Episode 01 :Introduction a l’univers de la magie
Les mains dans les poches, l’homme se baladait dans les couloirs déserts de l’université comme ci celle ci lui appartenait, ce qui était vrai, en partie évidemment, puisqu’il était membre du personnel enseignant. Trottinant de bon matin dans les couloirs, il croisa plusieurs groupes d’élèves qui se dirigeaient vers leurs classes, quelques garçon le saluèrent respectueusement ainsi que quelques filles, mais la plupart se firent tout petit. C’était un des rares enseignants à réunir tous les élèves de l’établissement et à les garder attentifs pendant ses cours, un miracle pour certains professeurs, un tour de force pour d’autres, lui savait qu’il ne devait sa renommée qu’a deux choses: une méthode musclée et une manière bien a lui de punir les cancre, qui ne le restaient pas longtemps avec lui. De constitution svelte, il avait quand même des muscles, fins. Des muscles qu’on aurait pu qualifier de « muscles de kendoka » car il semblait a lui seul être une gravure de l’époque des samouraï, il avait divers bracelets qui pendaient aux poignets ainsi que plusieurs pendentifs liés a un collier ayant tous diverses significations. De larges manches les recouvraient et pendaient a ses flancs, il portait une grande veste assez élaborée dont le bas terminait pratiquement le nez dans la poussière, s’arrêtant a quelques centimètres du sol. Son visage aux traits d’une finesse exquise était parsemé de mèches noires qui flattaient ses tempes et ses joues, ses cheveux quand à eux évoluaient sur son crâne comme ils le voulaient pour retomber derrière sa tête d’une manière majestueuse. C’était le grand tour de passe-passe de cette coupe de cheveux, ceux ci partaient dans tous les sens et ne semblaient pas avoir de définition propre, et pourtant ils arrivaient a retomber d’une manière qu’on croyait toujours précise et parfaitement esthétique. Comparé au reste de son corps plutôt fin, ses mains accusaient un travail épuisant, elles étaient rudes et rigides comme du cuir tanné et semblaient rompues au travail de la matière. Arrivant finalement à destination, il poussa la porte le séparant de l'extérieur pour débouler au plein air. Ses pas le conduirent vers un petit étang pourvu de plusieurs nénuphars et plantes aquatiques, celui ci était bien évidemment artificiel et servait principalement de décoration…Mais pas ce jour là , en effet une trentaine d’élèves étaient en train de nager à l’intérieur de celui ci, faisant des longueurs comme si ils étaient dans une piscine olympique, la vitesse et l’entrain en moins puisqu’ils semblaient frigorifiés, il se tourna vers un des élèves qui regardaient ses camarades nager.
-Mirari, va nager avec les autres. Lâcha l’homme au garçon qui n’était pas mouillé.
-Je ne peux pas Masamune-sensei, j’ai une dispense.
Le professeur de sports et art martiaux eut un sourire, alors qu’il se tournait vers l’élève celui ci se sentit quitter la terre. Masamune venait en effet de l’attraper par le col, et avant qu’il n’ait pu faire quoi que ce soit il fut livré aux flots sous les rires de ses camarade. Finalement le dénommé Mirari jaillit de l’eau en toussant, une grenouille effrayée sauta de son perchoir et plongea dans l’eau, Masamune lança sur un ton sans réplique.
-Si un jour tu te noie, brandira tu ta dispense?
-Masamune-sensei, vous être trop cruel avec nous !Nous rentrons dans les saisons froides et l’eau est gelée !Pourquoi on à pas fait natation en été?!Pourquoi on doit se coltiner cette mare pourrie et ses plantes dégeulasses ?!
-Arrêtez donc un peu de geindre, l’eau froide raffermit le corps et l’esprit, et je suis conscient que vous êtes encore des débutants, c’est pour ça que je profite du début de l’automne et que je n’attend pas le milieu de l’hiver, dans la nuit par exemple. Ceux qui passeront dans la classe supérieure devront me faire deux aller retours dans le grand lac du parc si ils espèrent avoir la moyenne à leur évaluation.
Il y eut quelques frissons et des cris de protestation alors qu’une nouvelle voix s’élevait pour protester. Masamune ne prêta pas vraiment attention à ce qu’elle disait, son regard étant attiré imperceptiblement par un autre spectacle, celui d’une élève piquant vers le fond de la piscine, relevant à l’air libre un derrière athlétique caché uniquement par un maillot une pièce rentrant légèrement et…Il ferma les yeux et les ouvrit rapidement, c’était la malédiction des profs de gym japonais, personne même le plus sage n’y échappait, et entre sagesse et débauche, Masamune ne savait jamais vers quel coté se tourner. Il coupa net un élève qui était en train de faire courir le bruit que le lac était infesté de monstres et répliqua.
-Oui, et c’est justement pour ça que je vous y enverrait l’an prochain.
Affichant un petit sourire sadique qui était devenu sa marque de fabrique, il abandonna ses pauvres disciples à leur étang gelé et repartit a l’intérieur du bâtiment. Il ne contrôlait même pas sa classe pour le moment, il savait qu’elle n’oserait pas aller à l’encontre de ses directives, de peur de recevoir un travail supplémentaire.
-Hmmm…Masamune-San ?
Le professeur se tourna vers la voix qui l’avait interpellée, tournant la tête, il tomba sur un petit homme chétif avec des cheveux bruns bouclés. Il était habillé comme quelqu’un qui n’avait jamais entendu parler de goût vestimentaire. Une chemise bleue et verte et a carreaux sur le dos, un nÅ“ud papillon rouge, un pantalon en toile beige et une chemise blanche au dessous. Il portait également une petite paire de lunettes rondes tandis qu'il regardait Masamune avec l’air d’un petit garçon qui voulait demander a sa mère de lui acheter un jouet hors de prix. Il s’agissait du seul professeur d’Antsua qui ne possédait pas la plus subtile once de pouvoir, Dan Vadeur, professeur d’histoire. Le fait qu’il ait connaissance de leur univers et qu’il soit embauché ici en temps que professeur tenait du miracle à ce jour encore inexpliqué et qui le demeurera puisqu’il était en charge sous l’ancienne direction. Le visage du professeur devint plus amical, il s’agissait d’un collègue, et il n’avait de toute évidence, pas l’intention de l’intimider.
-Ah, Vadeur-San, qu’il y a t’il pour votre service ?
-Eh bien voilà , je sais que c’est un sujet auquel nous avons déjà discuté au cours des réunion, mais nos emplois du temps sont organisés de sorte à ce que les élèves qui sortent du cours d’éducation physique se retrouvent en histoire l’heure d’après et…
-Je pense que je vois ce que vous voulez dire, mais je ne peux décemment pas distribuer des déodorants à nos étudiants.
