention n'était pas totalement portée sur leur porte-monnaie et pourraient s'offenser.

Parlons donc des convives autour de la table. le Vicomte de Danvers, un gros Dalarien dandy a la moustache grise fournie, et qui profita de l'arrivée de la nouvelle venue pour subtilement changer son point de mire du décolleté de Cornellia vers le Décolleté d'Eldora. A coté de lui un homme d'une trentaine d'année au teint foncé, une élégante cicatrice remontant le long de sa joue gauche, un charisme sauvage dans ses yeux noirs. Il portait des vetements de lins propres aux marins et un turban. Rajaion, un marchand et un aventurier était déjà bien connu de la déesse de la chance pour ses paris osés qui avaient plusieurs fois failli lui coûter la vie. Il mouillait en ce moment en ville après une expédition mouvementée du coté de la forêt de Fenris. Le dernier convive portait une redingote noire, malgré une claire tendance a la misanthropie, il était plutôt bel homme et imposait une sorte d'aura froide autour de lui, des cheveux bruns, un visage barré de long favoris, il lançait quelques regards a sa montre gouset en or de temps en temps. Tristan Barovski, de Thanesie, un riche investiseur qui avait été trainé contre son gré au casino par Rajaion, qui lui avait promis de lui rembourser sa cargaison perdue a la fin de la soirée une fois qu'il aurait gagné les fonds nécessaires. Depuis Tristan tirait une gueule de cinq pieds de long, attendant sans trop y croire le miracle que Raj lui avait promis. Les cartes furent distribuées et Cornellia tira une bouffée de son cigarillo, faisant des ronds de fumée d'une perfection impossible au néophyte, peu des convive se doutant qu'elle puisse en réalité faire, si ça lui chantait, des croix, des carrées, des losanges de fumée et même la Mona Lisa si l'envie lui prenait..

"Cornellia": Et bien messieurs, je palpite de voir si vous maniez aussi bien les cartes qu'on le dit.
"Vicomte de Danvers": Eh bien très chère, vous découvrirez que ce n'est point la seule chose que je manie, or, et je n'ai pas pour habitude de me vanter, mais je sais jouer du triangle.
"Rajaion": Ha ha ha, messire de Danvers, vous êtes bien téméraire, mais allez donc jouer du Triangle aux grands tigres de Fenris et dites moi si ils aiment la musique.
"Vicomte de Danvers": La rumeur veut monsieur de Rajaion que vous vous seriez battu avec un de ces tigres, est ce vrai qu'ils font près de cinq mètres de haut et crachent du feu ?
"Rajaion": Oh, ils en font bien trois ou quatre facilement, mais cinq serait un peu exagéré, et aucun d'entre eux ne m'a craché du feu dessus. Ceci dit je n'ai pas trop fait attention, j'était trop occupé a courir vers le bateau avec le trésor sacré des Félis.
"Tristan": Comment se fait il que je n'entende parler de ce trésor que ce soir ?
"Rajaion": Oh, je n'ai pas pu le garder longtemps, juste assez pour le caresser du bout des doigts
"Tristan": Vous prenez ça a la rigolade Rajaion ! Je vous rappelle que je finançait cette expédition ! Et a vous connaître vous l'avez encore refourgué a une de ces sauvages que vous avez forniqué !
"Rajaion": Roule les yeux Enfin, Tristan, modérez vous un peu, nous avons des dames a la table ce soir, voyez comme elles sont intimidées par votre agressivité, tout va bien mesdemoiselles, mon ami est juste un peu tendu ce soir.
"Tristan": S'incline légèrement Mesdemoiselles, je vous prie d'accepter mes plus plates excuses Lança t'il d'un ton sec avant de se tourner vers son partenaire de jeu et de lui chuchoter de manière agressive(Où est mon argent Rajaion ?!)
"Vicomte de Danvers": Rappellé de force hors du décolleté d'Eldora par le ton de la conversation, il lève le nezHm, il y a t'il un problème messieurs?Peut être que moi et ces dames devrions aller au bar prendre quelques commandes...
"Rajaion": Oh ça ne sera pas nécessaireIl leva la main et helà un des serveursGarçons, quelques verres d'absynthes pour ces messieurs dames, sur ma note bien sur.
"Tristan": N'avez vous donc aucun...
"Rajaion": Fort bien, si vous insistez, sur la note de ce monsieur donc.

Le serveur repartit aussitôt laissant le Thanesien bouillonner de rage. Oh il pouvait extorquer, il savait manipuller, tirer les ficelles car c'était vital quand on était un investisseur des protectorat, mais il n'avait aucun moyen de faire pression sur le marin, qui était connu pour être une fripouille et qui ne se laissait pas intimider aussi facilement. Les cartes furent distribuées et le vicomte s'adressa donc a Eldora

"De Danvers": Savez vous jouer au Poker ma chère ? C'est un jeu fort complexe vous savez, qui demande beaucoup de talent et une certaine experience de jeu, peut être seriez vous plus a votre aise si vous nous jouions en tandem. Cela me chagrinerais de devoir incommoder une si charmante jeune femme d'une défaite lui saillant bien peu.
"Rajaion": Quelle bonne idée monsieur le vicomteLança l'aventurier avec un sourire en coin Peut être qu'une autre de ces dames pourrait se joindre a moi, ainsi le jeu serait plus égal. Après tout nous sommes quatres et Tristan n'es là que pour nous...
"Tristan" : Il se trouve que j'ai une envie "excentrique" de participer. Si ces dames veulent bien choisir un partenaire...

Les hommes avaient décidé d'eux même que celà se jouerais par équipe de deux, avec l'un des hommes qui resterait seul. Tristan avait pris sa décision : il allait plumer cet incapable de Rajaion au poker et le forcer a vendre son navire, en revendant le célèbre navire du capitaine il renflouerais ses fonds et le forcerais a plonger le nez dans les troubles qu'il avait causé. Le capitaine le regarda du coin de l'oeil et eut un léger sourire.

