Eltanin

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MessagePublié: 26 Juin 2007, 01:55 
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Songes de louve

Inscription : 09 Juil 2004, 00:25
Message(s) : 496
C'est une mélodie légère, aux notes fraîches et à  l'accent un peu triste. Je ne sais plus depuis combien de temps je l'entends, mais le temps n'importe plus vraiment. Mes sens brouillés ne me sont plus utiles, mon esprit lui n'est déjà  plus que pensées chaotiques. Je ne peux pas me mouvoir, alors j'attends dans la fraîcheur de la clairière, les jambes engourdies et les bras ballants. Je me meurs.

Je peux voir la Lune et la lune me regarde. La nuit aurait pu être belle, mais une dernière nuit n'est-elle pas toujours belle ?

Qui est-elle ? Je ne l'ai pas vu venir, le chant m'a mené à  elle, à  cette flûte argentée et si longue qui luit entre ses doigts. Je ne crois pas aux anges, et les anges ne portent pas de tels vêtements. L'immaculé de sa peau se perd dans des cheveux de jais, vagues ondulantes agitées par la brise nocturne. Un voile noir lui couvre le corps et le bas du visage et pourtant elle joue de son instrument, comme si de rien n'était, comme si je n'étais déjà  plus.

« Qui êtes-vous? »
Tu quittes ce monde et tu penses que c'est la question à  poser ? Tu songes à  tout autre chose en vérité.

Un reste de lance traverse ma chair et me cloue au sol. Je péris en guerrier comme j'ai vécu et tué moi-même. Alors pourquoi lui mentirais-je ? La mélopée se fait plus pressante, le temps me manque, le temps nous manque.

« Que voulez-vous ? »
Voilà  une excellente demande.

Enfin elle lève les yeux et me regarde. Mais je ne la dévisage pas. Je n'ai pas envie de croiser les yeux d'une telle créature, pas quand je viens d'en apercevoir les ailes, grandes et si fragiles, des ailes d'insecte aux nervures sombres. Ce n'est pas un ange qui vient à  mon secours, c'est une fée, une fée noire.

Pars-tu l'âme en paix, toi le guerrier ? Parle donc tant que la Lune nous regarde. Parle donc ,car je suis la dernière à  pouvoir t'entendre.
« J'ai versé beaucoup de sang, aujourd'hui comme hier. Je ne suis pas sûr que mourir ainsi suffise... »
Tu as quelque chose pour moi et moi je peux t'offrir un répit que nulle confession ne te donnera.

Elle est si proche maintenant. Ses yeux brillent d'une impatience mal contenue et pourtant je n'ai plus peur. Les fantômes ne sont pas si pressés, eux qui ont l'éternité devant eux, et puis je n'ai que mon âme à  vendre désormais. Sa chevelure caresse mes jambes inutiles, et je sens sa présence comme je sentirai un courant d'air frais.

Offre moi... ton dernier souffle. Et ton âme sera sauvée de toutes les salissures passées.

Voilà  le marché. Je me sens soulagé. Je n'aime pas cette fin qui me semblait promise. Périr dans cette clairière silencieuse, entouré de cadavres tel un juge des profondeurs. Je ne suis rien de toute cela, je suis comme eux et n'avait pas à  droit à  un repos rapide et indolore. Oui, la fée, je t'offre ma vie.

Accepte donc ce baiser et profite d'un dernier voyage.

Elle ôte ce voile et me dévoile ses lèvres violacées. Je n'ai plus de force mais elle, cette envie si peu contenue l'anime. Elle m'enlace dans une étreinte vive, presque brusque, alors que nos bouches se mêlent. L'heure est venue et je souffle, souffle jusqu'à  l'arrivée des ténèbres...

--

L'homme gît à  ses pieds, dans l'herbe humide et brillante. Elle sent le premier spasme agiter sa poitrine, tendre ses jambes, secouer ses entrailles. Sa toux est caverneuse, sèche, douloureuse. Des larmes perlent sur ses joues au rythme de la fumée sombre qui s'échappe à  petites bouffées. Ses ailes vibrent et noircissent de plus belle. C'est presque agenouillée qu'elle extirpe enfin ce qui reste du mal.

