Une présentation, une étude et une réflexion sur le personnage d'Arthas du jeu Warcraft III : Reign of Chaos et de son extension The Frozen Throne. Attention, pavé, personnes allergiques priées de s'abstenir.
Arthas Menethil, fils de Terenas Menethil, dernier Prince (et Roi de son point de vue) de Lordaeron...
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Pour rapidement situer les choses : Lordaeron, royaume humain établi dans le nord du continent d'Azeroth, une des deux principales masses continentales du monde dans lequel les jeux de stratégie en temps réel de la série Warcraft se déroulent (jeux Blizzard).
Nous avons affaire à un univers médiéval-fantastique au classicisme rarement démenti ; entendez par là que la plupart des archétypes que vous connaissez s'y trouvent sous une forme ou une autre. Mais fort heureusement, les archétypes ne deviennent pas stéréotypes, les classiques ne deviennent pas clichés - enfin, la plupart du temps, mais rien n'est parfait.
Arthas est l'un des premiers personnages dont nous faisons connaissance dans Warcraft III. Nous apprenons tout de suite son rang - il est systématiquement fait référence à lui comme au Prince Arthas - et sommes très vite informés qu'il est un jeune paladin, guerrier sacré de la Lumière, au sein de l'Ordre de la Main d'Argent.
Ce blondinet aux yeux bleus et au physique athlétique, né avec une cuillère d'or dans la bouche, a de quoi agacer, et c'est peu dire, tant il semble coller au plus près à l'image de l'irritant et insupportable gosse prétentieux et trop gâté par la vie...
Et on ne peut qu'éprouver une jubilatoire satisfaction à le voir rappelé à l'ordre par son supérieur dans la Main d'Argent, Uther, un paladin plus âgé, un des hauts dignitaires de l'Ordre.
Cependant, très vite, l'image d'Arthas va évoluer. Il est en effet confronté à une menace inédite et terrifiante qui s'en prend à Lordaeron, l'arrivée insidieuse et insoupçonnée des légions nécromantiques... qui vont recruter leurs troupes directement parmi les habitants de Lordaeron, empoisonnant les réserves de nourriture en vue de transformer en morts-vivants ceux qui auront eu le malheur d'y toucher.
Face à la menace, de l'ampleur de laquelle il est le témoin privilégié, Arthas va très vite laisser derrière lui son costume de nobliau, à qui la vie doit tout. Mais il ne se révèle pas pour autant, de façon soudaine et incompréhensible, "l'homme de la situation".
Non, Arthas voit son caractère épuré des traits "enfantins", mais reste lui-même. Sa vanité tranquille devient une confiance en lui et une certitude en ses capacités inébranlables, qui lui permettront d'aller jusqu'au bout ; le "jeune prince" hautain et sûr de son rang laisse la place à un commandant implacable, inflexible et intransigeant ; il se débarasse de son caractère capricieux gratuit pour devenir exigeant tant envers lui-même qu'envers les autres.
En résumé, l'image d'Arthas évolue d'une façon subtile : elle ne ternit pas, elle s'assombrit. S'il reste brillant, c'est une lumière plus rude et brute qu'il irradie...
Cette phase de l'évolution est complétée lorsqu'Arthas, face à la corruption de la population de la capitale de Lordaeron, mène l'extermination de ces gens qui sont encore des êtres humains, qui ne se sont pas encore transformés... mais qui dans quelques heures seront des morts-vivants au service des nécromanciens qui les auront contaminés.
C'est à cette occasion qu'Arthas fait la connaissance de Mal'Ganis, créature démoniaque qui s'avère être l'instigateur de la sournoise invasion de Lordaeron... Au terme du massacre, son ennemi s'échappe et le défie de le poursuivre chez lui, en Northrend. Ce qu'Arthas fait.
Là -bas, il s'enfoncera sans cesse plus profondément dans ces terres désolés sur lesquelles règne un éternel hiver, pour finalement confronter une nouvelle fois... et vaincre... Mal'Ganis.
Faisons une pause dans la narration pour quelques commentaires.
Cette partie de l'histoire d'Arthas peut être qualifiée de "descente", à la fois visible et invisible.