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"Et bien, je suggère que nous tirions les équipes au hasard," ajouta la 'baronne'. Sortant de sa poche des jetons de casino portant les chiffres 1000, 250 et 5, de couleur respectivement rouge, verte et noire, elle ôta nonchalamment le haut-de-forme de De Danvers de sa tête. Montrant les jetons avant de les laisser glisser dans le chapeau, elle reprit : "Vert pour madame -elle regarda Cornellia d'un air innocent, rouge pour moi-même, et noir pour le solitaire. Qu'en pensez-vous ?"

Bien entendu, Eldora aurait pu sans encombre décider du résultat du tirage, mais telle n'était pas sa philosophie. Et puis, chacun des participants l’intéressait :
Elle avait un faible pour Rajaion, bien sûr, qui, en plus d'être terriblement séduisant, était un aventurier témeraire, joueur et roublard - que des qualités, donc.
Mais De Danvers lui plaisait aussi : son apparente galanterie cachait mal son évident attrait pour les plaisirs charnels, et il savait vivre. Tous les gens aussi riches que lui ne savaient pas dépenser leur argent aussi bien. C'était le genre d'homme qui donnait des fortunes à des associations caritatives - non par charité bien sûr, par orgueil et parce qu'il ne connaissait plus la valeur de l'argent, mais quand même.
Quand à Tristan Barovski, c'était de toute évidence un rabat-joie affublé du pire des défauts : il ne comprenait pas que l'argent était fait pour être dépensé. Mais faire équipe avec ce grincheux pourrait être d'autant plus drôle ; qui sait, il serait peut être possible de le 'décoincer' un peu ...

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Musique d'ambiance

De Danvers eut un petit rire géné quand Eldora lui prit son haut de forme révélant sa calvitie ses pomettes devinrent rouge et il s'astiqua d'autant plus la moustache d'une main, la pressant finement entre son pouce et son index.

"Rajaion": Ca me va. Lança l'aventurier d'un air joueur
"Tristan": Peu me chaux.
"Cornellia": Quelle idée fascinante.

La dragonne n'aimait pas trop laisser les choses au hasard, mais a vrai dire, ici elle n'avais rien a perdre, hormis un peu d'argent et c'était toujours bien pour garder sa couverture. Mais malgré tout elle n’appréciait pas énormément l'idée d'être "gagnée" comme dans une tombola.

"Rajaion": Et si nous laissions a notre amis grincheux le privilège d'ouvrir la danse ?

Tristan poussa un soupir contrit

"Tristan": Puisqu'il le faut.

Il plongea la main dans le chapeau d'un geste las et en tira un jeton noir

"Rajaion": Ce n'est pas de chance ! Mais en vérité me voilà garanti de passer la soirée en charmante compagnie.

Tristan gromella une réponse et retourna s'asseoir, Cornellia soupira. Au moins si c'était lui qui l'avais gagnée elle n'aurait pas eu a s'inquiéter de sa conduite pour la soirée. Il était tellement rare de trouver un homme qui savait garder son serieux. Et elle en savait quelque chose. Rajaion présenta par la suite le chapeau au vicomte qui se frottait tellement la moustache qu'on eut cru qu'elle allait prendre feu.

"Rajaion": Excellence, après vous.
"De Danvers": Oh c'est fort aimable de votre part, mais je ne peux vraiment.

Tandis qu'il disait celà il avait déjà la main au fond de son haut de forme dont il tira le jeton rouge.

"Rajaion": Eh bien on dirait que les dés sont jetés.
"De Danvers": Youpee !

Le vieil homme était comme un enfant alors qu'il s'asseyait a coté d'Eldora tandis que Rajaion présentait sa chaise a Cornellia qui s'y assit sans grande pompe. Cet homme était trop arrogant, un de ces jours il finirait par le regretter. Le croupier distribua les cartes autour de la table. Tristan regarda son jeu avec une expression glaciale et lança des regards méfiants a ses adversaires. Rajaion pris ses aises sur la chaise, et pour un peu qu'il n'eut pas été en charmante compagnie il aurait surement mis les pieds sur la table. Quand a Danvers celui ci ouvrit les hostilités en augmentant la mise.

"Rajaion": Vous jouez de manière bien peu prudente si je puis me permettre.
"De Danvers": La déesse est avec moi ce soir, je le sens !
"Rajaion": Tourne les yeux vers Eldora Voilà qui est flatteur ne trouvez vous pas?

L'aventurier avait tout compris, il savait très bien que les équipes ne représentaient rien ce soir pour ce qui était du jeu de la séduction. Cornellia lui lança un sourire acerbe mêlé d'une pointe de jalousie.

"Cornellia": Vous mangez a tous les râteliers dites moi capitaine.
"Rajaion": Un sourire impertinent aux lèvres Eh bien, me voilà remis a ma place, ne vous inquiétez pas douce Cornellia, il ne me viendrais jamais a l'esprit de vous négliger.

De Danvers avait d'assez bonnes cartes commençant avec un valet et un as. Sur la table, un 10, un 7 et un valet. Les candidats tentaient d'avoir l'air le plus neutre possible mais contre la déesse de la chance il n'y avait aucun moyen de maintenir une poker face décente. Tristan clignait souvent des yeux et tapotait du bout de l'index son jeu, signifiant que pour le moment il attendait de voir mais que son jeu pouvait se reveler dangereux. Cornellia avait toujours un air pincé sur le visage mais avait eu un truchement imperceptible au moment de lire ses cartes. Sa main devait surement être très mauvaise. Quand a Rajaion il semblait toujours aussi détendu et souriant mais il ne faisait aucun doute que le jeu de sa partenaire l'inquiétait.

********************************

"Viktor" : Deux milliards cinq cent onze mille deux cent deux bouteilles de soda sur le mur, Deux milliards cinq cent onze mille deux cent deuuuux, prend en une, bois la cul sec, deux milliard cinq cent onze mille deux cent unes bouteilles de soda sur le muuur

Au début Viktor s'était ennuyé ferme dans la voiture, il avait regardé la ville et ses lumières dansantes par la fenètre avec émerveillement, mais finalement, au bout de la cinquième fois il avait fini par éprouver une grande lassitude. Il s'était alors mis a repenser au conseil de Cornellia qui l'avait enjoins de compter jusqu’à Deux milliard cinq cent douze mille, ce qui lui semblait être une d'autant plus ennuyeux, jusqu’à ce qu'il ait eu l'idée de transcrire le décompte en chantant. Depuis lors il ressentait zéro ennui et s'amusait même comme un fou, il avait déjà bu près de 800 bouteilles de Soda virtuelles dans la voiture et se sentait prêt a toutes les engloutir.