-Il ne s’agit pas tellement de ça, le fait est que, entre les élèves qui ne se retrouvent pas à l’infirmerie pour soigner leurs blessures, ceux qui restent sont tellement fatigués qu’ils n’écoutent rien à ce que je dis, serait t’il possible de décaler votre cours un peu plus en avance ?
-C’est une possibilité intéressante…Remarqua Masamune, ses cours étaient toujours les premiers de la journée pour toutes les classes confondues, le fait qu’il n’y en ait qu’un seul par semaine pour chacune d'entre elles était d'ailleurs assez réconfortant. Il prit tout de même le temps de réfléchir à la question. si il devait avancer encore ses cours, ceux ci commenceraient assez tôt le matin, vers 6 heures. Ce serait particulièrement enrichissant et ça permettrait a ses élèves de se renforcer d’avantage tout en ayant quelques heures devant eux pour se reposer, néanmoins…
-…Mais je ne pense pas que la direction acceptera de faire embaucher les élèves trois heures en avance, même pour un seul jour par semaine.
Dan soupira de déception avant d’afficher un sourire penaud.
-Eh bien tant pis, je vais essayer de trouver autre chose, merci de m’avoir accordé un peu de votre temps.
-C’est tout naturel, Vadeur-San.
Conclut t'il sur un ton bienveillant avant de continuer son chemin. Aucun d’entre eux n’avait songé à demander leur avis aux élèves, mais si il y avait une chose qui avait été prouvée dans l’enseignement, c’était qu’on demandais rarement leur avis aux concernés. Arpentant les couloirs, il prit un escalier pour aller a l’étage et arriva finalement devant une porte blanche marquée d'une croix rouge qu'il fit coulisser. C’était un office d’une taille un peu surprenante pour une simple infirmerie, on devinait qu’elle était assez restreinte au début et qu’on avait abattu une cloison pour la fusionner avec une autre pièce il y a de cela une dizaine d’années. Des lits se trouvaient adossés contre les murs. La plupart étaient vides, d’autres pleins, mais d’ici on ne distinguait que des formes assez floues, les corps étant cachés par des rideaux blancs qui entouraient les lits. L’infirmière se retourna vers la porte quand celle ci s’ouvrit, elle avait des cheveux d’une teinte indigo ramenés derrière sa tête en chignon ainsi qu’un air résolument calme.
-Bonjour Tachikawa-San, comment se portent vos patients ?Fit Masamune sur un ton débonnaire.
-Il ne devrait plus y avoir de problème, répondit l’infirmière en chef, ils sont pratiquement rétablis, c’est encore l’affaire d’un jour ou deux pour l’un d’entre eux mais les autres se portent a merveille.
-Eyh !Fit une voix derrière l’un des rideaux tandis que la forme se soulevait. Eyh !C’est bien Masa?!Dites lui qu'il se ramène par ici!
Le professeur eut un sourire doucereux à ces mots et lança un regard a l’infirmière, qui autorisa d’un signe de tête l’homme à s’approcher de son patient. Masamune entrouvrit le voile d’un geste de main et son regard se posa sur Sidharta, celui ci était tranquillement allongé dans son lit, une jambe dans le plâtre et s'empiffrait de chips.
-Alors Sidharta, comment allez vous ?S’enquit t’il auprès du rouquin.
-Plutôt mal a vrai dire. Répondit celui ci sur un ton grincheux. J’ai horreur de l’inactivité, j’était fou de joie de m’être cassé la jambe plutôt que le bras parce que je pensais que je pourrais reprendre ma gratte et essayer de composer un morceau sur le désespoir que m’amenait mon infirmité, mais apparemment pour je ne sais quel prétexte il est interdit de jouer du métal dans un « périmètre médical ». Enfin c’est ce qu’on me dit hein!Je suis sur qu'il y a censure !On veut m’empêcher de parler !De m’exprimer avec des sons et de l’émotion! M’empêcher de faire vibrer mes cordes, c’est comme me bâillonner! mais je ne céderais pas à l’oppression! je vais me faire un xylophone avec les instruments du bord, j’ai déjà pu récupérer pas mal de choses a droite a gauche, quand j’aurais tout ce qu’il me faut, rien ne m’empêchera de dire haut et fort ce que j’ai a dire !Le rouquin mit fin a sa longue tirade en affichant un air perplexe, avant d’essayer d’attraper un papier sur sa table de nuit, d’aussi bonnes paroles allaient peut être constituer un futur tube non négligeable, le prochain morceau anarchique à faire fureur en ce bas monde et il le gâchait en paroles vaines !Il commença à grimer dans sa tête, les accords de guitares tout en marmonnant à nouveau les paroles qu’il venait de prononcer. Masamune avait observé toute la scène sans s’en mêler, décidément elle se faisait du souci pour rien, le jeune homme allait parfaitement bien, c’était inutile qu’elle l’envoie…
-Voldava-chan est sortie il y a quelques heures, lança Tachikawa au professeur, elle ne devrait avoir aucune séquelle et a du reprendre les cours a l’heure qu’il est.
-Et l’autre ?Demanda l’homme en laissant Sidharta a son délire, refermant le rideau doucement.
-Toujours inconsciente pour le moment, elle était épuisée elle se réveillera quand elle se sentira mieux, je suppose que Suzuki-chan vous a raconté ce qu’il s’était passé la nuit précédente.
-En effet, puis je la voir ?
L’infirmière lui montra un autre lit un peu plus loin, le professeur avança jusqu'à lui et souleva le voile qui les séparaient. La jeune fille était allongée là et dormait paisiblement, ses vêtements crasseux avaient étés enlevés et remplacés par une blouse de patient avant d’être lavés et posés soigneusement à coté d’elle, Masamune les observa, ils étaient multicolore, et a coté d’eux, une petit fraise était posée, c’était assez surprenant, cette tenue lui rappelait les vieux spectacles de clowns qu’il avait eu la chance d’observer il y a longtemps…A l’exception que la tenue était déchirée au niveau du bras droit, là où il aurait du y avoir une manche il n’y avait plus qu’un trou béant. Le professeur se pencha au chevet de Bouba et saisit délicatement son bras…C’était un phénomène qu’il avait eu l’habitude d’observer, mais c’était la première fois qu’il se manifestait chez une fille de cet age, et chez une fille tout court. Cette singularité était assez intéressante, il était le premier à l’avouer, mais bien qu’il avait des connaissances étendues dans le domaine des dons, il n’était pas un expert, ce serait à Milamber de faire un pronostic plus avancé. Il reposa délicatement son bras sous la couverture avant de rebrousser chemin et de tirer le rideau derrière lui.