Intérieurement, Arthas se dépouille de la civilité et du polissage superficiel que son éducation lui avait donné ; dans la situation de crise fondamentale, où la survie est en jeu, il fait appel à ce qu'il y a de plus profond en lui, et cela s'avère être plutôt sombre. Efficace, non dénué de noblesse, mais le coeur de sa personne se révèle indéniablement dur et sec. Pour lui, la fin justifie les moyens, et ce, à tous les niveaux, qu'il s'agisse du choix de ses armes à la stratégie générale adoptée.
Le chemin d'Arthas le conduit au coeur de l'obscurité. Il s'engage sur cette voie lorsqu'il commence à enquêter sur la contamination des réserves de nourriture et qu'il découvre la nature du mal ; le départ vers Northrend, qui suit de peu la complétion du basculement de sa personnalité lors du massacre de la population de la capitale, marque également un tournant. Northrend est la place forte des armées nécromantiques, le Fléau ; c'est également une terre désolée et glacée, baignée d'un perpétuel crépuscule, où seuls les êtres qui se passent de chaleur, de lumière... survivent.
Au final de son épopée en Northrend, Arthas a complété son évolution caractérielle et émotionnelle, et est devenu adulte à cet égard. Mais ce qui aurait été un caractère ombrageux, sévère mais pas pour autant maléfique a vu sa maturation corrompue... Là -bas, dans les profondeurs de Northrend, Arthas achève sa descente, ce qui se traduit par l'abandon des ultimes lambeaux de ce pour quoi il avait été modelé, le dépouillement le plus total : les apparences sont mortes et enterrées. Il entame alors le long chemin de son ascension.
Reprenons l'histoire. Arthas retourne en Lordaeron pour rendre compte de la réussite de l'expédition. Accueilli en héros victorieux par la population, il profite de ses retrouvailles avec son père pour le tuer, plongeant ainsi Lordaeron dans le chaos, d'autant que le Fléau débarque maintenant ouvertement.
Arthas mènera les forces nécromantiques à la victoire en les conduisant sur les champs de bataille, abattant l'une après l'autre toutes les forces organisées susceptibles d'opposer une résistance efficace.
C'est au cours de cette période qu'Arthas apprendra de l'une des trois figures de guide qui l'auront entouré - voir plus loin - la vérité sur le caractère bâti, prévu et longuement planifié de son parcours, et le schéma plus global dans lequel ses actes, tant personnels que politiques, s'inscrivent.
Bien des choses se passent, et Arthas s'en tient à l'écart. La seule action pour laquelle il brise cette retraite n'a pas de réelle portée symbolique et relève plus de la construction narrative de l'histoire globale, je ne la traiterai donc pas.
Nous retrouvons Arthas dans l'extension de Warcraft III, The Frozen Throne. Il revendique son statut de Roi de Lordaeron - le pays étant désormais un bastion mort-vivant et non plus humain. Mais des événements imprévus le contraignent à regagner précipitamment Northrend et à s'engager dans une course contre la montre pour rallier le coeur, menacé, du Fléau... où s'achèvera sa destinée.
Je sais que je me suis montré extrêmement évasif et lapidaire dans cette narration, mais c'est afin d'éviter de trop dissocier les éléments réflexifs et informatifs. Passons aux choses sérieuses.
Arthas, au terme de sa descente, a trouvé son Moi véritable en le dénudant progressivement, en abandonnant derrière lui et en renonçant aux artifices qu'il portait. Il a accompli une part importante du schéma initiatique classique, mais le résultat est à l'inverse de celui traditionnellement obtenu. Là où d'ordinaire, le héros découvre son Moi solaire, "ce qu'il y a de meilleur en lui" selon la formule consacrée, la figure héroïque au sens littéral du terme avec laquelle il doit se confondre... Arthas a trouvé un Moi lunaire - j'insiste sur le fait qu'il n'est pas maléfique par nature. C'est une identité dure, abrupte, sévère, implacable, qui ne s'encombre pas de morale : autant de qualités qui ne suscitent pas l'affection classique, mais qui peuvent parfaitement être utilisées à des fins nobles et bénéfiques. Arthas est véritablement un anti-héros.
Le problème est venu de l'extérieur. Une telle personnalité, si elle n'est pas malveillante par nature, peut plus facilement basculer "du mauvais côté". C'est ce qui arrive à Arthas de façon à la fois simple et compliquée.