"Viktor" : Deux milliards cinq cent onze mille deux cent bouteilles de soda sur le muuuur, Deux milliard cinq cent onze...huh?"

La porte du Taxi venait de s'ouvrir, et le chauffeur attrapait le jeune dragon par ses dreadlock avant de le traîner manumilitari hors du véhicule et de lui en botter le cul pour que Viktor atterrisse en bas des marches du Casino

"Chauffeur": LA FERME ! LA FERME LA FERME ! CA FAIT DEUX PUTAINS D'HEURE QUE TU CHANTE TON TRUC DEBILE ! JE SAIS MÊME PAS COMMENT TU FAIS POUR NE PAS REPRENDRE TA RESPIRATION !
"Viktor": C'est facile je suis un dragon .o.

Le chauffeur se mit a machoner sa casquette. Viktor se demanda pendant une seconde si c'était bon, mais vu la tronche que tirait le conducteur, ça avait probablement le gout de casquette. Il finit par la jeter au sol et a remonter dans son taxi.

"Viktor": Eyh ! Attendez ! Je suis sensé rester dans le Taxi pour toute la soirée !

Le chauffeur répondit au dragon par un geste que ma maman m'interdit de citer avant de démarrer en trombe. Viktor se gratta la tête. Confus.

"Viktor": Bon...Je fais quoi maintenant.

Fit il en levant la tête vers le Coco Bongo, son expression de confusion se transformant peu a peu en celle d'un enfant qui savait que la date de son anniversaire venait d'être avancée d'au moins deux mois.

Il savait parfaitement ce qu'il allait faire.

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Les remarques sur la présence de la déesse la firent sourire. "Ils me semble que vous êtes tous deux de vils flatteurs !"

Tandis que De Danvers augmentait la mise et que Rajaion rassurait ironiquement sa partenaire, elle se tourna vers ses deux adversaires, le sourire aux lèvres. "Et vous, messieurs, oserez-vous braver la déesse ?"

Au fur et à mesure que les cartes apparaissaient, Eldora composait soigneusement sa mine, choisissant ses expressions pour livrer des informations, tantôt vraies, tantôt fausses. Peu importait les vainqueurs, l'important était de voir si les participants étaient joueurs.

"Hum, vous semblez hésitant, capitaine Rajaion. Votre réputation de courage serait-elle usurpée ? Quand à vous monsieur Barovski, je me sens insultée par votre triste mine. Je sais que vous êtes là pour affaires, mais vous pourriez essayer de vous amuser ? Faites donc cela pour moi..." Il existait de nombreuses raisons de rester indifférent au sourire de Dame Fortune : Tristan pouvait être beaucoup trop absorbé par la perspective de récupérer son argent, pas intéressé par les femmes, ou juste trop à côté de la plaque. Elle n'en restait pas moins incroyablement séduisante...

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Les deux flatteurs eurent un large sourire tandis que le jeu progressait et qu'Eldora les incitait a monter la mise. Jusque là De Danvers semblait content de son petit jeu et d'être le seul a ne pas essuyer de remontrances de la part de Dame Fortune, mais c'était là un jeu a double tranchant, de Danvers ayant toujours l'habitude de monter les enchères puisqu'il était sans conteste le plus riche a la table, il n'avait que faire de la véritable qualité de son jeu.

"Rajaion": La déesse de la chance me semble plus être dame a se laisser courtiser qu'a braver, si vous voulez mon avis.
"Cornellia": Et m'est avis que vous devriez peut être vous concentrer sur le jeu, capitaine.
"Rajaion": Ris C'est fort juste en effet.

Sous les réprimandes d'Eldora le capitaine ne put que hausser les épaules d'un air désinvolte.

"Rajaion": Eh bien mon courage n'a rien a voir avec tout ça, après tout je ne suis plus le seul maître a bord.
"Cornellia": Je me couche.
"Rajaion"Se couche également Et parfois il faut plus de courage pour savoir quand se retirer.

Tristan sembla réceptif au commentaire d'Eldora, malgré tout il restait un gentilhomme et indisposer une dame en société était un grave manque a l'étiquette, surtout une dame d'une telle allure Il se fendit d'un fin sourire sincère.

"Tristan" Veuillez m'excuser mademoiselle, je n'ai sans doute que peu l'habitude de goûter aux joies du jeu.

Malgré tout il était clair qu'il restait inquiet a l'idée de son investissement, ce qui était compréhensible, néanmoins il allait s'efforcer de ne plus rester aussi désagréable qu'il l'était en début de partie. Tristan finit par se coucher lorsque la carte d'après fut révélée et De Danvers rafla la mise. Plusieurs jeu se firent a la suite pour permettre a ceux qui n'étaient pas d'essence divine de capter les truchement des autres. Cornellia en profita pour briser la glace.

"Cornellia": Il ne me semble pas m'être présentée a vous, Cornellia d'Amarand. De Dalaris. Je suis de passage a Monte Fortunae.

Cette introduction en bonne et due forme était surtout pour permettre a la Dragonne de savoir a qui elle avait a faire. Depuis qu'elle était arrivé les hommes lui tournaient beaucoup moins autour. Elle ne la trouvait pas spécialement plus belle qu'elle et trouvait que quelque chose clochait. Pour sa part, elle n'aimait pas mettre son destin entre les mains de la déesse de la chance, pour certaines raisons évidentes, mais aussi parce qu'elle préférait dire que ses victoires reposaient sur une méthode bien huilée plutôt que sur du simple hasard...Mais elle ne pouvait s’empêcher d'être méfiante, elle était après tout sur le territoire de la déesse de la chance, et si celle ci l'avait repérée grâce a un coup de bol? Ca ne serait pas invraisemblable, après tout.