-Avez vous découvert quelque chose d’intéressant ?Demanda elle d’un ton neutre ?Masamune se caressa doucement le menton d’une main tandis qu’un sourire se dessinait sur son visage androgyne.
-Peut être bien…
Une telle langueur, c’était pratiquement du luxe après tout ce qu’il s’était passé jusqu’ici, après tout ce temps a dormir sur des lits d’herbes et de foin, tant de mois à ne jamais avoir dormi a un endroit fixe, à se lever aux aurores et à se coucher tard dans la nuit. Marcher chaque jour durant au bord des autoroutes, à travers des champs et des forêts, se nourrir uniquement de ses prises de chasse ou de volaille volées dans une ferme avoisinante. plus personne ne faisait cela de nos jours, l’homme avait inventé la voiture, le Shinkansen et le poulet révolutionnaire qui cuit en dix minutes. Malheureusement comme à chaque fois, tout avait un prix, prix qu’elle ne pouvait plus se permettre, puisqu’elle n’avait rien, sur le voyage tout avait été troqué, vendu, échangé, il ne lui restait que ces vêtements auquel elle tenait tant…
Elle ouvrit finalement un Å“il, essayant de visualiser ce qui se passait autour d’elle, elle se sentait bien, pour la première fois depuis longtemps. Elle n’avait plus envie de bouger ni de faire quoi que ce soit, elle n’avait plus mal, en fait tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.?Lentement elle s’éveilla, l’univers qui l’entourait était d’une blancheur pure, de diverses nuance de blancheur en fait, et cette odeur, cette odeur enivrante de propreté absolue lui faisait tourner la tête, à elle qui n’avait senti jusque là que l’odeur des villes, de la pluie et de la boue elle se retrouvait à ne même plus pouvoir sentir sa propre odeur, signe qu’elle avait été lavée. Elle ouvrit le second Å“il et se dressa dans son lit, regardant les alentours dont la vue était entravée par un rideau s’érigeant entre le monde et elle, ne distinguant que des formes à travers celui ci. Le lieu était familier, mais ça faisait des années qu’elle n’y avait pas posé un orteil, c’était un hôpital, tout ce qu’il y avait de plus commun, le bruit des brancards qui déambulaient, les appels de docteurs et des portes qui claquaient en moins. Elle déduit qu'elle se trouvait donc dans un endroit plus réduit, une infirmerie sûrement. S'asseyant sur son lit, elle entrepris de décomposer cet environnement réduit avant d'aller plus loin. Ses vêtements étaient pliés impeccablement sur sa droite et sur sa gauche il y avait un plateau repas posé sur sa table de nuit, le genre de repas qu’on ne trouvait que dans un hôpital, jambon, purée, compote de pommes. Bouba se jeta dessus comme une sauvageonne et avala rapidement tous les mets avec appétit, ils étaient froids mais ça n’avait aucune importance, elle avait faim, c’était tout ce qui comptait. Peu à peu, la journée d’hier lui revint a l’esprit, elle regarda la paume de sa main droite…Rien n’était rentré dans l’ordre…Elle avait touché au but, aujourd’hui elle avait tout perdu et se retrouvait dans un endroit qu’elle ne reconnaissait pas, elle n’était pas attachée, personne ne semblait lui avoir fait de mal pour le moment, c’était déjà ça, mais de nombreuses question trottaient dans sa tête, des questions auxquels elle n’avait aucune réponse. Profitant pendant quelques minutes de plus du confort d’être enfin dans un lit douillet, elle n’arriva pas malgré ses efforts à retrouver le sommeil, elle avait déjà trop dormi et n’avait plus envie de retourner dans les bras de morphée. Se résignant, elle se leva, ses pieds nus touchèrent le dallage froid de l’infirmerie et elle eut une grimace de dégoût avant de saisir ses vêtements et de se rhabiller. Ceux ci avaient bien plus d’éclat une fois propres, la fraise avait été lavée des taches de nourriture et le costume de celles de boues et de pluie, a présent celui ci ressortait encore mieux qu’avant, elle saisit sa cape brune et s’enrôla dans celle ci, le cuir tombant comme à son habitude, sur le bras, recouvrant son extrémité, la moufle avait en revanche disparue, elle avait du la laisser tomber dans le parc au moment où elle découvrait que son bras humain était revenu…S’avançant jusqu’au fin rideau blanc, elle prit une inspiration avant de le tirer. A coté d’elle plusieurs rangées de lits, on se serait cru dans un hôpital militaire, si il y avait des incidents aussi violents que ceux qui s’étaient passés hier, alors elle comprenait pourquoi. Devant elle, une jeune femme semblait plongée dans un de ses dossiers, elle portait la blouse typique du corps médical, en entendant le rideau se tirer, elle se retourna vers l’adolescente et lui sourit amicalement.
-Bien dormi ?
Bouba ne répondit rien, se contentant de regarder le décor autour d’elle, analysant l’infirmerie. Devant l’absence de réponse, l’infirmière continua.
-Je suis Millianne Tachikawa, l’infirmière, tu a été inconsciente pendant une douzaine d’heures…
-Où suis je ?La coupa t’elle. Elle se trouvait dans la ville a l‘évidence, mais elle voulait savoir où exactement.
-Tu est en sécurité. Conclut l’infirmière laconiquement
-Ce n’est pas ce que j’appelle une réponse.
-Je n’ai pas vraiment le temps ni la psychologie nécessaire pour te révéler toutes les informations que tu veux, mais Weissman-San l’aura sûrement, il m’a dit t’envoyer le voir dès que tu irais mieux, il t’attend en ce moment dans son bureau.
-Qui est ce Weissman ?
-Tu le sauras bien assez tôt, tout ce que je peux te dire en trop avant que tu ne le rencontre pourrait peut être influencer négativement ton jugement.
-Ca ne risque pas d’être plus négatif que de ne me donner aucune réponse! Rétorqua t’elle.
-Tu les aura, un peu de patience. Le ton de Millianne était devenu un murmure inaudible, plus Bouba élevait le ton, plus celle ci semblait le baisser, c’était une méthode originale et efficace de rappeler quelqu’un au calme, ce dont ne manquait pas l’infirmière. Celle ci daigna quitter des yeux sa paperasse avant de regarder derrière la jeune fille. Derrière elle se trouvait le jeune homme qu’elle avait vu hier, il avait deux paires de béquilles sous chaque bras et traînait son pied derrière lui, le rouquin salua l’arlequine d’un signe de tête.