Tu n'es vraiment pas raisonnable.

Une mélodie légère s'élève, aux notes fraîches et teintée de malice. Celle qui vient drapée d'une robe rouge sombre la tire d'une belle harpe dorée. D'un pas gracile, elle se rend au pied du récent cadavre. Ses doigts caressent la plaie et amènent le sang à  ses lèvres. Une moue satisfaite accueille ce breuvage.

Il y a pourtant des nourritures bien plus consistantes. Sans compter le coup de fouet qu'une mort brutale vient leur apporter. Pourquoi te donnes-tu toujours ce mal ?

Elle s'approche et offre une main secourable à  son amie épuisée. S'ensuit l'étreinte que peuvent s'offrir deux amies quand l'une est en peine. Les ailes cendrées laissent une trace sombre sur les mains de la fée rouge qui n'en a cure. Soudainement, la fée noire saisit son visage et fixe ses yeux mordorés.

Je tente de rester comme au premier jour, Carmine. Le sang n'est pas pur, qui sait où il te mènera à  le boire avec tant d'imprudence ? Ne t'inquiète pas pour moi, c'est à  toi que je songe.

Carmine se libère dans un soupir. Toutes deux dirigent le regard vers les cieux et l'emplissent de la pale lueur nocturne.

Nous regardons la Lune...
Et la lune nous voit.


C'est une clairière fraîche et humide. Si on y tend l'oreille, on peut encore entendre deux mélodies, aux notes un peu triste, mais teintées de malice.

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Dernière édition par Loup Celeste le 08 Juil 2007, 02:25, édité 4 fois.

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MessagePublié: 27 Juin 2007, 21:50 
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Inscription : 18 Déc 2005, 23:29
Message(s) : 1938
superbe !

_________________
Smouales étaient les borogoves


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MessagePublié: 02 Juil 2007, 16:18 
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Songes de louve

Inscription : 09 Juil 2004, 00:25
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merci ;)


j'ai corrigé quelques coquilles, même si je n'attends plus beaucoup d'autres lectures.


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MessagePublié: 02 Juil 2007, 17:41 
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S.A.V de Lamenoire
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Inscription : 03 Mai 2004, 01:42
Message(s) : 945
Localisation : Montauban,France
Et pourtant, tu en as eut une de plus!

Splendide! Tout simplement.

_________________
Une lame qui glisse silencieusement hors du fourreau, une gorge ouverte sans un cri, un corps qui glisse sans bruit au sol.

Voila une agréable soirée en perspective...


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MessagePublié: 02 Juil 2007, 20:41 
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Jedi
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Inscription : 01 Mai 2004, 12:08
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Le monde est si cruel
Une fable si belle
Mérite bien plus d'attention
Est-ce là  une punition ?


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MessagePublié: 03 Juil 2007, 23:31 
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Songes de louve

Inscription : 09 Juil 2004, 00:25
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Je le crains, tu as bien raison
En ces temps sans pitié
Pour ce public il faudrait
Une petite illustration


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MessagePublié: 08 Juil 2007, 02:25 
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Songes de louve

Inscription : 09 Juil 2004, 00:25
Message(s) : 496
Au premier sang

L'attente se fait longue, mes pensées s'égarent dans la clairière, attirées par les reflets dorés du feuillage, les mystérieuses profondeurs du sous-bois, le bruissement du vent dans les arbres. Je fais un rêve éveillé, bercé par une étrange musique qui semble s'élever des hauteurs, un air aux notes légères et malicieuses. Mon sang bouillonnant se refroidit à  l'approche du crépuscule, au fil de cette journée qui n'en finit pas. Peut-être ne viendra-t-il pas ici, dans ce recoin de nature. Peut être ce soir ne sera-t-il pas celui de ma mort.

« Ha vous voilà , seul, comme entendu. J'ai bien cru ne jamais vous trouver dans ce bois infernal. Vous n'auriez pas osé vous déshonorer, n'est-ce pas ? »

Sa voix réveille la colère que j'avais apaisé. Je serre la garde de mon épée de plus belle, en proie à  cette envie animale d'en finir avec cet homme. Il le sent, je le sais, il le lit dans mon regard et me renvoie d'un rictus narquois à  ma propre impuissance.