Un sentiment étrange envahit soudain Eldora, c'était quelque chose d'indescriptible, pas forcément désagréable mais légèrement gênant. comme si elle entendait quelque chose lui siffler dans l'oreille droite.

A l'autre bout du Coco Bongo, Viktor vadrouillait innocemment, regardant les machines a sous et les nobles parier. Ses vetements de touriste faisaient tache dans l'amoncellement de superbes costumes dans lesquels se baladaient les convives, mais après tout, si le videur l'avait laissé rentrer.

Viktor sirotait un soda qu'il avait trouvé abandonné sur une table. Le fait que des miettes de pop-corn flottaient dedans l'avait transporté de joie. Le videur était au fond, très gentil pour un humain. Quand il avait refusé de le laisser rentrer, il avait commencé a vider sa bourse pièces par pièces dans sa main. Puis quand il n'avait plus de pièces il était passé aux pierres précieuses. Finalement, ce gentil monsieur avait consenti a le laisser rentrer si il lui donnait sa bourse et il avait accepté. En ce moment même, un Videur était en train de prendre sa retraite et d'acheter une villa près de la mer, et Viktor n'avait plus d'argent de poche et il ne pouvais pas vraiment faire un saut chez lui pour en récupérer.

_________________

Musique

Eldora ne cessait d'envoyer sourires charmeurs et remarques ironiques à son "public". Elle était dans son élément ici, et il était hors de question qu'une dragonne se sente plus à l'aise qu'elle ici. De Danvers était sympathique, Tristan amusant et Rajaion séduisant ... Ah, quelle soirée elle aurait pu passer si l'appel du devoir n'avait retenti. Le devoir ... préoccupation étrange pour une divinité ; devait-elle vraiment quelque chose à son peuple ? Devait-elle vraiment faire la guerre ? Tant de questions vides de sens tant que les seuls motifs des dragons étaient les visées destructrices du vieux Gaius. Et lui d'ailleurs, qu'était-il devenu ? Etait-il vraiment mort ?

La déesse sentit une tension monter. Elle ne pouvait être insouciante trop longtemps. Certes, elle avait l'habitude de nager en eaux troubles, mais ici, elle manœuvrait à l'aveuglette. Cornellia pouvait très bien être une diversion, un leurre pour attirer son attention pendant qu'il se déroulait autre chose.

"Oh, toutes mes excuses, je ne me suis pas présentée non plus. Danaé Sofia Lucinda d'Aura. Je voyage beaucoup, mais cet endroit est mon port d'attache."

D.S.L. d'Aura. Le jeu de mots apparaissait aisément à qui le cherchait ... mais Cornellia était-elle du genre à chercher des jeux de mots dans le nom de ses interlocuteurs ? La déesse attendait sa réaction, prête à s'enfuir si les choses tournaient au vinaigre...

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"Come take a ride, in my beautiful ballon
We'll use the death ray to burn our names into the Moon
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"Cornellia": Je vois, je me disais bien que ça ne devais pas être votre première fois ici. Lança t'elle avec un sourire amical Je compte sur vous pour me montrer les ficelles...

Les deux femmes se jaugèrent un moment. Cornellia avait du flair pour sentir quand les choses se compliquaient, mais qui sait, c'était peut être juste une humaine très audacieuse, quelque chose lui disait de plus en plus qu'elle avait raison de rester sur ses gardes. De toute façons, dans le cas où elle se trouvait devant Eldora, pensa t'elle naïvement, elle finira par se trahir. Les dieux sont d'une arrogance sans bornes. Elle allait finir par influer le destin pour gagner, tout ce qu'elle avait a faire, c'était de gagner cette partie de cartes, pour trancher une fois pour toute la question. Dès lors, l'attention de Cornellia était complètement fixé sur la partie et les enjeux de celle ci. Une lueur d'intelligence millénaire brilla dans les yeux de la jeune femme, qui se mit immédiatement a passer tout ce petit monde au peigne fin. Elle avait quelque chose en tête.

La partie continua normalement, mais en réalité Cornellia analysait chacun des mouvements de son ennemie. Rapidement elle compris les tics de jeu de De Danvers et s'efforça de le faire prendre de plus en plus de risques, par tous les moyens, l’appâtant avec des jetons et le laissant engloutir peu a peu sa réserve avant de le faire tomber dans un piège et de regagner sa fortune avant de passer a l'action. En se rasseyant d'une manière plus affriolante, tenant ses cartes de manière désinvolte, le pied de Cornellia frolla celle du vieil homme. On aurait pu penser a une simple petite maladresse. Mais au fur et a mesure que le jeu continuait, L'expression bonhomme de Danvers se mit a changer de l'aisance vers l'apoplexie, les yeux vitreux il ne cessait d'éponger son front en regardant son jeu, de moins en moins a l'aise.

"Cornellia": Monsieur de Danvers. Lança la Dragonne avec un ton totalement décomplexé Vous vous sentez bien ? Vous avez l'air pâle, peut être vaudrait il mieux vous arrêter pour le moment et aller prendre un peu l'air. Toute cette fumée de cigarette, ça n'est pas bon pour vous a votre âge.

Le vieil homme se mit a tousser bruyamment, livide le noble avait les mains qui tremblaient, mais si il quittait la table maintenant, il abandonnait Eldora a la table, donnant clairement l'avantage a la Dragonne. Evidement, pour voir exactement ce que la dragonne avait fait, il aurait fallu qu'Eldora regarde sous la table, mais elle ne pouvait pas faire ça sans que ça se voie. Tristan et Rajaion regardèrent le vieil homme d'un air inquiet.

"Tristan": Monsieur de Danvers, Mademoiselle d'Amarand semble ne pas avoir tord. Peut être serait il plus sage pour vous de vous arrêter là.
"De Danvers": B...Balivernes. Je me sens très bien. Fit il en épongeant son front vigoureusement. Continuons donc a jouer.
"Rajaion":...Très bien, c'est vous qui décidez.