Le vecteur est qu'Arthas confond ses moyens et ses fins. Lors du massacre de la population de la capitale de Lordaeron, vaincre Mal'Ganis est le moyen de repousser l'ennemi mort-vivant et de tenir en échec les envahisseurs ; mais Arthas, en se laissant entraîner à Northrend, au coeur des ténèbres qu'il côtoyait depuis le début de ses investigations, commet l'erreur de faire de ce moyen - l'élimination de Mal'Ganis - son objectif.
A partir de là , la force d'Arthas est purement et simplement dévoyée.
Mais l'analyse se complique lorsqu'on tient compte du fait qu'Arthas suit une destinée. Echo aux figures héroïques de la mythologie, qui doivent compter avec les forces divines, ou à tout le moins des entités capables d'influencer leur destin, Arthas est confronté au fait que le Roi-Liche, l'entité qui a créé et commande le Fléau, la conscience qui l'anime, l'a choisi lui comme champion.
Dès lors, la question que nous sommes en droit de nous poser est de savoir si Arthas a basculé à cause de la destinée que lui aurait tracée le Roi-Liche (auquel cas il est enchaîné à celle-ci et est irresponsable de ses actes) ou si le Roi-Liche a choisi Arthas comme champion parce qu'il a su sonder au plus juste le caractère de celui-ci et a donc prévu qu'il agirait comme il l'a fait, allant là où il voulait qu'il aille. Nous retrouvons ainsi la boucle mythologique classique.
Que le Roi-Liche ait contrôlé la trajectoire d'Arthas, ou simplement anticipé celle qu'il prendrait de lui-même, il ne faut pas oublier la première figure du guide qu'Arthas a suivi durant cette étape : Mal'Ganis.
Mal'Ganis est le guide repoussoir. Il ne se comprend qu'au travers du filtre de la psychologie inversée. C'est par ce biais qu'il guide Arthas. A aucun moment il n'est en position de le forcer dans une direction ; en revanche, il le force à choisir.
Le premier embranchement intervient à la capitale. Arthas a le choix entre rester fidèle au modèle du paladin et s'efforcer de garder les mains propes, ou suivre son implacabilité et massacrer la population contaminée ; Mal'Ganis extirpe du domaine abstrait la menace et lui ôte sa dimension de futur à venir pour lui donner une immédiateté brutale et concrète en commençant la "zombification" de la population. C'est le destin auquel la population était de toute façon promise, mais en le mettant en marche devant Arthas, Mal'Ganis force celui-ci à choisir en toute connaissance de cause, au pieds du mur.
Le second embranchement intervient immédiatement après, lors de "l'invitation" à Northrend. Rien n'oblige Arthas à poursuivre Mal'Ganis de façon si précipitée ; la menace est pour l'instant écartée de Lordaeron. Mais encore une fois, Mal'Ganis met en évidence les conséquences des termes de l'alternative : Arthas pouvait bien se douter que son ennemi ne fuyait pas n'importe où, et que l'opération qu'il venait de tenir en échec n'avait pas été montée par le premier venu, sans aucune infrastructure. Mal'Ganis, en donnant un nom géographique à la menace qui se profile (Northrend) matérialise, là encore, de façon concrète et immédiate, le choix. Poursuivre ou se replier. Arthas suivra cette fois son implacabilité et s'en ira pour Northrend... ce qui marquera le noeud du destin, l'instant où le basculement vers les ténèbres mortes-vivantes est inéluctable, ainsi que je l'ai dit plus haut, la fatale confusion.
Le troisième et dernier embranchement intervient lors du face à face final entre Arthas et Mal'Ganis. Frostmourne, l'épée runique maudite dont Arthas se saisit pour s'assurer la victoire. Mal'Ganis a cette fois encore matérialisé les options : la mort inéluctable dans les terres glacées et fatales de Northrend ou la possibilité de victoire qui exige qu'on lui sacrifie tout. Arthas fait ce choix non par peur de la mort mais par intransigeance : il atteindra son but, il abattra Mal'Ganis. Ultime enterrinement de la confusion entre le moyen et la fin, et surtout, sacrifice - nous allons immédiatement y revenir.
