Quelle grosse merde.
Ci-dessous,
SPOILERS à profusion, mais je crois que tout le monde s'en foutra.
- Le film commence avec beaucoup d'espoir, on économise bien cinq minutes d'idées et de pellicule en reprenant le premier épisode au plan près, ce qui permet encore une fois de montrer que la nana d'Anderson paraît à peu près baisable quand elle est complètement à poil.
- Puis c'est la catastrophe avec un récapitulatif naze en voix off avec une image de synthèse et demi, sans nul doute la pire exposition d'univers post-apocalyptique que j'aie vu de ma vie.
- Magnifique première scène avec des survivants idiots qui élèvent des chiens zombies pour s'amuser avec les gens qui pourraient passer par hasard dans le coin, et qui tentent de violer Alice en présence d'une vieille dame, laquelle semble tout à fait apprécier le spectacle. C'est là qu'on commence à se dire que ça va vraiment être très mauvais.
- On voit ensuite Claire Redfield. Le film nous répète dix fois que c'est Claire Redfield, des fois qu'on ne l'aurait pas compris, quitte à caser le nom de famille dans les dialogues les plus incongrus, de la manière la moins naturelle possible : "
Salut, Claire Redfield", "
Comment ça va, Claire Redfield", "
J'ai pas de cigarettes, Claire Redfield", "
Dis, Claire Redfield, c'est un beau nom, ça, Claire Redfield, j'adore le prononcer, Claire Redfield, et en entier encore".
- Cependant, Claire Redfield n'a pas le moindre rapport, que ça soit physiquement, psychologiquement, en termes d'intrigue ou même de tenue, avec la Claire Redfield des jeux originels. C'est sans doute pour cela qu'ils répètent son nom sans cesse, dans l'espoir que l'on finisse par comprendre que cette jeune femme est supposée être Claire Redfield.
- Notons également que Claire a eu la bonne idée de se faire un look à la Sarah Connor, ce qui ne ressemble à rien mais qui reste toujours mieux qu'Alice (par décence, je ne parlerai pas d'Alice dans cette critique).
- Entre le deuxième et le troisième épisode, Jill Valentine est tombée dans un trou scénaristique.
- Carlos se déniche un quad qui ne lui sert qu'à planter les détecteurs à zombie qui ne serviront à rien dans le film, qui sont apparemment un fleuron de technologie de vidéo-surveillance, et qu'ils ne prendront pas la peine d'emporter avant de partir à Las Vegas.
- Parlons-en du fabuleux environnement de Las Vegas, il est prodigieusement sous-exploité, vide, sans idées, à part la Tour Eiffel, et encore, on ne peut pas dire qu'elle serve.
- Dans le même esprit, la base des méchants est réduite à sa plus simple expression, des bâtiments miteux qui ne servent à rien en haut, et une espèce de sous-Ruche toute vide (mais à la fin, on voit des tas de cadavres de scientifiques) en bas.
- Ha, si, une bonne idée, en fait : des décors du Manoir Spencer et de l'hôpital de Raccoon City dans la base souterraine. Et contrairement aux jeux vidéos où Umbrella Corporation s'offrait ce genre d'excentricités pour le plaisir, ici, c'est vaguement justifié scénaristiquement.
- Les clones d'Alice. Non seulement c'est pompé de "Alien Resurrection", mais comme d'habitude, aucun scénariste hollywoodien ne sait qu'un clone, c'est une PARFAITE RÉPLIQUE GÉNÉTIQUE. Donc pas de délires du genre "
On a besoin de l'ADN de l'Alice originale", ça pouvait encore passer dans les années 50... aujourd'hui, c'est impardonnable. S'ils peuvent faire des Alices, ils ont obligatoirement l'ADN de l'Alice originale. On pourrait aussi supposer que ce qu'ils veulent récupérer, c'est l'ADN ultra-modifié après les deux séries d'expériences que Alice a subi. C'est ça... depuis quand Umbrella Corporation ne garde plus de traces de ses expérimentations ?
