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 Sujet du message: Le Chevalier d'Éon
MessagePublié: 13 Juin 2007, 00:35 
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Pamplemousse Panchromatique
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Série d'action, d'aventure et d'enquêtes dans un monde fantastique. "Le Chevalier d'Éon", adapté d'un roman de Tow Ubukata, commence déjà  fort. Mais il devient proprement fascinant quand on sait qu'il se situe dans une version alternative de la monarchie française de jadis... et qu'il se concentre sur une période particulièrement trouble de l'histoire des rois de France, celle des crimes les plus noirs, des manipulations politiques les plus sordides. "Le Chevalier d'Éon" aborde cette époque, ces thématiques sinistres, ce noeud de serpent des aristocraties emmêlées et manipulatrices, au travers de son rôle-titre, Charles de Beaumont, Chevalier d'Éon, figure historique particulièrement fascinante et ambivalente.



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Lia de Beaumont, une espionne rendue folle par les évènements.



Avant de poursuivre plus avant dans l'étude de cette série-OVNI (qui pourrait passer pour l'une de ces simples curiosités baroques sans une once de fond, si elle n'était pas aussi soignée), intéressons-nous un brin au personnage historique.

Citer:
Louis XV, toujours amateur d'intrigues épicées pour égayer ses journées, était convaincu qu'une femme française (elles étaient renommées partout pour leurs charmes, leur diplomatie, leur sournoiserie, mais aucunement pour leur intelligence) pourrait franchir les défenses d'Élisabeth, là  où un diplomate de sexe masculin trouverait porte fermée ; il joua avec l'idée d’envoyer une « dame » diplomate – un homme aussi rusé que doué sous les atours d'une femme – en Russie. Son regard fut retenu par le doux visage d'Éon qui possédait également les autres qualités dont il avait besoin, et Charles fut « persuadé » de se rendre en Russie sous le nom de « Lia de Beaumont », sa propre « sÅ“ur », avec des robes à  la dernière mode parisienne, et équipé de documents fabriqués pour l'occasion, prouvant son haut rang et sa légitimité. La ruse fonctionna à  merveille. « Lia » put passer nombre d'heures en compagnie de l'Impératrice Élisabeth et la persuada de correspondre avec Louis, puis d'inviter un nouvel ambassadeur à  Moscou. « Lia » s’accoutuma grandement à  cette existence féminine des plus confortables, mais dut bientôt revenir à  Paris pour expliquer son succès. Contre toute attente, il fut à  nouveau muté à  Moscou par Louis XV dans son rôle d'homme : en tant que secrétaire à  l’ambassade.
Toutefois, d'Éon entreprit d'être tout à  la fois Charles à  l'ambassade et « Lia » à  la cour de Russie, se taillant au passage (pour les quelques hauts dignitaires français dans la confidence) une réputation enviable en tant qu'espion ! Après quelques années – quand certains crurent à  Paris que sa double vie était sur le point d'être révélée – , il fut débouté et envoyé à  Londres pour poursuivre son rôle double, et il se montra là  un véritable agent de compétition : Charles et « Lia » furent tous deux acceptés à  la cour d'Angleterre et devinrent des éléments incontournables de la vie mondaine à  Londres et aux alentours. Ils n'étaient, bien sûr, jamais vus ensemble ! Un aspect saugrenu de cet état des choses, très apprécié de la galerie, était que « Lia » d'Éon, la dame escrimeuse, défiait les plus grands bretteurs, qu'ils soient Londoniens ou de passage !

(Source : beaumontsociety.org, traduction par votre serviteur)

Bien, l'original est intéressant (il mériterait même une place dans le sanctuaire, mais en fait, là , vous pouvez l'oublier.

Nous avons affaire, dans cette série animée, à  un D'Éon complètement réorganisé, et doté de plusieurs acolytes, ce qui forme, ma foi, une véritable équipe digne des plus grandes épopées.



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Les Quatre Mousquetaires autoproclamés (mais contrevenant à  la logique la plus élémentaire, ils ne sont pas cinq, en fait).
De gauche à  droite : Durand, Charles d'Éon de Beaumont, Teillagory et Robin.




