De son titre original "Hannibal Rising" qui est, avouons-le, plus sobre et moins proche du ridicule, cette préquelle nous propose de découvrir les origines du personnage d'Hannibal Lecter, dont nous avons déjà pu explorer l'univers dans "Le Sixième Sens" ou son remake "Dragon Rouge", "Hannibal" et surtout, bien sûr, "Le Silence des Agneaux".
La bande-annonce faisait craindre le pire, avec ses répliques à la noix "Nous sommes donc tous les deux suspects", et l'exposition d'un pitch digne de la plus banale des histoires de vengeance... cannibalisme en option.
Hé bien, force est de reconnaître qu'au final, le film s'en tire plutôt bien.
Servie par une photographie aux petits oignons et des acteurs aux performances rien moins qu'honorables, l'oeuvre nous dépeint l'histoire d'Hannibal avec simplicité, ne s'enfonce pas dans des dialogues inutiles. Place à l'action, à l'avancée. Juste ce qu'il faut de mots pour que l'histoire avance, que les personnalités se dessinent, et que les meurtres surviennent, variés, doucement sadiques, dans une légèreté de bon aloi.
On ne peut pas dire que "Hannibal Lecter" soit un bijou d'ambiance malsaine. Au contraire, on peut reprocher à cette histoire proprement amorale de dépeindre trop fraîchement un parcours nauséabond. Mais l'oeuvre est appréciable, pour du divertissement.
Au final, un chouette film pop-corn, visuellement soigné, avec quelques bonnes idées.
Post-scriptum : De fait, le personnage d'Hannibal, de plus en plus, est une curiosité. Un tueur anthropophage présenté de la plus positive et héroïque des manières, quasiment jamais condamné dans le récit, et idéalisé jusqu'à le doter d'une grande beauté physique dans ce dernier film... à se demander comment la censure peut laisser passer ça. Sans doute faut-il bien des catharsis... mais Hannibal n'a même jamais eu droit aux tabassages répétés dont furent victimes Jason, Freddy et les autres étoiles montantes de la machette ou des p'tits clous rouillés.