-Salut, déjà remise sur pattes ?On s’est pas présenté, j’suis Sidharta, mais tu peux m’appeler Sid, ravi de te rencontrer. Fit le jeune homme, avant de gratifier sa phrase d’un sourire éclatant. Son costume ne semblait tenir sur ses épaules que par l‘opération du saint esprit. Il n’était pas vraiment un dragueur, il rentrait plutôt dans la catégorie des adolescents superficiels qui n’accordaient d’importance qu’aux fringues et aux CD qu’ils achetaient, ceux là qui finissaient par monter un groupe de J-Pop qui aura ses heures de gloires avant de disparaître à jamais sans que personne ne se demande pourquoi.
-Généralement les gens disent que je suis la personnification de la foudre, mais j’imagine que tu va pas avoir trop de mal a me suivre avec cet handicap, quoi que fait gaffe, des fois que tu te prendrais un Yack en pleine tête sur la route.
-Un Yack ?Je croyais que la période de la chasse était passée ?Rétorqua la jeune fille, se joignant au délire du rouquin, Sidharta éclata de rire et répondit avec un geste large de la main.
-Enfin, façon d’parler bien sur, un Yack ou une grosse vache, c’pas important, pas de différence, mais je suis pas du genre a abandonner mes Nakamas derrière moi !
-Sidharta, les coupa Millianne, accompagne donc cette jeune fille au bureau de Weissman-San s’il te plait.
-C’est une mission?Demanda avidement le punk, l’infirmière lui donna un petit coup de pied dans son plâtre pour le rappeler a l’ordre.
-Une punition si tu continue. Soupira t’elle, alors que Sidharta se mordait les lèvres sous la douleur.
-J’ai une dernière chose a te dire. Fit elle en pointant du doigt la cape qui couvrait le bras de la blonde. Ici ce genre de détails est courrant, tu peux donc retirer ce tissu sans crainte du regard des autres.
Bouba considéra la question, avant de la rejeter. Un monde où on ne jugerais pas les autres parce qu’ils étaient différents ?Elle voulait le voir pour le croire, elle avait perdu il y a quelques temps des pensées aussi optimistes. Il fallait également noter qu’on avait essayé de se jouer d’elle la veille même. Ce n’était pas aujourd’hui qu’elle ferait confiance à un inconnu en matière de dons, surtout les siens…
-J’y réfléchirais. Répondit la rouquine tout en tirant sa cape un peu plus. Elle se dirigea vers la sortie de l’infirmerie et poussa la porte pour permettre à Sidharta de passer avant de la refermer. Un grand couloir qui ressemblait a celui d’un lycée japonais comme il y en avait dans tout le japon, apparut alors. Il n’y avait personne, vu l’heure qu’il était ils devaient être au réfectoire. Avançant au rythme des béquilles de Sidharta à travers le grand couloir, elle lui lança finalement.
-Pourquoi êtes vous intervenu hier soir ?La question était posée de manière anodine, mais elle ne l’était pas en réalité, l’adolescente était pleine de frustration d’avoir retrouvé un état normal pendant quelques minutes avant de le perdre a nouveau. Sidharta tout en regardant par la fenêtre répondit.
-On nous avait demandé de venir te chercher, je pense qu’ils supposaient pas que tu allait entrer dans le parc avant qu’on soit arrivés…
-Qui vous a demandé de venir ?
-La dirlo évidemment, elle a t’as repéré en train de vadrouiller dans le secteur, elle a contacté Saidg qui nous a envoyé, moi, Léna et Ari te chercher.
-Qui est Saidg ?
-Le conseiller Weissman, c’est lui qui traite des nouveaux venus ici bas.
-Tu appelle souvent les adultes par leur prénoms ?Le questionna t‘elle, la démarche était singulière dans une école, surtout au japon, Sidharta haussa les épaules.
-Les formalités sont des systèmes mis en place depuis trop longtemps par le gouvernement pour brider nos véritable objectifs, ouais, parfaitement. Si tu voyais tout ce que cette société pourrie a fait autour d’elle, tu serais aussi rebellée qu’moi. Petit a petit elle dressait un portrait psychologique du rouquin, ce qui n‘était pas bien difficile: c’était un hippie. Un hippie plus trash que les autres mais un hippie quand même. Un anarchiste qui trouvait que tous les gouvernement et toutes les hiérarchies étaient a refaire, un rêveur qui se casserais les dents sur le mur du capitalisme ou passerais toute sa vie à répéter des slogans minables à des filles comme elle. Alors qu’elle s’apprêtait à lui poser une autre question, Sidharta prit la parole.
-On est arrivé. Fit il en s’arrêtant au niveau d’une porte où une plaque de marbre portant l’inscription « Saidg Weissman, conseiller et psychologue » était vissée, le rouquin poussa la porte et invita Bouba à entrer, dans la pièce il y avait une petite salle d’attente, mais qui n’était pourvue d’aucun siège ni d’aucun magasine. La notion de temps qui passait à s’ennuyer dans cette pièce ne semblait pas être venue a l’esprit du psychologue. Sidharta avança jusqu'à la porte de son cabinet, et frappa à celle-ci, quelques secondes plus tard elle s’ouvrit pour révéler le conseiller Weissman. il semblait avoir gardé des séquelles de la nuit blanche qu’il avait passé, il avait des cernes sous les yeux et une expression fatiguée.
-Yo Saidg !Je t’ai ramené ma copine euh…
Sidharta se tourna vers elle d’un air gêné.
-C’est quoi ton nom déjà  ?
-Bouba.
-Ouais, ma copine Bouba. Fit Sidharta en souriant a pleine dents. Le conseiller jeta un regard fatigué à la jeune fille avant de dire.
-Merci Sidharta, tu peux retourner te reposer.
-Pas a l’infirmerie en tout cas !Cette mégère ne sait pas du tout apprécier l’art délicat du hard rock!
-Peut être peut tu alors songer à l’y initier ?Fit il avec un sourire, le néo-hippie considéra la question.
-Ca m’plait bien comme idée ça, je serais le pionnier du rock trash dans ce bahut, je vais sur ce pas leur enseigner la bonne parole, faut juste que je remette la main sur mon CD de Nirvana et…
-Au revoir Sid. Lança Bouba d’une voix instante.