Nos héros, défendant des valeurs de loyauté et d'humanisme, évoluent dans un monde en pleine modernisation, où les ombres du passé et de l'avenir se mêlent et s'entrechoquent. De ce ballet macabre naissent diverses choses menaçantes : les canons de futures guerres davantage mécanisées, ou, plus fantasmagorique, les Gargouilles, d'horribles morts-vivants dont le réseau sanguin ne charrie que mercure, et qui bavent, et pleurent, logiquement, de grandes larmes d'argent... en fait, les éléments fantastiques de ce type fourmillent dans le récit, sans jamais, pour autant, faire dans la surcharge grotesque, car tout découle d'un seul et unique élément véritablement fantastique : les Psaumes, une magie basée sur des mots de la Bible...



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De la magie runique qui s'inscrit en français, voilà  qui peut surprendre...



Un léger problème dans "Le Chevalier d'Éon", c'est que ça ne commence pas très bien. Malgré une exposition rapide et une radicale plongée dans le fantastique, l'oeuvre ne maîtrise pas toujours ses influences ("Utena" en tête, qui n'a jamais, je le crois, souhaité être une source d'inspiration pour des histoires au premier degré !) et ce qu'on peut en dire, c'est que ça s'emballe un peu, avec un montage pas toujours maîtrisé et un accompagnement musical relativement forcé.
Cette première impression, mâtinée de grandes hésitations par la surprise de voir des nobles lançant des sortilèges de RPG et jouant aux nécromanciens, peut se voir aggraver par des anachronismes particulièrement aberrants (le générique d'ouverture nous présentant fièrement l'Obélisque de la Concorde... sous Louis XV !) ou encore un franponais d'exception ("Gloire à  France" restera dans toutes les mémoires). Le pire reste bien sûr des ingrédients un brin naïfs, comme le pistolet à  bouchon de Robin ou ce terrible indice à  la subtilité redoutable :



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On peut dormir sur nos deux oreilles, elles savent pas être discrètes, les sociétés secrètes...



Notons également un désir remarquable de saisir la culture européenne et la mentalité de l'époque. Les mousquetaires n'utilisent pas leurs armes comme des katanas, c'est de la vraie escrime ; les personnages font des signes de croix, et réfléchissent bien plus comme des Européens que comme des Japonais. Plus encore, ils sont dotés d'une mentalité d'époque, n'hésitant pas à  mutiler, à  torturer et à  tuer pour remplir leurs objectifs propres ou servir leurs pays, et cela, quel que soit le camp (les conspirateurs semblent d'ailleurs parfois moins cruels que les personnages principaux !). Tout manichéisme est abandonné au profit d'une peinture sans concession de plusieurs camps en guerre, chacun cherchant une certaine forme d'évolution de la civilisation.



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La plupart des figures historiques brossées dans "Le Chevalier d'Éon" se montrent bien soupçonneuses et protègent leurs arrières tout en cherchant le moyen le plus efficace et indirect de mettre l'adversité échec et mat. Qui saurait les blâmer d'être relativement prudents et un brin pragmatiques ?



Bien sûr, le pitch est l'occasion de croiser diverses célébrités qui se retrouvent parfois développées bien au-delà  de ce que l'on en sait. L'époque est propice aux miracles et aux divers mystères, et ce terreau est exploité à  la perfection pour développer, du comte Saint-Germain, de Cagliostro, de Louis XV ou de la cour russe, voire des futurs meneurs de la Révolution Française, autant de personnages mémorables, regorgeant de ressources, parfois forcés de porter sur leurs dos, pour faire triompher leurs idéaux, de terribles secrets.



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Les cours que D'Éon traversera dans son voyage fantastique se révéleront riches en surprises, et théâtres de relations compliquées, de signaux rapides, d'alliances occasionnelles, de trahisons atroces.



Les intrigues se doublent d'un aspect ésotérique qui, loin de les plomber, ne fait que les aider à  fonctionner. Et c'est ainsi que l'on remarque, avec ébahissement, que "Le Chevalier d'Éon", cet improbable mélange, fonctionne, au final. Il pose une ambiance, souvent dépressive, parfois nostalgique, toujours aérée, un peu terreuse et passée, il raconte une histoire, il nous fait accompagner de véritables personnages. C'est bien là  l'important, le principal, le plus agréable.



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Le nom de ce Poète ne vous sera pas révélé avant longtemps,



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Malgré le soin généralement apporté à  son aspect, "Le Chevalier d'Éon" a ses failles, surtout une conception graphique des personnages des plus ordinaires (si l'on excepte quelques réussites comme Cagliostro, tout à  la fois esthétique et totalement conforme à  la physionomie véritable de la personne originelle) et une animation qui les laisse parfois la bouche ouverte de la plus stupide des manières... dommage qu'ils ne gobent jamais de mouches.