Les gentlemen se réinstallèrent et continuèrent a jouer. Combien de temps est ce que Danvers allait pouvoir tenir? Alors que la situation empirait le sifflement dans l'oreille d'Eldora se fit soudainement plus puissant. C'était pas le moment.

****************************

"Viktor": Oooh ? C'est quoi?

Et pendant ce temps là, a l'autre bout du casino, Le dragon en short s'agenouilla et ramassa entre deux doigt un petit jeton noir de cinq qu'il fit tourner entre ses doigts. Il le mordit un peu, observa la marque de ses dents sur la pièce (C'est qu'il mords fort le bougre!) avant de réaliser qu'il s'agissait d'un jeton.

"Viktor" Oh chouette! J'vais pouvoir jouer !

Viktor se précipita alors a une table de roulette.

"Viktor": Tout sur le 11 mon brave !
"Croupier": Je suis navré monsieur, mais vous devez au moins parier pour 500 jetons pour participer.
"Viktor"Le regarde d'un oeil circonspect Bah c'est pas grave hein ! Au poker ils en voudrons surement de mes jetons.
"Croupier" : J'ai bien peur que la table de Poker ne prenne pas en dessous de 2000 Jetons monsieur.
"Viktor": Black Jack ?
"Croupier": 1000 jetons.
"Viktor": Bridge?
"Croupier": 700 jetons.
"Viktor": Baccara ?
"Croupier": 1000 jetons également monsieur.
"Viktor": Piñata ?
"Croupier": Ce n'est pas un jeu monsieur.
"Viktor": Mais alors qu'est ce que je peux avoir pour ça ?!

Lança le Dragon en montrant son jeton de 5 mordu au milieu, le croupier resta digne et pointa d'un air dédaigneux les machines a sous

"Croupier" : Monsieur peut aller tirer les leviers là bas.

Viktor oublia tout de suite ses désagréments en trouvant les machines a sous, fascinés par celles ci, il était a vrai dire, très facile a fasciner. Il s'assit devant l'une d'elle proclamant "Bandit Manchot"

"Viktor": Haut les mains ! Peau d'lapin ! La maîtresse en maillot d'bain !"

Et immédiatement il inserra la pièce et tira sur le levier. Le jeune homme aux dreadlock grasses se mit a regarder les roulettes tourner a une vitesse hallucinante les unes après les autres avant de les voir s'arrêter une par une sur le 7. Libérant une flotille de pièces !

"Viktor": Ouaaaais ! J'dévalise les bandits ! Robin des bois c'est moi !
"Badaux": Ouah ! Il a eu l'jackpot !
"Viktor": Ouaaaais ! Jackpot !

Immédiatement, il prit une des pièces et la remit dans le bandit manchot avant de tirer sur le levier. La machine fit durer le suspens quelques secondes avant de cracher immédiatement un second Jackpot.

"Viktor" : Jackpot ! Encore !

Une troisième fois. Un troisième Jackpot. Là ce fut assez pour que la sécurité du Casino intervienne, un grand balèze en costume de videur s'approcha de Viktor et se pencha a son oreille.

"Videur": Je suis navré monsieur, mais cette machine est hors service.
"Viktor": Hein ? Mais c'est ma machine porte bonheur !
"Videur": Navré monsieur."

Viktor eut un air déçu et haussa les épaules, il se déplaça a la machine juste a coté, en prenant une pleine poignée de ses jetons qui remplissaient a ras bord le réservoir de monnaie de la machine a sous, il prit une autre pièce de 5, tira sur le levier et déclancha un nouveau Jackpot.

"Viktor": Jackpot ! Ouaaaais !"

Les clients s'étaient ruées sur les machines a sous, mais il semblerait bien qu'a part Viktor, personne ne soit capable de leur faire cracher leur contenu comme ça. Le videur tapota son oreillette.

"Videur": Demande de renford, on a un code 23.

Le code 23, dans l'argot des casinos voulait référer a un petit malin utilisant sans aucun doute un procédé magique pour gagner éhonteusement, le videur fut rapidement rejoins par deux autres videurs, mais Viktor avait eu le temps de faire 5 autre Jackpot, et avait a présent rempli les poches de son sweat quand deux hommes l'attrapèrent sous les aiselles et le soulevèrent a 30 centimètres du sol.

"Videur": Monsieur, venez avec nous.
"Viktor":Est déjà en train de venir avec eux qu'il le veuille ou non Hein ? Oh euh d'accord.

Avec autant de discrètion que possible, les videurs entraînèrent Viktor qui perdait des dizaines de jetons derrière lui, vers une zone réservée au personnel.

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Eldora faisait de son mieux pour conseiller le Vicomte sans montrer l'étendue de sa connaissance du jeu. Quelle honte pour elle si elle devait faire appel à ses pouvoirs divins pour vaincre cette ... bestiole au poker !

Mais quelque chose allait se passer. A son grand dam, Eldora ne pouvait se contenter de rester tranquillement assise à cette table. Elle jeta quelques coups d’œil alentour, remarquant l'agitation aux machines à sous.
Régulièrement, un petit malin trouvait un nouveau sortilège où un gadget sophistiqué pour faire dérailler les bandits manchots ... mais précisément ce soir ? Elle aimait bien les coïncidences, mais celle-ci était un peu grosse. Elle prit son air le plus sincèrement inquiet pour s'adresser à De Danvers :
"Monsieur le Vicomte, vous m'inquiétez. Vous êtes sûr de ne pas vouloir prendre l'air ? Je promet de ne pas vous ruiner en votre absence... En fait, je suggère que nous nous retirions quelques manches."

Bien que son visage n'ait pas bougé d'un trait, Eldora bouillait intérieurement. Qu'il accepte donc, ce vieux fou ! On ne savait pas ce qu'elle lui avait fait, et elle avait besoin d'aller voir ce qui se passe là bas ! Jetant nonchalamment un coup d’œil vers les sanitaires, elle avait du mal à s'empêcher de regarder vers cette petite porte discrète portant la mention 'SÉCURITÉ'.

