Un excellent point, que tu soulèves là , et que je n'ai découvert que récemment de manière directe : J'ai eu, en première année de prépa un collègue ayant un handicap moteur assez important, ce qui fait qu'il était dans l'obligation de se servir d'un PC pour suivre les cours, et qu'il avait besoin d'aide tant pour porter le plateau au self que pour ranger ses affaires, sans parler de difficultés à parler.
Et j'ai alors remarqué qu'il m'a fallu du temps pour discuter avec lui de manière standard et habituelle, comme avec les autres, puisque j'avais au début tendance à être comme tu le dis, surprotecteur, et à faire de la discrimination positive.
Heureusement, je me suis aperçu au boût d'un mois que l'on pouvait l'aider à surmonter son handicap, ce qui fait qu'il s'est parfaitement intégré à la vie de classe, et où son handicap était pris en charge par tous les autres (moi compris) sans qu'il y ait de tensions : à chaque fin de cours, sans qu'il y ait de discussion, quelqu'un (presque jamais le même) venait l'aider à ranger ses affaires, ou alors lui prenait son plateau-repas. C'est pour moi l'une des choses les plus importantes qu'il y ait eu durant cette année : Il avait un handicap, mais tout le monde s'en fichait et il a été un excellent camarade de classe, avec qui on discutait, on bossait.
Il a par ailleurs été parmi les 5 premiers de notre classe.
Donc, pour ce qui est de l'intégration, je pense franchement que celà peut parfaitement se faire, mais notre système de "valeurs sociales" pose un gros problème, puisqu'il nous ("nous" au sens large du terme) de la pitié plus que du respect. Si nos grands et braves dirigeants voulaient faire quelque chose pour les handicapés, qu'ils leur rendent accessibles tous les services publics, ou par exemple, qu'ils mettent sur chaque pièce de monnaie sa valeur en braille (c'est un truc simple, fait dans pas mal de pays, et qui changerait la vie aux aveugles, en leur évitant de se faire voler)............
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