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Salut à tous et à toutes. Au sein de l'obscurité glacée, je déambulais, quand je levai les yeux sur le firmament, pour y distinguer la brillance d'γ Draconis. Sans guère perdre de temps, je marchai plus avant, et bientôt, mes pieds se posèrent sur un nouveau rivage. Je survins en ces lieux, quêtant quelque étincelle, une goutte de pluie, une perle égarée. L'océan était calme, les étoiles s'y reflétaient, de nouvelles constellations, des soleils inconnus. Je me demandai s'il m'arriverait d'aimer cette plage nocturne.
Et à peine commençai-je mon nouveau cheminement, voyant des empreintes de pas sur le sable argenté, que je perçus des notes. Cillant, je m'immobilisai. Cette mélodie m'était inconnue. Et par-delà ce son, des pas survinrent, et une douce silhouette, masquant une partie de la voûte étoilée. Je m'imaginai qu'elle souriait, qu'elle me souriait, qu'elle me fixait, car la forme me faisait face, et c'était sans doute vrai. Car elle se dirigea vers moi. Trop tard, plus loin sur la plage, je distinguai des taches, une main pâle prolongeant l'une de ces formes, c'était des corps, et la musique s'amplifiait ; elle n'avait rien, en définitive, d'un cantique divin, c'était un supplice auditif...
Chacun pourrait un jour se perdre dans le temps, Chacun recherche le sens de la vie... N'oublie jamais que ce moment est important, Les deux lunes se sont confondues !
Je courus, trop tard, car à mesure que je m'enfuyais, l'être accélérait, avec une célérité inhumaine. Alors que je jetai un regard en arrière, je vis briller son rictus à la faible lueur des étoiles, du même éclat que le sable d'argent ; malgré tout, le reste de son visage me demeurait caché. Sans la moindre pitié, il me poursuivait, et la terreur emplissait mon coeur tandis que la chanson que l'agresseur portait avec lui déferlait sur moi.
Or... quand la tempête a éclaté, Tu as rejeté l'image d'un paradis perdu... Ici, tu fais tes adieux, Aux merveilleux souvenirs de tous ces jours innocents...
Mes tympans éclatèrent. La non-musique odieuse envahissait mon âme. Je basculai sur le sable, et avec un petit ricanement, le porteur de l'arme sonore me retourna sur le dos, afin de mieux contempler mon faciès ravagé, mes yeux fermés, contractés.
Ton âme est hantée par un doux poison, Tu ne peux résister au crime de sang, Le coeur éveillé par la pluie des temps, Enfin tu ouvres les yee-eeeux...
Effectivement, mes paupières se soulevèrent, contre ma volonté, et je me tordis encore sur le sol, les oreilles saignantes, mais traversé encore, comme par un maléfice, de la musique hideuse, effroyable, meurtrières.
Enfin les spasmes cessèrent. Sombrant vers le néant, sur la plage nocturne, je murmurai le nom de mon assassin, un juron et un conseil aux victimes futures, lesquelles, de toute façon, ne pourraient pas m'entendre :
- Rosiel... maudit sois-tu... ne... suivez... pas... le lien...
Dernière édition par Darly Injordel le 21 Fév 2007, 01:59, édité 1 fois.
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