- Toujours sur les clones d'Alice, le film semble tellement fauché qu'ils ne sont pas foutus de faire un seul plan où la duplication paraît crédible. Voir la scène hallucinante où Alice récupère l'une de ses répliques : avant la fin où les deux sont bien nettement séparées, le réalisateur s'efforce de faire des gros plans très serrés sur le visage de l'une ou de l'autre. SURTOUT PAS plein de plans d'ensemble, malheureux, vous voulez priver Milla Jovovich de son budget de lissage Photoshop ?
- Comme déjà noté ailleurs par le nommé VinceTheCrock, "Resident Evil : Extinction" cherche encore à rogner du temps de pellicule en présentant sans arrêt la même séquence de travelling dans une modélisation 3D lumineuse des installations en sous-sol. Le problème, c'est qu'on l'a déjà vue dix mille fois, la séquence, notamment dans le premier épisode.
- L'un des rares bons éléments de la série,
le magnifique thème d'Umbrella, se voit ici répété tout le temps, en version complètement sabotée, détériorée, avec la mélodie primordiale déformée et étouffée. LA CLASSE.
- Les quelques apparitions d'Albert Wesker tiennent du grand art. On se souviendra que dans l'épisode précédent, si Jill était encore à peu près fidèle, Carlos Oliveira et Nicolai se situaient aux
antipodes de ce qu'ils étaient dans les jeux. Ici, la série de films ne déroge pas à la règle. Le Wesker originel bénéficie d'
une fine beauté très lisse et carrée. Au nom du Ciel, qui a bien pu avoir l'idée débile d'engager pour le rôle
le lourd et âgé Jason O'Ara ? ! Ne parlons même pas de "l'interprétation" et de la "psychologie"... (et de son rôle dans le film, je me demande si quelqu'un a répandu de la super glu sur son siège...). Même
l'acteur de série Z choisi pour l'introduction du tout premier jeu de la série était plus convaincant !
- Les dix mille zombies identiques sortant d'un petit container, cela a déjà été dit...
- On a parlé de l'indigence générale du scénario, de la nullité de la mise en scène et des effets spéciaux ?
- L'homme de main d'Umbrella a vu depuis des années toutes les expérimentations biologiques possibles et imaginables, mais il est quand même surpris qu'en s'injectant dix mille éprouvettes de Virus-T, le docteur Isaacs se transforme en Tyrant.
- Isaacs est très rigolo, on ne comprend pas trop ce qu'il veut, dans le fond, mais c'est un peu le cas pour tous les personnages...
- ... par exemple Claire qui doit tant bien que mal faire bouger son convoi pour échapper aux attaques (c'est dit dès le début du film), mais qui se retrouvera face à un terrible dilemme : doit-on aller en Alaska ou rester sur place ?
- Le Tyrant est encore une fois une immense déception, il hurle façon Super Saiyen et ça détruit le décor (qu'est-ce qu'on doit comprendre, que lui aussi il a des pouvoirs psychiques ?), il a des tentacules dégueulasses (bon point) mais complètement numériques et ça se voit un peu trop (mauvais point).
- Le combat final dure bien trente secondes. Avec des guerriers de cette force, génétiquement améliorés de partout, capables de régénération et d'acrobaties colossales, d'attaques psioniques, d'une grande intelligence, etc, et pour un film qui se donne une image de
grand spectacle bourré d'action, ça la fout mal. Je dirai même plus : c'est une escroquerie.
- Au fait, pour le
grand spectacle bourré d'action, oubliez. Voici le bilan : il y a
trois grandes scènes où ça bouge, une avec trois clébards, une attaque de corbeaux pompée sur "Les Oiseaux" et une vague bataille avec dix mille zombies cloniques, sortant du petit container, comme précisé plus haut. Ha mince, j'allais oublier le combat contre le Tyrant... mais peut-on appeler ça un combat, déjà ?
- Le Tyrant est exécuté de la pire façon possible, avec un laser découpeur déjà responsable de la disparition de la moitié des héros du premier épisode avant même l'attaque des zombies.
- La conclusion est à nouveau un cliffhanger pour le moins délirant. La fin ouverte du premier film était fabuleuse, celle du second était un cauchemar de nullité et là , on dépasse tout dans le grosbillisme obscène.
Et moi qui ne supportais déjà pas une Alice, je suis servi, là , il y en a dix mille.