Aucune inquiétude à avoir. C'est faire preuve d'une grande naïveté que de croire qu'une telle censure n'est pas nécessaire au bon fonctionnement d'un gouvernement.
Sérieusement, je me demande comment les Sarkozystes peuvent éviter de remettre en question leurs opinions politiques quand ils lisent ce genre de déclaration. Comment composent-ils avec l'invasion insidieuse et permanente d'une forme de censure particulièrement nuisible, qui, des mois avant l'élection du président, commençait déjà à se mettre en place ? Qu'on se rappelle que l'affaire de Cécilia Sarkozy battue n'était, à l'époque, pas sortie de Neuilly, au grand soulagement de certains partisans voulant à tout prix la victoire de leur candidat. Qu'on constate qu'aujourd'hui, aucun média ne prendrait plus le risque d'en parler. Ils titrent des "SARKOZY SE TROMPENT-ILS ?" sans jamais avoir la possibilité (pas loin d'être illégale à l'heure actuelle en France) d'aborder le fond du problème, d'énoncer les faits d'une certaine manière, d'effectuer les recoupements qui effraient à juste titre. Une opposition de façade, des velléités de contrôle presque direct de l'opinion publique.
Sarkozystes, comment gérez-vous ce type de souci ? On va écarter les hypothèses peu agréables du genre "ils occultent ou refoulent", ou la possibilité que contre toute attente, ils ne croient pas à des avis, des plaintes et des rapports venus de toutes parts, et parfois émis par des gens du même bord que monsieur S.
En fait, je crois qu'un Sarkozyste a déjà abandonné les valeurs fondamentales de la démocratie. Poussé par un désespoir politique que les médias nourrissent (vous savez, le fameux, l'éternel "
La France va mal"), il se dit que la fin justifie les moyens. D'où le terrible "
Il faut changer les choses, il faut un homme fort".
Qu'importe les méthodes.
Voilà où on en est. La fin justifie les moyens.
Mais quel fin ? C'est le souci.
Cette sorte d'amoralisme motivé par un pseudo-stakhanovisme aurait une once de légitimité - anti-humaniste au possible, mais une légitimité - si quelque chose nous attendait au bout du tunnel. Or il n'en est rien. "
La France doit retrouver sa compétitivité" est une phrase creuse. Parce que la référence actuelle en termes de compétitivité, c'est la Chine. La
Chine.
Les partisans de Sarkozy sont des pseudo-cyniques qui pensent vendre leur âme pour le paradis du libéralisme. À la fin de la route, il n'y a que l'esclavage économique. Ils ne se donnent pas les moyens de faire briller leur société. Leur seul mouvement, c'est la charger de chaînes.
(Bon sang, le Figaro se plaint de la censure. Le
FIGARO.
LE journal de droite. Ça ne réveille personne ?)