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Il semblait y avoir une sorte d’évènement de l'autre coté du Casino, mais rien d'assez important pour que la Dragonne veuille y prêter attention, surement quelqu'un qui avait gagné a la machine a sous ou quelque chose comme ça, une curiosité, étant donné que ces choses avaient des chances plus qu'infimes de cracher de l'argent, mais pour rien au monde Cornellia ne lâcherais cette partie de Poker avant d'être sure de la nature de son adversaire. Celle ci semblait troublée par la soudaine succession des évènements. C'est a ce moment là que Cornellia se posa la question que s'était posée Eldora avant elle : Précisément ce soir?

"Cornellia": Ne vous dérangez pas ma chère, je suis sur que mon partenaire ici présent se fera un plaisir d'accompagner le Vicomte a la porte.
"Tristan": Je regrette, mais c'est impossible.

Lança le Thanesien, coupant la parole au pirate, avec tout le serieux du monde. Son ton essayait de rester aimable.

"Tristan": Sauf votre respect mesdemoiselles, ce scellerat n'a toujours pas payé sa dette et je serais damné si celui ci venait a quitter le casino avant qu'il s'en soit acquitté.
"Rajaion": Allons Tristan, loin de moi l'idée de quitter cette table, après tout on trouve rarement aussi plaisante compagnie.

Le pirate sourit en tapotant ses cartes. Cornellia lança un regard noir au Thanesien qui ne sembla pas intimidé, surement a cause du manque de crocs et de cornes. Elle tapa dans ses mains et un des serveurs vint a la table

"Cornellia": Garçon ! Pourriez vous raccompagner monsieur a la sortie ? Il ne se sent pas très bien.

Comme assise sur son tas d'or, la "bestiole" n'avait aucune intention de bouger, ni de laisser partir l'impudente a la chevelure blonde qui lui avait lancé un défi, prenant une bouffée sur son cigarillo, elle laissa partir un rond de fumée parfait.

"De Danvers": Tout celà est ridicule, je me sens très bien.

Repliqua De Danvers avec faiblesse pendant que le serveur lui faisait part de sa petite mine et de son inquiétude pour lui. De Danvers céda finalement et laissa le reste de ses gains a Eldora.

"De Danvers": Faites moi plaisir mon petit, essayez de tenir le temps que je revienne, je n'en ai pas pour longtemps.

Fit il avec un sourire affaibli en tapotant la main d'Eldora. Il avait un certain paternalisme dans ses paroles, mais après tout il était a mille lieux d'imaginer que la jeune femme qui se tenait devant elle l'incarnation divine d'Eldora. Après quoi il eut une violente quinte de toux et s'emmitoufla dans son manteau avant de se faire aider vers la sortie.

De Danvers ne reviendras jamais a la table. Il fera un malaise devant le casino et une civière viendra l'emmener a l'hopital le plus proche...


******************************************

Les videurs posèrent Viktor sur une chaise, enfin par posèrent je veux plutôt dire qu'ils le lâchèrent et celui ci y tomba lourdement. Le jeune homme se gratta un peu la tête nerveusement, comme a chaque fois qu'il ne comprenait pas trop ce qui lui arrivait. La pièce était plongée dans la fumée et plusieurs types en costume portant des noeuds papillons et des cravates. Certains de ces types étaient de grands humains costauds avec des cicatrices ça et là, le plus vieux avait les cheveux grisonnant et des membres fins.. Bref, Viktor était au beau milieu d'une bande de mafieux. Le vieil homme avec bel accent lui tandit une boite.

"Giaccomo Denaro IXème du nom (Propriétaire du casino)": Cigare ?
"Viktor": Je veux bien.

Répondit le jeune homme dont le sourire illumina le visage, il plongea sa main dans la boite de cigares et en tira une pleine poignée. L'un des hommes sembla bouger pour l'arrêter mais d'un regard, le boss l'arrêta. Viktor prit cinq cigares et les mit dans sa bouche, d'un signe de tête, l'un des hommes de main alluma les dit cigares.

"Viktor": Merfi !
"Denaro": On est pas bien là petits ? Les cigares te plaisent?
"Viktor": Oh ouiche alors ! Merchi monchieur !
"Denaro": Bon, et maintenant parlons affaire. J'ai entendu parler de ce que tu as fait au casino, très ingénieux, nos alarmes magiques n'ont rien remarqué et pourtant ce sont les plus perfectionnées de tout Monte Fortunae. Comment tu t'y est pris pour gagner tous ces jetons?
"Viktor": Bah chais tiré l'levier quoi.

Il y eut un silence de mort parmis les mafiosis quand soudain Denaro éclata de rire, les autres mafiosis en firent autant, en se forçant un peu, et Viktor qui est un crétin se mit a rigoler un peu, nerveusement, pour ne pas être mis a part quoi. Le Don arrêta immédiatement de rire.

"Denaro": tu me plais gamin, je t'offre 200 000 Pieces d'or pour ta méthode.
"Viktor": Ché plutôt cher payé pour chuste tirer un levier vous trouvez pas ?

Denaro eut a nouveau un petit rire

"Denaro": Dur en affaire hein ? D'accord. 500 000. A prendre ou a laisser.
"Viktor": Ok, topez là.

Le jeune garçon tandit la main et le vieux topa dedans. Il leva des yeux rieurs vers le gamin.

"Denaro": Alors, comment as tu fais?
"Viktor": Ben chai tiré le levier.

Et là, l'attitude du Don se glaça totalement. La mafia aimait les fortes têtes, négocier avec elles, montrer que l'autre était dur en affaire, c'était quelque chose que les mafiosis faisaient. Mais tous savaient que si on avait la chance d’intéresser assez le Don pour qu'il fasse une seconde offre, il ne fallait jamais refuser ainsi. Le vieux mafiosi se leva et il agripa le jeune homme par le col

"Denaro": Ecoute moi bien petit con ! Tu as le culot de venir jusque chez moi et essayer de m'enculer?! Moi ?! Giaccomo Denaro ?!
"Viktor": Euh. Oulà, non, che veux pas vous vexer mais fous êtes pas vraiment mon type.

