Tovarich1917 a écrit:
Naturel ? NATUREL ? Seuls les animaux ont à se soucier du naturel. Pas les Hommes.
Vas-y, essaye de respirer sous l'eau, on verra bien si tu peux faire abstraction du naturel.
Tovarich1917 a écrit:
Tu ne réponds en rien à mon objection : à savoir celle de la non-correspondance entre "nation" et "culture".Et même entre "nation" et "langue". Moi qui parle français, suis-je Français, Belge-wallon, Suisse romand, Québécois, africain de "nos" anciennes colonies ? Tiens, les colonies, voilà un bon exemple, aussi - il suffit donc qu'un brave Blanc se ramène, fusil dans la main droite et Bescherelle dans la main gauche, pour étendre la France ?
Comme je l'ai dit plus haut, la culture et la langue font partie des constitutants d'une nation, mais ne la résument pas. C'est si compliqué à appréhender, la non-réciprocité ? Tous les Hommes sont des mammifères mais tous les mammifères ne sont pas des Hommes, pour employer un exemple plus parlant.
La nation française a pour langue le français, mais le français ne résume pas la nation française.
J'aurais du mal à être plus clair...
Tovarich1917 a écrit:
La patrie ressemble de plus en plus à une grosse baudruche gonflable...
Si tu entends par là que tel que je l'ai définie, une nation n'est pas une chose figée mais qui vit et peut tout à fait absorber ceux qui souhaitent s'y intégrer, n'en déplaise à mes frères ennemis pour qui nationalisme rime avec xénophobie, oui, elle peut se "gonfler".
Tovarich1917 a écrit:
Et ces Belges, justement, qui vivent dans une nation polyglotte (et ont d'ailleurs du mal avec ça en ce moment) ?
Puis-je te faire remarquer que cet argument apporte de l'eau à mon moulin et non au tien ?
Tovarich1917 a écrit:
n'y a-t-il pas plus de similitudes, finalement, entre la culture d'un bourgeois anglais et celle d'un bourgeois français, qu'entre celle d'un bourgeois français et celle d'un habitant des banlieues français ?
Je te reconnais bien là , sale communiste.
Sérieusement : la classe a moins d'importance que l'individu, à mes yeux.
Le bourgeois français et le "banlieusard" (je me permets au passage de rappeler que sous le terme de banlieues, on trouve aussi bien de coquettes maison pour classe moyenne que de hideuses barres de HLM...) ont leur langue et des référentiels culturels communs (puisque ce topic est à la base politique, demande à un anglais de te dire ce qui pour lui est "la gauche", et pose la même question à un français...). C'est plus que n'en ont les deux "bourgeois" de chaque côté de la Manche.
Tovarich1917 a écrit:
Quant à "notre histoire"... Là aussi, je répète mes objections. Ce n'est jamais qu'une construction de l'esprit.
Et qu'est-ce que la culture, sinon une construction de l'esprit ?
Je suis chagriné et honteux de savoir que mon pays a coopéré à la Shoah il y a cinquante ans. Je suis fier qu'il ait engendré le Printemps des Peuples au XIXe siècle. Je suis heureux qu'il ait rayonné sur le monde et été la patrie des Lumières au XVIIIe siècle.
Je n'y étais pas. Mes parents n'y étaient pas. Mes ancêtres ont peu de chance d'y avoir été, car comme tout le monde, je suis descendant d'immigrés - rien qu'au niveau de mes aïeux, on pioche dans l'italien, l'espagnol et le grec.
Mais la France est le pays qui a contribué à faire de moi ce que je suis. Socialement, je me définis comme français avant toute autre considération de sexe, d'âge, de conviction politique, de religion et autres critères de communauté.
Son Histoire est mes racines, et c'est par elle que je me sens concerné, beaucoup moins que par l'Histoire des pays de mes ascendants d'où mon sang provient.
Tovarich1917 a écrit:
Et, comme aiment à le dire les zélateurs de "notre histoire", n'oublions pas tous ceux qui sont "morts pour la France"... C'est à dire, n'oublions pas tous ceux qu'elle a fait mourir.
Hé bien oui, il peut être nécessaire de mourir pour défendre ce à quoi on tient, ce en quoi on croît. Que ce soit les idéaux ou la culture, ce sont des choses en lesquelles on croît ; considères-tu l'expression "Mourir pour ses idées" avec horreur ? Moi pas.
Tovarich1917 a écrit:
Et ma patrie, ça serait cette France qui a tué Brasillach, collaborateur certes et néanmoins grand intellectuel, sans doute pour s'éviter de tuer Pétain, cette vieille outre pleine de Verdun ? Pourquoi ? Parce que le maréchal avait sans doute mieux mérité de la patrie que l'intellectuel...
Comme l'a dit Ravnek et comme je l'ai moi-même dit : la perfection n'est pas de ce monde. Quel pays, quelle idéologie, qui peut se targuer de n'avoir rien à se reprocher ? Que celui-là jette la première pierre.
Ce ne sera pas moi.