Eltanin

Daniel Robert Epstein : Les ventes du DVD ont-elles atteint l’ampleur que vous espériez ?

David Twohy : Effectivement, et peut-être mieux encore. Le film ne fit guère recette dans les salles et je pense que cela a détourné Universal de la possibilité d’en lancer d’autres. Par la suite, le DVD s’est lentement mais sûrement vendu bien au-delà  des prévisions et c’est toujours un succès aujourd’hui.

Daniel Robert Epstein : Autrement, ils n’auraient pas édité le coffret de la trilogie.

David Twohy : Hé bien, sortir différentes versions d’un film n’indique pas forcément un succès dans les boutiques. C’est souvent un moyen d’extorquer plus d’argent grâce à  un quelconque navet. Mais dans le cas qui nous intéresse, je pense que les premières éditions firent de si bonnes ventes qu’ils furent poussés à  réévaluer la franchise, l’examiner et se demander si un nouveau film serait financièrement possible.

Daniel Robert Epstein : Je ne pense pas qu’ils vous donneront cent millions de dollars pour en faire un autre.

David Twohy : Sans doute pas, et avec le recul, je crois que nous aurions dû suivre notre intuition, garder le film classé R (NdT : Les personnes en dessous de dix-sept ans doivent être accompagnées) et abaisser le budget. Chacun de nous, y compris Vin et moi-même, nous dirigions vers un film classé R. Le studio déclara « Hé bien, dans de si hautes sphères [budgétaires], il n’est pas question que ce soit un R. Ça doit forcément être un PG-13 (NdT : Accompagnement parental recommandé) à  moins que vous ne souhaitiez mutiler de vingt millions le budget ». Ce fut un point de non-retour pour nous : nous avons décidé que nous n’allions pas faire ça, parce que les choses étaient allées bien loin, on était déjà  en train de construire des décors à  Vancouver. Le film aurait pu être un peu plus ravageur si, depuis le départ, nous l’avions conçu classé R, avec un budget plus modeste.

(...)

Daniel Robert Epstein : Riddick reviendra-t-il jamais, d’une manière ou d’une autre ?

David Twohy : Vin et moi sommes tous deux intéressés par la réalisation d’autres films sur le sujet ; nous avons prévu de nous rendre à  une réunion au sommet avec Universal, pour leur faire réaliser que le DVD, niveau ventes, il a mangé du lion. Si cela se concrétise, en route pour l’Antévers !

Crôa crôa...

Quatre ans après que son personnage Richard B. Riddick ait fait sa dernière apparition dans les salles, et quelques années après avoir annoncé à  la presse qu'il y aurait, à  l'avenir, encore un film dans cet univers, Vin Diesel a signalé à  MTV News qu'il ne pense plus, à  présent, qu'il y aura un jour une nouvelle séquelle.

Il pense maintenant qu'il y en aura deux.

"David Twohy écrit les scénarios en ce moment. La seule question est de savoir si nous allons imiter les gus du Seigneur des Anneaux en tournant les deux chapitres dans la même période. Deux films de plus sont envisagés", dit-il à  propos de Riddick, le guerrier furien tout d'abord introduit dans Pitch Black, en 2000. Les Chroniques de Riddick fut présenté comme une trilogie qui répondrait à  Pitch Black de la même manière que Le Seigneur des Anneaux a répondu à  Bilbo le Hobbit."

Que voilà  des objectifs ambitieux pour un film qui fut si mal reçu sur grand écran en 2004, et fit des résultats médiocres dans les chaumières (à  peine 57 millions de dollars). En dépit de tout cela, Diesel demeure inébranlable, déclarant que le délai entre les films n'a rien à  voir avec la difficulté de convaincre d'autres personnes de s'embarquer dans l'entreprise, et tout à  voir avec la volonté de faire quelque chose de bien. (À sa décharge, Les Chroniques de Riddick ont eu d'excellents résultats ailleurs qu'aux États-Unis, et engendrèrent aussi un jeu vidéo à  succès que d'aucuns considèrent comme meilleur que le film.)

"Tout le monde sait que j'adore le personnage de Riddick et que je n'arrête pas d'y travailler", a affirmé Diesel. "Si ça prend cinq ans pour produire un autre film, c'est parce que David Twohy et moi sommes très pointilleux.

Où ira donc Riddick ensuite ? Après s'être emparé du trône du Souverain Nécromonger à  la fin du dernier chapitre, y a-t-il le moindre doute ?

"Tôt ou tard, nous finissons tous dans l'Antévers", a-t-il indiqué quant au monde où le prochain chapitre prendra place, avant de répéter sur un ton à  la Riddick : "Tôt ou tard".

Cependant, j'ai eu une discussion très intéressante avec les gens de Universal Home Entertainment la semaine dernière, au cours de laquelle ils m'ont appris que la trilogie Riddick - qui comprend Pitch Black, Les Chroniques de Riddick et le dessin animé Dark Fury - est la meilleure vente de leur catalogue, point barre ! Il est donc étonnant de voir à  quel point cette franchise est fructueuse sur le long terme.

(...)

Au jour d'aujourd'hui, à  quel point un nouvel opus de la saga Riddick est-il d'actualité ?
Je ne suis pas certain de pouvoir répondre à  cette question. Mes téléphones sont probablement encore mis sur écoute par l'administration Bush (rires). Disons que pas mal de choses ont été rédigées.

Vous m'aviez déclaré lors de la sortie du director's cut de Les Chroniques de Riddick, que ce film serait une sorte de version SF d'Orphée aux enfers...
Nous devrions en effet explorer le monde de l'anteverse qui est au coeur de la religion des Necromongers des Chroniques de Riddick, mais aussi la mythologie des Furyans, la peuplade dont est issu Riddick.

En attendant ce film, que pouvez-nous dire sur votre implication sur les dérivés vidéoludiques de la franchise : Escape from Butcher Bay et le prochain FPS adapté de la saga Riddick qui sortira dans quelques semaines, Assaut on Dark Athena ?
J'ai beaucoup travaillé sur le premier jeu, moins sur le second. À l'époque, il s'agissait surtout de vérifier que leur scénario n'allait pas interférer avec mes autres travaux sur la saga. Par exemple, les concepteurs avaient initialement situé leur histoire, qui était celle d'une évasion, entre Pitch Black et Les Chroniques de Riddick. Seulement, dans Les Chroniques de Riddick, j'expliquais qu'entre les deux films, Riddick s'était isolé sur une planète de glace. Il y avait donc une incompatibilité et je leur ai suggéré de faire de Butcher Bay une préquelle à  Pitch Black.