-Oh, ouais a plus tard. Fit il d’un air penaud avant de repartir. Le vieil homme salua d’un signe de tête l’initiative de la jeune fille avant de l’inviter à entrer dans son bureau. Tout à l’intérieur rappelait l’école, le fait que les murs de la pièce ne soient décorés d’aucune sorte et tout cet ordre... Contrairement à la veille, l’unique fenêtre donnant sur l’extérieur était fermée par un épais store qui laissait a peine jaillir la lumière du jour…Cela la mis immédiatement mal à l’aise, ce n’était pas là les meilleur souvenirs qu’elle avait de l’école. Saidg s’installa derrière le bureau avant d’ouvrir un dossier vierge qui se tenait près de lui, mais, avant de noter quoi que ce soit, il joignit les mains au dessous de la ligne de ses yeux, dans une position familière à celle de Gendo Ikari et il lui intima poliment de s’asseoir. Il y avait une certaine atmosphère ambiguë qui tournait autour de lui, comme si une sorte de brume l’accompagnait sans cesse et mystifiait tous ceux qui lui adressaient la parole. Une terrible sensation l’envahit alors, elle se rendait compte que l’expérience accumulée dans cet être était tout bonnement terrifiante et on avait l’impression qu’il vivait depuis d’interminables années. Saidg posa ses yeux sur elle, leurs regards se rejoignirent et le silence demeura, les deux cherchaient sûrement par où commencer l’entretiens, mais comme Saidg avait une expérience supérieure en la matière, il fut le premier a parler.
-Je suppose que vous vous posez énormément de questions depuis que vous avez franchi les grilles du parc. Je suis là pour faire la lumière sur tous ces événements, sans exception.
Alors que la jeune fille s’apprêtait a dire quelque chose Saidg l’interrompit.
-Avant tout laissez moi vous donner quelques information sur le lieu où vous vous trouvez et sur sa nature, ça permettra peut être d’éliminer la majeure partie de vos interrogations. La ville que vous avez découverte au milieu de la forêt que vous avez traversé s’appelle Veneilly, vous êtes actuellement dans le bâtiment principal de la ville, Antsua, l’université de la magie.
-Magie ?
-Mana, flux, énergie spirituelle, on compte autant de termes que d’écoles de pensées, comme vous avez pu le voir les élèves que vous avez rencontré possèdent des dons qu’ils peuvent perfectionner ici. Je ne vais pas m’attarder sur le principe, si vous avez besoin de plus de précision, je peux vous indiquer quelqu’un qui répondra a vos questions sur ce sujet. Oui, une école de magie en quelque sortes, si vous avez trouvé cet endroit ce n’est ni par chance ni par hasard, c’est parce qu’on vous a délibérément orienté ici bas.
-J’avais remarqué…Ces visions…
-Elles sont générées par notre Directrice, elles détectent un individu à potentiel magique et lui envoie ce message lors de ses moment de sommeil, même si les personnes en question mettent longtemps à comprendre que ce n’est pas un rêve, c’est le moyen le plus efficace que nous ayons trouvé pour ramener le plus de personnes possible sur de très longues distances.
-Qui est la directrice ?
Saidg eut un petit sourire tandis qu’il ramenait sa tête en arrière, desserrant les mains.
-Li-Sama est l’actuelle directrice d’Antsua, néanmoins ne vous attendez pas à la voir souvent, c’est une femme très occupée, les chances que vous avez de la rencontrer en dehors d’évènements spéciaux sont rares, certains élèves ont même terminé leur scolarité sans jamais l’apercevoir, c’est une femme qui sait se faire discrète, intègre, ravissante et est indispensable au fonctionnement de l’établissement. Conclut le conseiller.
Un établissement énigmatique perdu au milieu de nulle part qui apprend la magie aux élèves et dont le directeur était fantomatique, elle n’y aurait jamais cru si elle n’avait pas ce problème…Regardant à nouveau le conseiller dans les yeux, elle lui demanda sur un ton posé.
-Êtes vous en mesure de m’expliquer exactement ce qu’il s’est passé dans le parc la nuit dernière ?
Saidg ferma les yeux en signe de réponse affirmative, le ton sur lequel il répondit montrait qu’il avait longtemps travaillé sa réponse avant de la lui fournir.
-Croyez vous aux contes de fées et autre légendes mademoiselle ?Fit il avant que ses yeux cristallins apparaissent a nouveau de sous ses paupières.
-Je suppose que je ne devrais pas, mais ces derniers temps j’émet quelques doutes a ce sujet.
-L’esprit humain est incroyablement fertile, néanmoins on compte bien plus de plagiaires que de véritables génies, la plupart des légendes sont toujours inspirées de faits réels. Aussi vous devez vous attendre à tout et à n’importe quoi, nul ne peut savoir si une créature est le fruit de l’imagination humaine ici sans l’avoir vue de ses propres yeux, Lycanthropes, Sirènes, Vampires…Qui sont les acteurs et qui sont les Actés ?Nous avons pu vérifier au fil de nos inscriptions que différentes « célébrités » étaient encore au goût du jour et n’avaient pas disparu. Mais venons à l’affaire qui vous intéresse. Vous avez été abordée par une entité démoniaque, cet être qui se fait appeler ici bas Darken était à la base un démon d’une puissance sans pareille qui venait d’une caste majeure et qui terrorisait les élèves ici bas.
-Un démon ?Demanda Bouba incrédule.
-C’est comme ça qu’on appelle les monstres de sa caste, des entités spirituelles surpuissantes ayant emprise sur notre monde, quand à un quelconque rapport biblique, il ne pourra être vérifié que lorsqu’un mortel découvrira un repaire de démons... Et qu’il pourra bien sur en sortir vivant. Heureusement pour nous, Darken semble être le seul démon à avoir jamais posé le pied aà Antsua, ou du moins a se faire autant remarquer. Ils interviennent dans le monde matériel généralement pour induire les gens en tentation ou leur proposer des pactes maléfiques, voir pour les faire souffrir tout simplement. Il y a plus de quinze ans de cela, le Champion d’Antsua, c’est a dire le mage le plus puissant d’entre nous, est allé l’affronter et l’as terrassé au court d’un combat sans merci. vaincu, Celui ci fut obligé pour ne pas mourir d’abandonner sa forme matérielle et de passer sous un plan éthéré, aujourd’hui le démon n’est plus que l’ombre de ce qu’il était, ne pouvant prendre une emprise dans le monde matériel que très rarement et cette pratique lui demandant énormément d’énergie. D’après les témoignages de Sidharta et Léna, les deux élèves qui étaient venus te récupérer, le démon aurait tenté de passer un pacte avec vous. officiellement ils sont obligés de tout vous dire, officieusement, ils ne vous dirons rien si vous ne leur demandez pas. Si vous aviez touché la sphère que cette entité maléfique vous avait tendue, elle vous aurait obligée à accepter ses conditions, dans son cas il s’agit éventuellement d’un nouveau corps pour lui permettre de faire son grand retour. Si vous étiez tombée entre ses mains il aurait pris entièrement possession de votre corps et seule la mort vous aurait apporté la délivrance.
