Un tout petit quartier, une mince communauté, voilà les ingrédients d'une pièce de Carlo Goldoni qui passe actuellement à la Comédie-Française. N'ayant pas vu de théâtre depuis plusieurs mois, je suis allé avec confiance assister à une représentation qui, je l'espérais, éclairerait ma journée...
La mise en scène de Jacques Lassalle sert magnifiquement un récit des plus clairs, jouant avant tout sur les portes et fenêtres. Ici, ce ne sont pas les intrigues qui priment ; les problèmes sont minimes et les quiproquos rares. Les problèmes ? Il s'agit de coups de sang, de disputes, de braillements de tous les personnages, qui n'abandonnent pas pour autant leur entrain et leur familiarité ; ils sont liés, parlent sur le même registre, et s'il y a un malaise lié au décalage, la source n'en est pas le jeune chevalier que la "famille" accueille sans guère d'hésitations, mais bel et bien Fabrizio, Fabrizio le fier noble qui ne les jugent pas dignes de sa fréquentation. Cela, et bien d'autres choses, passe très simplement.
C'est donc à la brève peinture d'une galerie de personnages attrayants que nous avons ici droit, et, comme souvent au théâtre, c'est leur bonheur qui apparaît. Pour ma part, j'ai été désolé, au final, de les quitter si vite.
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