« Mais qu'entends-je ? Vous avez amené quelqu'un, un musicien venu accompagner votre fin d'un air de circonstance ? Présentez-le moi, au moins. »

La musique s'est faite plus présente, insistante, moins irréelle. Je lève les yeux vers la frondaison à  la recherche de sa mystérieuse source, sous le regard impatient de mon ennemi. Quelqu'un se dissimule non loin de nous, j'en ai la certitude.

« Hola, montrez-vous, le musicien ! Que faites-vous ici ? »
Finement observé, jeune homme. Mais ne devrais-je pas vous retourner la question ?

La musique s'est tue et nous restons figés au son de cette voix légère, comme descendue du ciel. Et puis elle se montre à  nous, jeune femme vêtue d'une robe cramoisie, les cheveux roux noués de rubans. Elle s'installe nonchalamment sur une souche, laissant voir une belle harpe cuivrée.

Le soleil vous regarde, vous qui comptiez régler votre querelle en solitaires. En cette si belle soirée, m'accepteriez-vous pour arbitre ?

Je me sens mal à  l'aise et m'apprête à  protester, mais mon cher rival ne m'en laisse pas le temps. Dégainant son arme, il me défie avec sa morgue usuelle.

« Pourquoi pas, ma belle, cet éternel épris de justice pourra constater que je ne fais pas usage de félonie au cours de ce duel. »
Ha, vous me plaisez bien. Que le duel commence !

Me voilà  pris au piège. Je ne suis même pas en garde que déjà , je dois esquiver une fente de mon adversaire, qui se contente de gratifier mes protestations d'un sourire féroce. Nos lames s'entrechoquent brièvement sous les rayons dorés du crépuscule, tandis que le chant s'élève à  nouveau, vivace et inquiétant.

Cesserez-vous au premier sang ? J'ai une idée amusante, que pensez-vous de vous prêter à  un jeu en ma compagnie ?

D'un coup d'oeil je regarde l'inconnue qui nous scrute de son regard brillant, tirant de ses fines habiles sa mélodie entêtante. Suis-je le seul à  me méfier d'elle, cette inconnue qui me paraît si peu humaine ?

Le gagnant sera celui qui m'offrira le sang de son adversaire, laissez-vous porter par mon chant et donnez donc un beau spectacle.
« Quelle est cette folie ? Pourquoi devrions-nous vous obéir, notre affaire n'est pas la votre et je n'ai nulle envie de me prêter à  vos demandes sordides ! »

Son rire cristallin se perd dans les replis de son ample collerette. Sans cesser de jouer, elle se tourne dans ma direction tandis une ombre s 'étire dans son dos, interminable et menaçante. Des ailes, d'immenses ailes d'insectes, voilà  ce que cachait cette créature, les ailes d'une terrible fée rouge !

Pourquoi ? J'aime être servie, mais je peux tout à  fait aller quérir ce que je veux en personne.

La messe est dite. La mort dans l'âme, je me remets en garde. L'instant est tragique. Sous le dernier regard du soleil nous mettons à  nouveau nos vies en jeu. Nos fers se croisent, s'évitent, cherchent les chairs sans les trouver. Les cordes vibrent de plus belles, hâtant nos gestes de leurs notes, poussant nos coeurs à  s'enhardir. La chanson accélère encore et toujours, elle efface toute fatigue et toute peur. Les pointes d'acier s'approchent, déchirent nos vêtements en vain. Nulle goutte de sang n'est encore tombée.
Soudain le sonate s'achève dans une ultime envolée. Le crépuscule nous baigne d'une lumière rougeâtre, moi et mon cher ennemi. Ma lame a percé son bras et la sienne ma jambe. Je me sens étrangement serein, quand son visage trempé de sueur grimace de peur. Sans demander son reste, le lâche détale dans les profondeurs obscures de la forêt, me laissant à  terre, la cuisse trempée de sang vif.

Voilà  enfin mon présent, vous fûtes parfaits, parfaits, vraiment.

Vive comme l'éclair, la fée s'est penchée sur moi et palpe ma blessure. Je profite de son inattention pour l'observer plus en détails et découvre ainsi ses yeux mordorés, captivés par l'épaisse tâche brunâtre sur mon pantalon. Rapidement, elle écarte le tissu et découvre la plaie. Tant de sang s'écoule, et pourtant sa présence m'apaise.

