Nous voilà donc avec un épisode cinématographique des « Tortues Ninja » s’inscrivant dans la lignée directe des séries animées,
malgré quelques références à la précédente trilogie cinématographique.
Les Tortues n’obtiennent pas de genèse à la « Ghostbusters » ou à la « Batman Begins » comme elles le méritaient, on ne voit absolument pas les débuts du mythe (et pourtant, il y a de quoi faire, avec les divers comics et séries animées), mais cela ayant été annoncé dès le départ, ce point n’est pas décevant. Ce qui l’est davantage, c’est que le film, malgré son désir de redéfinir la franchise, ne pose aucune base, nul repère par rapport aux différents univers déjà établis.
La grande surprise est que « TMNT », c’est aussi… un film de fantasy s’ouvrant sur une grandiose bataille qui n’aurait guère déparé « Le Seigneur des Anneaux » lui-même.
Quand on dit fantasy…
L’intrigue s’articule plutôt efficacement autour de cette histoire inédite, pour nous proposer au final une sorte de condensé et d’instantané des Tortues Ninjas, plongées dans une ambiance urbaine étrangement sombre et futuriste (Gotham City ?!). Au final, les « guerriers magiques » apparaissent à leur place, guère désaxés en face de tortues mutantes humanoïdes… on ne saurait en dire autant de deux personnages pourtant plus canoniques !
April O’Neil a perdu quinze ans (pour arriver d’ailleurs à un âge équivalent à son nombre d’années de rajeunissement) de par sa nouvelle conception manga.
Casey Jones, soumis au même traitement qu’April, s’en sort, lui, un peu mieux.
April et Casey réussissent presque à flinguer le film par leur présence inutile. Oui, du début à la fin, il font dans la figuration, et c’est tout à leur honneur de le faire discrètement, en faisant même avancer d’un poil l’intrigue quand ils sont présents. Mais ils n’en restent pas moins foncièrement superflus pour le propos comme pour l’univers, et on a le désagréable sentiment qu’ils ne sont là que pour offrir « des protagonistes humains » ainsi qu’un « baiser d’amour » à la fin.
Encore une fois, après « Silent Hill » et « 300 », on constate que l’addition de certains personnages, pour convenir à un cahier des charges hollywoodien, peut gêner l’eurythmie d’un long métrage. Tristesse.
Toujours dans les mauvais points, le scénario est indigent, troué de partout, la mise en scène n'exploite pas correctement certains éléments mis à disposition (les monstres à peine entraperçus, les guerriers magiques sans spécificité), et dans l'ensemble, on a l'impression de coupes sombres.
« TMNT » n’en reste pas moins une Å“uvre très agréable à regarder, indéniablement cartoon et non-sensique dans le fond, et donc indispensable.
À noter également, l’excellente surprise d’un traitement sombre et détaillé de Raphael et de Leonardo, qui efface un peu Michelangelo et étouffe complètement, hélas, Donatello.