Le vieil homme disait toutes ces choses avec un ton étonnamment pédagogue, quand on partait du principe que parler de la mort et d’entités maléfiques relevait de la pédagogie. On avait l’impression qu’il était en train de converser de la pluie et du beau temps, tout simplement. L’atmosphère obscure qui résultait autour d’eux ne faisait que donner plus d’impact a sa terrifiante histoire, dans le noir de la pièce, les yeux fatigués du vieillard étaient encore plus troublants qu’habituellement. Finalement elle trouva le courage de reprendre.
-Ce…Ce Darken, il a levé la malédiction qui pesait sur moi en quelques secondes... Pouvez vous en faire autant ?Le conseiller eut un air désolé avant de répondre.
-Comme je vous l’ai annoncé, les démons sont des tentateurs hors pair, ils possèdent un pouvoir qui permet de réaliser les souhaits les plus chers de leur cible, si celle ci est consentante à un échange, ce sont de terribles marchands d’âmes, ils n’offrent jamais rien. Ils tiennent toujours parole lorsqu’ils concluent un pacte, mais généralement, celui qui le signe ne peut pas tenir la contrepartie. Je doute donc fortement que nous puissions faire quelque chose à ce sujet, mais pour plus de détails, tu devra voir avec le professeur Milamber…
C’était particulièrement horripilant, au moment ou elle attendait une réponse concrète, le vieil homme l’orientait ailleurs, finalement il n’était pas différent d’un psychologue scolaire: il n’avait aucune clé en main, juste la position de chacune d’entre elles. Fatiguée par ce baratin qui n’amenait nulle part, l’adolescente finit par le couper
-Qu’attendez vous de moi au juste ?Vous m’attirez chez vous en me promettant des réponses et finalement je n’ai que davantage de questions !Dites moi pourquoi vous m’avez attiré ici ? Saidg continua a fixer la jeune fille avec le même regard jaugeur et le même sourire amusé, un comportement devant la colère qui tapa un peu plus sur les nerfs de la jeune arlequine, elle avait l’impression que celui ci était en train d’ignorer volontairement sa phrase, Weissman lança alors.
-Ma chère, vous vous précipitez, je ne souhaite encore rien, je me contente de vous exposer les faits, mais vous avez raison, c’est maintenant l’heure de répondre a vos questions, je vais vous dire la signification de ce message, bien que je pense que vous l’ayez deviné.
Il prit une inspiration avant de se caler un peu plus convenablement dans le dossier de sa chaise avant de lancer.
-Notre école recrute a tout âge et a tous niveaux des jeunes gens de votre calibre.
-Vous voulez m’endoctriner. Trancha immédiatement Bouba, le conseiller eut un petit rire avant de lancer.
-Endoctriner, quelle idée grotesque.
-J’ai vu les gens qui sont venus me chercher à l’œuvre, même si mon corps est différent de celui des humains, ce n’est pas pour autant de la magie.
-Il y a d’infinies sources d’expressions de celles ci, je sais que votre bras est l’une d’entre elle.
-C’est faux !
-Vous semblez visiblement faire un blocage sur votre bras droit. Releva Saidg avec pertinence, les joues de la fille s’empourprèrent.
-Pas du tout !Le visage ridé du conseiller fut déchiré par un sourire amical.
-Alors, montrez le moi.
C’était ici que la partie se terminait, il l’avait pris au piège facilement en jouant la carte de la provocation et ne pouvait plus se désister à présent. C’était assez embarrassant de réaliser qu’on venait de se faire avoir en beauté grâce a l’une des ruses les plus vielles du monde, elle était certes, très compétente en débrouillardise, encore fallait t’il qu’elle s’améliore en roublardise…Sa naïveté et la manière dont elle s’était faite prendre venait de lui en fournir la preuve. Après la frustration elle tomba dans l’hésitation. Elle n’y perdrait rien de toute manière, elle était dans un endroit clos, ce n’était qu’un vieillard et même si il était plutôt musclé il serait moins imposant qu’un homme dans la force de l’âge…Elle imaginait le pire des scénario bien sur, personne ne semblait non plus garder la porte derrière elle ni la fenêtre, et la tentation de voir la réaction de Saidg fut plus forte que l’envie de résister. Elle posa une main sur sa cape, avec réticence. Elle qui avait tant l’habitude de s’exhiber en public se retrouvait à présent face à un problème de trac des plus élémentaires. Elle repoussa lentement la couverture et posa son bras sur la table, la paume face contre le bois.
La chose ressemblait a une espèce de grosse marionnette duveteuse, celles qui avaient la forme d’une chaussette et qui recouvrait tout le bras jusqu'à l’épaule, une fourrure épaisse et d’un blanc immaculé courrait sur le bras de Bouba alors que celui ci se terminait de manière étrange. Une main à la paume en cuir se dressait a son bout, ses doigts étaient d’une grande finesse et le pouce imposant, chacun présentaient de puissantes griffes capable de lacérer la pierre la plus solide. Même si il était bien plus petit que la normale, il s’agissait d’un bras d’ours, d’ours blanc même, il était de la taille de la jeune fille mais avait toutes ses particularité en plus d’être plus long que la normale et a peu près de la même couleur que ses cheveux. Il dépareillait énormément avec le reste du corps de son corps. Les griffes, d’un éclat noir, reluisaient sous la faible lumière qui passait a travers le store.
Son bras était a nouveau à la lumière du jour, ce bras honni, différent de tout le reste de son corps qui lui avait valu d’être traité comme un monstre de là où elle venait, la cause et la somme de tous ses problèmes. Saidg n’eut aucune réaction à la vue de ce bras, à vrai dire il fallait s’y attendre. Si tous les élèves devaient passer par lui avant de rentrer ici, il devait en avoir vu des vertes et des pas mures également. Le psychologue considéra le bras qu’on lui tendait avant de lui lancer.
-Ne croyez vous pas qu’il s’agit là d’une raison suffisante pour nous rejoindre ?
Une expression de méfiance apparut sur son visage, les mots pouvaient faire plonger dans l’ivresse n’importe qui lorsqu’ils étaient bien tournés, la prestation du vieil homme ne l’avait que passablement convaincue pour l’instant, mais il n’avait pas encore abattu toutes ses cartes.
-Ne voyez pas là une méthode quelconque d’endoctrinement- comme vous si bien dit il y a quelques secondes de cela- mais plutôt comme un encouragement chaleureux. Vous pourrez évoluer à l’abri des regards, perfectionner votre don pour pouvoir un jour peut être, réussir à retourner a la normale, bien que, il se peut que vous n’y arriviez jamais. Même si ce n’était pas le cas, prenez le temps de réfléchir, si vous devez trouver une quelconque réponse à votre condition actuelle, vous la trouverez ici, et pas ailleurs, alors si vous pouvez être nourrie, logée et blanchie en plus de tout cela, où est le problème ?