Denaro le gifla d'un revers de main, Viktor sembla se concentrer pour ne pas faire tomber ses cigares.

"Viktor": Aïeuuuh.
"Denaro": Est ce que tu sais qui je suis espèce de fils de pute ?!Est ce que tu sais a qui tu t'attaque ?!
"Viktor": Vous embrassez votre mère avec chette bouche?

Il y eut un long moment de silence, puis il le laissa tomber sur sa chaise.

"Denaro": Occupez vous de lui.

Les hommes de main se jetèrent sur Viktor et lui attachèrent les mains dans le dos. Le jeune homme se laissa faire

"Viktor": On choue a quoi maintenant?

Les hommes de main ne lui répondirent pas, ils tendirent ses jambes et Denaro appuya sur l'interphone.

"Denaro": Envoyez moi Mateo.

Quelques minutes passèrent et un homme massif apparut dans l'encadrure de la porte, il trainait derrière lui un de ces marteaux de démolition. A leur arrivée, les mafiosi maintinrent l'homme sur sa chaise.

"Viktor": Les gars?

Mateo s'avançait, d'une pichenette il enleva la cigarette qu'il avait au bec et il cracha dans ses mains avant de saisir la masse de démolition.

"Viktor": Les gars cha a l'air dangereux cha.

Mateo souleva délicatement l'objet et se mit a viser adroitement le genoux gauche du jeune dragon. Les yeux d'or du jeune homme fixaient l'arme alors qu'il commençait a s'inquieter.

"Viktor": En plus cha a l'air de faire chuper mal.

L'homme pris son élan, prêt a abbatre le marteau, la sueur commençait a ruisseler du front du dragon qui se mit a pomper tellement sur ses cigares que la plupart partirent en cendre très vite.

"Viktor": LES GARS, POUCE ON ARRÊTE TOUT !

Le marteau se balançait déjà vers le jeune homme quand son corps se mit a changer et a se couvrir d'écailles brunes tandis qu'il grossissait hors du ceinturage des mafiosis.

"Viktor": JE JOUE PLUS !

Aucun cri ne parvint au delà de la salle de sécurité.

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La partie avait gagné énormément en difficulté. Maintenant que de Danvers n'était plus là pour mettre des batons dans les roues du jeu d'Eldora. Tristan et Rajaion ne furent que les victimes impitoyable de son jeu et pour la première fois Cornellia se sentit impuissante. Sur plusieurs manches, Eldora les laissait gagner pour batir leur confiance avant de leur reprendre leur argent en les prenant au dépourvu, dès que la dragonne semblait avoir compris son jeu, celle ci changeait immédiatement de stratégie du tout au tout et tout était a refaire. Nul n'était épargné dans ce jeu terrible et il ne fallut que quelques minutes pour retourner complètement la donne. Cornellia essuya délicatement la sueur qui perlait sur son front avec un mouchoir en dentelle et se concentra sur le jeu. Rajaion finit par perdre son sourire pour se concentrer intensement sur le jeu. Quand a Tristan, il restait silencieux, regardant son argent disparaître.

"Rajaion": Bon assez joué.

L'aventurier eut un sourire audacieux alors qu'il regardait son jeu. Il avait fait monter la pression et avait engagé les paris a monter de plus en plus haut, celui ci poussa leur réserve de jeton. Cornellia se mit a chuchoter a l'oreille de son partenaire

"Cornellia":(Mais que faites vous? C'est du suicide)
"Rajaion": (Faites moi confiance)

Tristan lança un regard a son partenaire.

"Tristan": On dirait que vous êtes vraiment désespéré.
"Rajaion": Où peut être ais je le meilleur jeu que j'ai jamais eu.
"Tristan": Vous bluffez.
"Rajaion": Dans ce cas pourquoi avez vous peur?

Tristan regarda le capitaine dans les yeux un long moment puis finalement poussa ses jetons sur le tapis de jeu

"Tristan": Je mise mon tapis.

Au moins un des joueurs quitterais la table a ce niveau là du jeu et Cornellia serrait les dents. Elle n'avait aucun contrôle sur Rajaion et aucun moyen de controler où iraient ses pions a l'issu du jeu, elle ne pouvais que regarder rageusement ses biens sur la table et prier pour que le pirate remporte la manche. Une autre goutte de sueur vint perler le long de sa tempe pour glisser jusqu'à son menton tandit qu'on lui tirait la manche.

"Viktor": Eyh Cornellia, quand est ce qu'on s'en va, je m'ennuie ici.
"Cornellia": Pas maintenant Viktor...

Les yeux de la dragonne s'ouvrirent grand alors qu'a coté d'elle se tenait le jeune homme qui lui tirait la manche d'une manière bien peu élégante tout en se curant le nez d'un air distrait. Eldora put voir une myriade d'émotions passer dans les yeux verts de la dragonne, tout d'abord la stupéfaction, puis la frustration suivi par la rage pure et simple, une colère capable de déplacer des continent et pendant un instant Eldora eut même l'impression que les yeux de Cornellia se taillaient en fente et que des écailles commençaient a réapparaître au coin de ses yeux. Mais ce ne fut pas la chose qui creva les yeux d'Eldora.

Ce garçon était spécial, d'une façon que seule la déesse de la chance pouvait concevoir. Tout le monde a une quantité de chance finie, c'est une croyance que de nombreuses personnes vivant au jour le jour dans les casino avait pu expérimenter, aussi la chance se régénérait plus ou moins bien selon les individus, et une fois qu'il n'y en avait plus, c'était la fin. Eldora pouvait apercevoir la chance chez chaque être vivant. Et là où la plupart des gens étaient parcourus d'une simple aura, ce garçon semblait produire sans discontinuer un flot de chance ininterrompu qui se régénérait constamment. Bien sur, elle pouvait l'affecter comme tout un chacun, le saper ou le renforcer, lui retirer l’intégralité de sa chance et le couvrir de poisse si elle le voulait. Mais a l'état naturel un être pareil ne devrait pas exister.

"Tristan": Vous connaissez ce va nu pied Mademoiselle D'Amarand?