Mal'Ganis est donc le guide qui dessille les yeux d'Arthas mais reste un guide et non un manipulateur ou un maître : ainsi qu'il a été dit, à aucun moment il ne contraint Arthas.
Une part de la personnalité dévoilée d'Arthas est son aptitude à tout donner pour atteindre son but, "faire ce qui doit être fait" : le sacrifice, aussi bien de lui-même que des autres.
C'est généralement une vertu placé dans la quintessence de la noblesse d'âme ; mais les sacrifices qu'Arthas accomplit - encore une fois : de lui comme d'autrui - ne font en fin de compte que jalonner sa descente et son basculement. Il est intéressant de noter que les sacrifices cessent d'être payants à partir du moment où Arthas initie son basculement, à partir du moment où il part pour Northrend à la poursuite de Mal'Ganis. Jusque là , il n'a accompli qu'un seul véritable sacrifice, celui de la population de la capitale - et de son innocence. Aussi ignoble soit-il, ce sacrifice est le prix à payer pour enrayer les plans des forces nécromantiques ainsi que l'inéluctable transformation en mort-vivant des habitants : Arthas a les mains sales mais peut garder la tête haute.
C'est en Northrend que les sacrifices vont s'enchaîner, et tous vont faire progresser son basculement.
Le premier sacrifice est celui de son honnêteté et de sa loyauté. Lorsqu'un émissaire de Lordaeron se présente à son camp en son absence pour rappeler les soldats, Arthas engage des mercenaires pour brûler les bâteaux - on notera la référence aux conquistadors - puis, lorsque ses hommes découvrent les navires achevant de se consumer, accuse lesdits mercenaires qui sont alors massacrés...
Le second sacrifice est celui de l'un des deux visages de son second guide. Muradin Bronzebeard, qui lui a révélé l'existence de l'épée runique Frostmourne et qui l'accompagne lorsqu'il va la chercher, meurt lorsqu'Arthas s'approprie l'épée, frappé par un éclat de glace et de pierre propulsé lors de l'extraction de l'arme de sa gangue...
Immédiatement consécutif est le sacrifice de son âme, le moment où le basculement est effectif, lorsqu'il se ceint du fourreau de Frostmourne et s'approprie l'épée runique et maudite, consacrée au Roi-Liche. Le basculement ne sera certes parachevé qu'un peu plus tard, lorsqu'Arthas tuera Mal'Ganis, mais il est d'ores et déjà effectif à cet instant, lorsqu'Arthas, en toute connaissance de cause, accepte de subir toutes les malédictions possibles et de sacrifier son âme.
Et c'est ainsi qu'Arthas rejoint le camp du Fléau.
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J'ai évoqué la seconde figure de guide. Elle est duale, puisqu'elle est incarnée par deux personnes : Uther, le maître d'Arthas et son supérieur au sein de l'Ordre de la Main d'Argent, et Muradin Bronzebeard, seigneur nain et ami d'Arthas égaré avec les survivants de son expédition en Northrend et à qui Arthas porte secours.
Cette figure de guide est moins importante que les deux autres, mais a son importance : elle est le guide ignoré, repoussé même. Elle marque les options qu'Arthas a rejetté dans les choix qu'il a fait.
Uther assène à Arthas que l'idéal des paladins exclût la vengeance - bien avant que celui-ci ne commence sa descente ; cette remarque peut être considérée comme ayant valeur prophétique puisque c'est précisemment la soif de vengeance qui cause la confusion entre le moyen et la fin poursuivie chez Arthas, lorsqu'il décide de poursuivre Mal'Ganis.
Uther s'oppose à la décision d'Arthas de "nettoyer" la capitale ; ce dernier le déclare alors traître.
Muradin réprimande Arthas lorsque celui-ci ment à ses hommes sur la destruction des navires et trahit les mercenaires qu'il a employé à cette fin ; Arthas réplique en invoquant son droit de vengeance à l'encontre de Mal'Ganis.
Muradin s'oppose à la libération de Frostmourne et meurt immédiatement après (voire plus haut).
Lorsqu'Arthas est de retour en Lordaeron, après le meurtre de son père et la plongée du pays dans le chaos, il rencontre son troisième guide qui le pousse à profaner les restes du roi Terenas. Ceux-ci sont alors sous la protection d'Uther... qu'Arthas tue afin d'obtenir ce qu'il veut.