A ce moment là elle se mit a réaliser quel était cette terrible impression qu’elle avait ressenti en entrant dans la pièce, l’homme quel avait en face d’elle avait une expérience considérable de la condition humaine, quelque chose de supérieur à tous les psychologues qu’elle aurait pu rencontrer. Il avait sondé sa personnalité en établissant le dialogue avec elle, et une fois qu’il avait mis le grappin dessus, il lui donnait exactement les arguments qu’elle voulait entendre. Une telle perfection dans l’analyse de la personne était inhumaine, une simple vie n’aurait pas suffi a tout comprendre. Weissman eut un petit sourire avant de lancer.
-Nous vous apprendrons à vous servir de ce don, et lorsque vous voudrez partir d’ici, vous serez entièrement libre de le faire, comme vous êtes libre d’évoluer a votre guise parmi nous, de venir ou de ne pas venir en cours, vous êtes libre de tout. On ne viendra pas vous faire de reproche et on ne vous renverra pas si vous commettez une faute.
-Pourquoi ?Demanda seulement Bouba, un tel comportement était en effet en dehors de sa compréhension, personne ne pouvait donner tant sans rien attendre en retour, ni argent, ni assiduité, on ne pouvait pas espérer créer ainsi un système scolaire qui marchait uniquement sur la confiance. Saidg joignit les mains avant de le lancer, un sourire aux lèvres.
-En voilà une vaste question, peu de personnes me l’ont posé jusqu’ici, la plupart étaient trop heureux de trouver enfin un endroit où aller et vivre, mais il me semble que ce n’est pas ton cas hein ?La fille ourse eut un sourire arrogant alors que le conseiller continuait.
-Les raisons sont multiples, elles tiennent de bien des facteurs que je pense pouvoir te résumer en deux de ceux ci. Le premier est que, même si Antsua n’est pas un endroit unique au monde, il existe relativement peu d’endroits de ce genre, je crois qu’il n’existe a ce jour que quatre universités qui marchent encore aujourd’hui, l’une d’elle est la notre, la seconde se trouve en chine, la troisième en Afrique, et la dernière en écosse. Il y avait, il y a environ 5 ans, une autre école en Angleterre mais celle ci n’existe plus d’avantage. C’était la plus mythique et la plus ancienne de toutes et elle s‘est éteinte sans laisser de trace. Chaque école se connaissent entre elles et ont leur méthodes de recrutement, si tu est arrivée ici, c’était qu’Antsua était l’université la plus proche de toi au moment où tu as découvert tes pouvoirs, et c’est donc celle qui a pris le pas sur les autres. Nous devons donc faire preuve de charité, tendre l’oreille et la main aux mages qui n’ont nulle part où aller et les aider a devenir des personnes qui pourront s’en sortir dans la vie.
-Pourquoi tant de charité a l’égard de son prochain ?
-La seconde raison viens compléter la première et explique ce point, le fait est que, si il existe une université de magie, il existe un monde de la magie, il s’agit du même que le notre, les mages ont leur pratiques, leurs endroits où ils se réunissent et où ils font chacun leurs projets de leur coté, ceux ci se limitent en général au contrôle de tous les autres mages de ce monde en devenant mage suprême. Ici nous ne vous apprendrons pas de simples tours de passe-passe, nous vous apprendrons a survivre en milieu hostile, au maniement des armes, blanches principalement, et a vous perfectionner le plus possible. Car le monde de la magie est un très, très vieux monde qui n’as pas évolué depuis le 16ème siècle et où des guerres de mages incessantes se livrent depuis. C’est une page de l’histoire que le professeur Vadeur se fera sûrement un plaisir de vous raconter, si néanmoins vous acceptez de demeurer parmi nous bien sur.
La dernière explication de Saidg était pour le moins inquiétante, si elle essayait d’imaginer ce qu’il venait de lui dire, alors le monde était plongé dans une guerre dont jamais personne n’aurait jamais entendu parler ?On entendait a droite et a gauche des gens proclamer qu’ils avaient des dons et qu’ils étaient des mages, mais les véritables mages ne se dévoilaient jamais à la lumière du jour ?Tout était bien plus compliqué que ce qu’elle pensait, elle n’était plus seule à être différente, mais elle était une élue parmi d’autres élus. Le fait de se battre toute sa vie ne lui plaisait pas, mais ne lui déplaisait pas non plus d’un autre coté, elle était sure qu’elle pourrait tirer de cet endroit bien plus qu’un enseignement militaire, et si elle arrivait a réparer son anormalité, alors elle pourrait revenir d’où elle venait.
-Je n’ai pas vraiment le choix non ?Finit elle par répondre d’un air désolé, le conseiller eut a nouveau un sourire énigmatique avant de continuer.
-C’est ici, où dehors, jeune fille.
-Alors, autant rester ici je suppose.
Weissman sourit de plus belle, il ne la félicita pas en lui disant qu’elle avait fait le bon choix, il se contenta de saisir le stylo qu’il avait posé sur la table en début d’entretiens et de marquer quelques informations sur le dossier vierge qu’il avait en face de lui.
-Je suppose que Bouba n’est pas votre véritable prénom ?Demanda Saidg tandis qu’il remplissait sa fiche.
-Non, bien sur. Répondit sèchement la rousse en caressant nerveusement la fourrure de son bras, c’était une partie de son intimité qu’elle n’aimait pas vraiment aborder
-Je vois…Ne vous en faites pas, je n’ai pas l’intention de vous demander votre nom et prénom, nombre d’élèves utilisent un pseudonyme pour se désigner ou le font uniquement par leur prénoms, il n’y a aucune restriction a ce sujet car je n’ai pas a vous demander vos antécédents, mais peut être cela vous déplairait t’il d’être appelé uniquement par ce surnom tout au long de l’année.
-Nullement.
-Alors la question ne se pose plus, conclut Weissman tout en cochant une case de son formulaire, votre âge ?
-Seize ans. Notant a nouveau les réponses de la rousse, il leva les yeux vers Bouba avant de poursuivre.
-Ce bras est t’il la seule expression de votre magie ?D’après ce que vous avez fait au grillage du parc, je doute que ce soit le cas…
Elle se sentit rougir alors qu’elle repensait à la grille du parc qu’elle avait sciemment fracassé d’un coup de poing et envoyé voler sur quelques mètres, là encore les dires de Saidg se confirmaient, nul ne lui avait fait de remontrance a ce sujet.
-Eh bien…Ce bras me confère une force bien plus développée que la normale…
-Uniquement dans ce bras ?
-Oui.
-Continuez.