Les poings de la Dragonne se serrèrent et celle ci attrapa Viktor par le bras.

"Cornellia": Veuillez m'excuser un instant.

Lança la Dragonne tandis qu'elle essayait de s'éloigner avec Viktor

"Viktor": Ah oui. J'était sensé attendre dans la voiture. Oups."

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En bonne joueuse, Eldora avait conservé sa "pokerface" toute la discussion, mais une lueur d’intérêt apparut néanmoins dans son regard. Intérieurement, elle bouillait comme un gosse ayant vu un nouveau jouet dans la vitrine d'un magasin.

"Vous avez des amis ... intéressants, mademoiselle d'Amarand. Ne le réprimandez donc pas trop, ceci dit, je comprend que ce jeune homme ait voulu profiter du casino. Viktor, c'est ça ?"

La déesse fit mine de regarder alentour, comme pour s'assurer que les vigiles ne les regardaient pas.

"Il peut peut-être se joindre à notre table ? De cette façon, vous pourriez vous assurer qu'il ne fait pas bêtises ... En attendant qu'il revienne, que dirais-tu de remplacer mon partenaire, Viktor ?"

Telle était Eldora ... alors même qu'une guerre mondiale se préparait, tandis les dieux fourbissaient leurs armes et que les dragons sortaient de leur refuge millénaire, elle ne pouvait s'empêcher de s'amuser avec eux, tel un gosse ayant découvert un nouveau jouet ...

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"Cornelia":Viktor était justement sur le point de s'en all...
"Viktor": Vraiment vous me laisseriez jouer?

Elle ne savait pas comment il avait fait, mais elle se retrouva a tenir du vide par le bras tandis que Viktor avait regagné la table au pas de course, des étoiles dans les yeux.

"Viktor": Oh chouette chouette chouette !
"Cornelia": Viktoooor....

Le nom avait été prononcé avec un soupçon de rage indubitable que Cornelia finit par engloutir, ce n'était vraiment, vraiment pas le bon moment pour casser sa couverture, et dieu sait qu'elle avait envie de soulever cette table de Poker et de la fracasser sur la tête de cet abruti. Son ton se radoucit

"Cornelia": Allons Viktor soit raisonnable, Est ce que tu as pris ton médicament?
"Viktor": Ignore completement Cornelia Cornelia elle me laisse jamais jouer a rien ! C'est trop dommage je demande que ça moi, bon je sais pas comment ça se joue, mais j'imagine que c'est pareil que Monsieur L'oignon l'Andouille?

Rajaion et Tristan la regardaient avec incompréhension. Elle n'allais pas y arriver. Elle le savait. Au moment ou Eldora l'avait invité a la table, elle savait qu'elle n'avait aucune chance de l'en retirer sinon avec un pied de biche. Hmph. Au moins, elle allait pouvoir vérifier si son intuition était bonne.

"Cornelia": Très bien, il peut rejoindre la table Soupira t'elle Mais je dois vous prévenir que mon neveu attardé...
"Viktor": Mentalement déficient Lança t'il sans même y penser
"Cornelia": ...N'y connait rien en matière de Poker, je serais même surprise si il arrivait a tenir toutes ses cartes dans la même main.

Elle rejoignit la table et lança un regard assassin a Viktor qui s'asseyait a coté de Eldora et juste en face d'elle.

"Tristan": C'est une plaisanterie j'espère?!
"Rajaion": Dans ce cas je pense qu'il n'y a pas vraiment d'interêt a finir cette main.

Tristan n'arrivait pas a croire qu'on accueille ce gamin a une table de Poker sérieuse, mais alors qu'il s'esbaudissait, le pirate se débarrassait déjà et récupérait sa mise un sourire immaculé aux lèvres alors que chaque joueur en faisait autant. Eldora entendit la prière silencieuse que le capitaine lui adressa pour la remercier, après tout il avait une main médiocre et l'intervention de Viktor ne pouvait être qu'un signe qu'Eldora veillait sur son chouchou.

"Viktor": Comment qu'on joue Madame?"

Il ne savait même pas comment elle s’appelait, elle serait le cerveau, lui se contenterait de piocher des cartes et de jouer n'importe comment...Aucune raison que ça ne gagne pas dans tous les coins.

*****************************************

"Vigile": Patron ?

Le vigile frappa a la porte du cabinet de Giaccomo Denaro, des bruits étouffés lui répondirent. Il essaya d'ouvrir la porte mais celle ci semblait coincée de l'interieur. Appellant d'autres membres de la sécurité ils enfoncèrent la porte qui se démis de son encadrure, pendant dans le néant. Les hommes interloqués, saisirent la porte disloquée qui leur barrait encore le passage, puis tirèrent dessus pour l'arracher a la chambre, une substance collante rose bonbon retenait la porte, gluée a celle ci, elle semblait elastique et très adhésive. Finalement ils dégagèrent la voie et ce qu'ils virent les terrifia.

La pièce entière était remplie de cette substance, collée partout contre les murs, les mafieux étaient immobilisés, comme enlissé dans un énorme Chewing gum. Denaro avait l'air particulièrement furieux, glué contre le mur derrière son bureau, son visage se rougissait sous ses cris étouffés par la substance, de petites veines palpitant sur son front Lorsque les siens lui arrachèrent finalement le chewing gum de la bouche (Arrachant une partie de sa moustache avec) il leur cria dessus

"Giaccomo Denaro": BANDE D'INCAPABLES ! Combien de temps il vous faut pour enfoncer une putain d'porte?!
"Vigile": Navré chef !
"Giaccomo Denaro": Contactez l'alliance, dites leur de réunir leur forces et d'envoyer l'armée, rameutez vos mercenaires et faites les venir immédiatement au Coco Bongo.

Les mafiosis se regardèrent. Généralement leur chef était partisant de la discretion, trop d'attention était mauvais pour les "affaires".

"Vigile": Euh mais patron...
"Giaccomo Denaro": Fait ce que je te dis abruti ! Les Dragons !

Le vieil homme hurla presque ce dernier mot

"Giaccomo": Les dragons sont en ville ! Ici ! Dans notre Casino !

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