Aaah... Gainax ! Le studio de toutes les dérives, de toutes les expériences ! Constitué d'amateurs fous, ayant livré certains des meilleurs animés qui soient, pionnier du fan-service au point d'avoir conçu le
Gainax Bounce (méthode révolutionnaire d'animation des seins), continuant ses méfaits à l'heure actuelle avec des oeuvres aussi connues que
Tengen Toppa Gurren Lagann...
Je vais ici vous parler d'une de leurs créations, moins récente et gros budget qu'
Evangelion, par exemple, mais avec une thématique en commun : les otakus. L'histoire m'a été vivement conseillée en 2004 par le nommé Denkou Nova (mon âme sÅ“ur québécoise, mon frère de débauche, actuellement en retraite spirituelle au Népal), mais j'ai mis quelque temps à m'y coller.
Cet animé est en fait une mini-série de deux brefs films d'animation.
Abordons tout de suite la déception majeure : l'animation, justement ! C'est proprement atroce. Si, musicalement comme dans la charte graphique, l'animé s'en sort bien, l'animation est faible... quand il y a de l'animation, bien sûr. Une OAV de Gainax radine sur cet aspect, c'est doublement une sale surprise. On ne s'attend pas à ça d'une société connue pour sa puissance technique, et d'un format supposé justement s'opposer aux déficits budgétaires et aux lois de qualité minimum des séries télévisées.
À
Otaku no video s'applique donc immédiatement la fameuse maxime de
Cromartie High School : "en parlant d'animé, on voit difficilement la moindre animation là -dedans !".
Sur le fond, c'est magnifique. Plein de bonne humeur, tout en retenue par instants (le traitement pudique autant qu'impitoyable de la vie amoureuse du personnage principal), le projet se distingue surtout par une histoire étrange, stylisation avouée de celle du studio Gainax (on débute avec des garages kits, puis de l'animation amateure, et demain, le monde !) et une forme expérimentale, où le récit d'animation se trouve entrecoupé de séquences documentaires, des interviews filmée d'otakus (qui sentent bon le film amateur, mais n'en sont pas moins inquiétante).
Regard sans fards sur une certaine génération de monomaniaques et ode à leur volonté d'évasion,
Otaku no video est toujours aussi clair, efficace et évocateur après toutes ces années...
Un petit clip sur l'animé.
Otaku no Video (sous-titres anglais)
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