Nous ne pouvons laisser ça ainsi.

Elle trempe un doigt dans le flot carmin, puis ses lèvres. Je ris intérieurement de ma naïveté. Ma vie s'écoule dans la gorge de cette créature et je me laisse emporter par le flot. Dans mon agonie je crois entendre à  nouveau un air enchanté si proche et si différent, trop amer pour être celui de cette voleuse de sang. Ma main s'égare dans ses cheveux, tandis que l'obscurité me happe.

--

Comme une enfant prise en faute, Carmine s'écarte et trébuche sur l'homme affaissé. Du dos de la main, elle essuie maladroitement le sang de ses lèvres. Telle un spectre, la fée noire se dresse dans les derniers rayons du jour, sa toge noire secouée par le vent. De sa flûte argenté monte une mélodie accusatrice, une mélopée funèbre.

Mais quand cesseras-tu ? Je te découvre chaque jour plus cruelle, Carmine.

Elle se dirige vers le moribond de son pas léger, dardant son regard sombre sur sa soeur apeurée qui s'écarte à  reculons, pour la laisser ausculter le duelliste. Les yeux baissées, la fautive savoure la dernières gouttes de son repas.

Il va s'éteindre. Est-ce toi qui l'a tué ?

La fée noire agrippe la coupable, découvre ses habits maculés, cherche ses prunelles fuyantes. Son index pointe le ventre gorgé de sang.

Jusqu'où te mènera ton appétit ? Vas-tu laisser longtemps ton ventre te dicter ta conduite ?

Contre toute attente, Carmine se fend d'un sourire.

Le tien crie famine, ma pauvre Obsidiane, et près de nous un innocent se meurt. Sers-toi, plutôt que de laisser la faim ternir ton humeur.

Obsidiane vacille, hésite alors que sa soeur à  son tour l'enserre, ailes rouges contre ailes cendrées.

Le soleil n'est plus, va, puisque personne ne nous regardera. Toi et moi ne faisons que suivre les traces de la mort, nous ne la précédons pas.

Tu me mens, Carmine, ho, comme tu me mens.


Sa harpe à  nouveau en main, la fée rouge en tire une poignée de notes espiègles. Déjà  son esprit songe au fuyard, égaré dans les bois.

Les plus beaux mensonges sont ceux auxquels on a envie de croire.

D'un battement d'ailes, elle disparaît dans les hauteurs. Au coeur de la nuit naissante s'élève un chant joyeux et cruel.

--

ho ce sera mon dernier texte en ces lieux, je pense :twisted:


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MessagePublié: 08 Juil 2007, 11:45 
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S.A.V de Lamenoire
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Inscription : 03 Mai 2004, 01:42
Message(s) : 945
Localisation : Montauban,France
Un autre texte magnifique, sur deux soeurs qu'il vaut mieux ne pas croiser au détour d'un bois!

Mais, pourquois veut-tu ne plus poster ici? Décus par l'accueil un peu froid fait a tes oeuvres?

_________________
Une lame qui glisse silencieusement hors du fourreau, une gorge ouverte sans un cri, un corps qui glisse sans bruit au sol.

Voila une agréable soirée en perspective...


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MessagePublié: 10 Juil 2007, 18:59 
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Songes de louve

Inscription : 09 Juil 2004, 00:25
Message(s) : 496
Plus généralement, ce forum n'est plus vraiment un lieu de partage/exposition de travaux. Je vais me cantonner à  ceux qui le sont à  l'avenir (surveillez outremonde. fr et http://songes-du-crepuscule.naturalforum.net/index. htm)


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MessagePublié: 11 Juil 2007, 17:38 
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Ilùvatar
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Inscription : 18 Déc 2005, 23:29
Message(s) : 1938
Texte splendide ....

Je comprend ton amertume sans la partager.

_________________
Smouales étaient les borogoves


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MessagePublié: 13 Juil 2007, 08:10 
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Techno-Potter
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Inscription : 16 Jan 2005, 19:38
Message(s) : 189
Très beau texte.

Dommage que ce soit le dernier ici.


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