Avec cet ultime acte qui ne fait que confirmer définitivement l'engagement d'Arthas dans la voie sur laquelle il a basculé, le temps du second guide est achevé, il laisse alors la place au troisième.
Le troisième guide est Kel'thuzad, le nécromancien qui a été la figure de proue aux yeux d'Arthas de l'insidieuse invasion de Lordaeron par la peste morte-vivante, avant qu'il ne le tue et que Mal'Ganis ne se dévoile à lui. D'abord fantôme, puis réincarné en liche, Kel'thuzad est le guide le plus conventionnel en ce sens qu'il montre à Arthas le chemin de sa destinée - on peut alors dire qu'Arthas voit dans les ténèbres qu'il arpente et cesse d'avancer en aveugle ; Arthas ne cherche aucunement à se détourner de cette voie et l'emprunte bien volontiers, de son plein gré : la symbolique est évidente, une étape est franchie : le basculement est accepté, il peut alors poursuivre son voyage - et lui révèle la trame dans laquelle elle s'inscrit.
Ainsi, c'est Kel'thuzad qui révèle à Arthas que le Roi-Liche l'a choisi comme champion il y a bien longtemps, lui parle des forces qui ont créé le Fléau et le Roi-Liche et escomptent s'en servir sans vergogne - les forces démoniaques.
C'est sous la tutelle de cet ultime guide qu'Arthas va initier son ascension. Après s'être, durant la descente, dépouillé de l'intérieur et avoir abandonné ou sacrifié ce qui le rattachait à la lumière, Arthas va maintenant accomplir la même chose mais à l'extérieur, pour le compte du Fléau, contre les forces dont ils étaient jadis membres et qui sont aujourd'hui ses ennemis. Les Hauts Elfes, les mages de Dalaran... tous alliés de Lordaeron, tous ennemis abattus du Fléau. Arthas s'illustre au service de son nouveau maître et se montre un champion digne de ce nom. Et se retrouve mis sur la touche avec le Roi-Liche lorsque les démons l'écarte pour diriger directement le Fléau.
Cette retraite n'est que temporaire et la défaite démoniaque face aux armées alliées des mortels donne au Roi-Liche, et à son champion, l'occasion de revenir sur le devant de la scène. Arthas écarte les derniers dirigeants démons et affirme son autorité sur Lordaeron, dont il compte faire un royaume de morts-vivants à l'égal de Northrend. Devenu Roi Arthas, il doit cependant abandonner ses projets pour repartir en Northrend où va se jouer l'ultime acte de sa destinée.
Arthas se retrouve engagé dans une course contre la montre, face à ceux qui veulent profiter de la vulnérabilité physique du Roi-Liche pour le détruire. Arthas atteindra en même temps que ses ennemis le Trône de Glace - qui donne son nom à l'extension de Warcraft III - en empruntant les antiques souterrains d'Ajol-Nerub. Je ne m'étendrai pas sur les nérubiens et leur empire en eux-mêmes ; cet épisode est intéressant symboliquement parlant uniquement en ce qu'il illustre la découverte des plus obscures et secrètes vérités de Northrend, la complétion de "l'éducation" d'Arthas sur le Fléau.
La cinématique de fin de The Frozen Throne nous montre Arthas gravissant lentement l'escalier enroulé autour de la colossale stalagmite de glace au sommer de laquelle est sis le trône du Roi-Liche, sur lequel il est emprisonné depuis la création du Fléau par un bloc de glace qui a dévoré sa chair et n'a laissé que son casque et quelques autres pièces d'armure. Arthas, au cours de la montée, entend en un seul flot désordonné les paroles prononcées autour de lui lors des étapes-clefs de son parcours que j'ai mentionné plus haut... L'ascension initiatique arrive à son terme avec cette ascension physique. Le héros, que la destinée tissée pour lui a attiré là , à moins que ce ne soit sa propre nature qui l'ait guidé jusqu'ici, fait face à l'être divin qui est la raison d'être de ce long parcours... L'apothéose, ultime étape du long parcours, a alors lieu ; l'élevation est d'autant plus évidente qu'elle passe ici par la fusion avec l'entité maîtresse du destin du héros, matérialisée par la transmission d'un attribut - le casque du Roi-Liche.
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