A quoi rêves-tu, à une âme déchirée ? Ou regardes-tu les présents qui t’ont été offerts ?
Observe-les biens, non aime-les, sens-les ils sont bien plus qu’un peu de fer.
Tu ne pouvais aller, seule, plus de nos jours. Regarde ce qu’il advient de la chair,
Quand on la laisse ainsi s’éteindre. Douce comme du velours, puis sèche et striée de cratère.
Je t’aime, je ne t’aurais pas laissé ainsi. Nos rêves sont faits d’éclats solaires.
Alors rêve toi comme avant cette nuit. Oublie tes membres aussi lourds que la pierre.
Inspire. Sens-le, avale-le à pleines bouffées. Tu vois ? Ce n’est plus le même air.
Il te rongeait, il allait t’empoisonner. Mais désormais, tu peux affronter l’atmosphère.
Viens, prends ma main. Sens-tu ? La peau, le métal ensemble, un beau mystère.
Tu te dis que le temps n’était pas venu. Ferme les yeux, oublie ce qui interfère.
La chaleur passe par notre peau. Et là , ici, d’autres sensations, étrangères.
De légers courants, comme un réseau. Ils viennent et vont entre nous, laisse donc faire.
Je les vois presque, doux et agréables. Ils picotent, parlent on dirait qu’ils s’affairent.
Moi aussi j’aurais pu croire à une fable. Mais c’était vrai. Enfin se termine l’enfer.
Nous ne sommes pas devenus des machines. Ho, non je n’ai pas trahi tes prières.
Regarde tes mains, si belles, si fines. Eternelles, elles encore si fragiles hier.
Nous avons recouvert notre monde de métal. Tu sais, je n’en suis pas fier.
Vivre seuls nous aurait été fatal. Nous sommes enfin unis, tissés d’acier lunaire.
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