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Borzanof (ou Polnarov, ou peu importe son nom), peut-être le plus humain et touchant des protagonistes.



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Et enfin, que serait une série animée japonaise sans quelques pétages de plombs à  la "Evangelion" ?





Générique d'ouverture (où apparaît le drapeau tricolore, et avec les couleurs inversées, mais chut, nos amis japonais font de leur mieux, vous dis-je)

Bande-annonce japonaise.

Bande-annonce américaine.



Site officiel : http://www.chevalier.tv/

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MessagePublié: 13 Juin 2007, 01:37 
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Le fils des âges farouches
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Localisation : A l'autre bout de la botte qui est dans ta face
Citer:
Générique d'ouverture (où apparaît le drapeau tricolore, et avec les couleurs inversées, mais chut, nos amis japonais font de leur mieux, vous dis-je)


Mais enfin c'est pas vrai, le budget documentation il existe quand meme.

C'ets comme si on faisait un film de samourais et que le rituel de Seppuku on l'appellait le rituel de Hara-Kiri...

Aucune excuse. Quand tu fais un truc sur un pays comme la France c'est franchement pas difficile d'éviter des erreurs aussi grossières. Il suffirait qu'ils discutent avec des français pour ca, en anglais si ca leur chante. Ca peut être cool d'avoir des con-sul-tants, hé ouais mes petits amis jaunes et bridés, ca existe et ca sert à  pas avoir l'air con et incultes.

C'est un peu comme Donkey Kong qui s'appelle comme ca à  cause de l'approximation Donkey / Monkey de l'équipe de développement.

Quand tu veux donner un nom étranger à  un jeu, tu te démerdes pour qu'il soit correctement épelé quand meme...


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 Sujet du message:
MessagePublié: 13 Juin 2007, 01:51 
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Pamplemousse Panchromatique
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Inscription : 28 Avr 2004, 01:00
Message(s) : 6475
Localisation : Paris, France.
Il est vrai. Des bourdes comme "magasin de cafés", il suffirait d'un conseiller pour les corriger (ou même, dans certains cas, d'une recherche Google).

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MessagePublié: 13 Juin 2007, 03:35 
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Aussi appelé Enguerran
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Inscription : 21 Juin 2004, 17:48
Message(s) : 1276
Localisation : Sur sa branche, peinard...
Le Posteur Masqué a écrit:
Mais enfin c'est pas vrai, le budget documentation il existe quand meme.

Justement, il n'est pas sûr qu'un tel budget existe bien. Il ne faut pas oublier que les studios d'animation japonais sont loins d'être aussi riches que certains de leurs équivalent américains.

Citer:
C'est un peu comme Donkey Kong qui s'appelle comme ca à  cause de l'approximation Donkey / Monkey de l'équipe de développement.

Dans ce cas, le problème est ailleurs, le jeu se nommait bien Monkey Kong, mais lors d'un transfert d'information (à  la division marketing je crois) il y aurait eu une erreur de retranscription. Quand l'erreur fut découverte, il était déjà  trop tard.


Il faut cependant garder à  l'esprit que ces animés sont produits avant tout pour le public nippon (qui lui ne verra pas les bévues), après, si les occidentaux ont envie d'acheter les droits de diffusion de ceux-ci, et bien tant mieux, ils ne semblent pas gênés par ce genre d'approximations.

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Ravnek a écrit:
Crôa crôa...


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 Sujet du message:
MessagePublié: 13 Juin 2007, 12:06 
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Le fils des âges farouches
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Inscription : 12 Juin 2007, 22:46
Message(s) : 982
Localisation : A l'autre bout de la botte qui est dans ta face
Ravnek a écrit:
Justement, il n'est pas sûr qu'un tel budget existe bien. Il ne faut pas oublier que les studios d'animation japonais sont loins d'être aussi riches que certains de leurs équivalent américains.


Pourtant avec les économies qu'ils font sur le nombre d'images d'animation réelles (je parle non seulement du nombre d'images par seconde, mais aussi des plans fixes de visage avec la bouche qui a deux mouvements pendant 20 secondes), d'aucun pourraient penser qu'ils pourraient se fouler un peu. pom pom pom :|


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