-Il m’as également semblé remarquer de nettes améliorations au niveau de mes autres sens, je vois mieux et plus loin, je ressent et entend des choses avec précision et mon odorat s’est accru à …A…
-A la manière des ours. Conclut Saidg pour l’aider a terminer a finir sa phrase, l’adolescente acquiesça. Le conseiller referma le dossier soigneusement et inscrit le nom de la nouvelle élève sur le carton au niveau du titre.
-Les formalités sont réglées, je vous souhaite la bienvenue parmi notre communauté Bouba. Laissez moi donc vous expliquer un peu le fonctionnement de cet institut. Les élèves de différents ages sont répartis en deux sections, les Mahotsukaï sont les mages ayant développés d’importants pouvoirs magiques et qui veulent se perfectionner dans ceux ci pour atteindre un niveau de connaissance supérieur, en gros, ceux qui préfèrent surtout améliorer leur pouvoirs mentaux et spirituels plutôt que de verser dans les arts du combat, bien que, de nombreux Mahotsukaï y excellent. Le second groupe, les Keibinin vont de paire avec les Mahotsukaï car ils font souvent équipe avec ces premiers une fois sortis d’ici. Il s’agit des mages ayant des pouvoirs bien plus physiques que les autres et qui souhaitent travailler plus leurs dons corporels plutôt que ceux conférés par la magie, on les appelle également des Gardiens, puisque leurs but est de couvrir les arrières et les avants des mages en les protégeant des attaques directes. Je pense que la seconde section correspond plus a votre approche de la magie, plus axée sur une déformation physique qui pourrait vous rendre service si vous la développiez.
-Je pensais vous avoir dit que j’avais envie de la réfréner et non de la cultiver.
-Ce n’est donc pas en étudiant dans une section basée sur les connaissance générales que vous y arriverez, au contraire, en suivant cette voie vous apprendrez a maîtriser complètement le pouvoir qui vous habite. Puisqu’il semblait avoir a nouveau démonté les arguments de Bouba, celui ci repris.
-Chacune des deux sections compte cinq années, les deux sections partagent leurs cours ensemble. Les premières années Mahotsukaï avec les premières années Keibinin, et ainsi de suite pour les autres, la seule différence étant que les Mahotsukaï ont plus de cours de magie, moins d’éducation physique, les Keibinins quand a eux ont plus de sport, et un cours supplémentaire sur la maîtrise de leurs pouvoirs dirigé par le professeur Tchakalata, as tu des questions ?
-Euh…Oui…Quand commencent les cours ?
-Tu peux prendre ta journée pour explorer les environs, tu commencera dès demain, je vais demander à un élève de te faire une visite guidée.
Fit Saidg en actionnant l’interphone a coté de lui et de lancer a celui ci :
-Envoyez moi le délégué Vincent dans mon bureau dans les plus brefs délais.
-Je vais passer l’annonce. Répondit la voix dans celui ci avant que l’interphone ne s’arrête. La rouquine eut une moue.
-Délégué ?
-Il s’agit de trois élèves choisis par la direction pour maintenir l’ordre dans l’établissement et s’occuper des taches administratives concernant les étudiants, comme tu as pu le voir, le règlement de l’institut est inexistant. Ils doivent se charger de régler les problèmes qui pourraient être posés par certains élèves récalcitrants, ce sont leur portes paroles, mais aussi des jeune gens extrêmement talentueux et prometteurs qui ont un grand sens des responsabilités.
-Que voulez vous dire par « régler les problèmes causés par certains élèves récalcitrants » ?
-Beaucoup de gens n’ont pas la patience de certains, répondit paisiblement le conseiller, ni leur calme ni leur gentillesse, il s’avère que bien souvent, des affaires dégénèrent et concernent le cadre de l’institut. Les professeurs sont très sollicités et ne sont pas partout, si ils ne sont pas là c’est au délégué de faire justice à sa place.
On frappa soudainement à la porte d’une poigne timide. Le conseiller se leva et avança près de celle ci avant de l’ouvrir doucement.
Derrière cette porte, une jeune fille reprenait son souffle, elle semblait avoir couru un marathon jusqu’ici et de son front perlait des gouttes de sueur qu’elle essuya d’un revers de sa marinière. C’était une fille très chétive, elle portait le costume des étudiants de l’université et se tenait contre le mur de la porte, elle semblait d’une santé fragile et avait une allure de poupée en porcelaine, le teint de peau également, blanc comme un linceul était soutenu par de longs cheveux dépigmentés qui lui arrivaient au niveau du dos. Quand a son regard avait une couleur sanguine, c’était une albinos. Il était vraiment surprenant d’en croiser une à cette heure de l’après midi puisque il était de notoriété publique que les albinos ne pouvaient pas s’exposer au soleil sous peine de terribles conséquences. Apparemment, on ne l’avait pas dit à celle ci, car son corps était dardé de ses rayons sans que celui ci ne sembla réagir. La jeune fille releva la tête vers Saidg, son visage était incroyablement juvénile pour son âge et ses formes, elle devait néanmoins, ne pas avoir plus de quinze ans, la jeune fille s’inclina respectueusement en avant lorsqu’elle aperçut Saidg devant elle.
-Ah !Weissman-San, je suis navrée !Terriblement navrée !
-…Il s’est encore désisté n’est ce pas ?La jeune fille considéra la réponse du conseiller et s’inclina encore plus vers l’avant.
-…Je suis sincèrement désolée !
-Tu n’as pas a t’excuser, c’est un comportement exemplaire de t’être présentée pour dire qu’il ne viendrais pas et le remplacer, mais tune pense pas que prendre sans cesse sur toi le travail de ton frère est un trop lourd fardeau pour tes frêles épaules Reiyel ?
La fille dénommée Reiyel releva la tête timidement tandis que, les joues empourprées de rouge, elle cherchait une réponse à sa question.
-Oh…Ne vous en faites pas pour ça Weissman-San, mon frère abat beaucoup de travail de son coté…Simplement il n’aime pas vraiment qu’on lui fasse faire des choses qu’il n’apprécie pas…Enfin je veux dire…
-Ne t’explique pas d’avantage, la coupa Saidg avant de faire signe a sa patiente de le rejoindre. Bouba, je te présente Reiyel, une élève de seconde années au grand talent, son frère est délégué, je comptait sur lui pour te faire visiter les lieux, mais il semble que j’ai tiré des plans sur la comète, elle s’est en contrepartie gentiment proposée pour le remplacer.
-Enchantée de te rencontrer !Fit Reiyel d’une voix qui se voulait forte avant de s’incliner à nouveau en guise de salut. Cette jeune fille sentait le stress à plein nez, elle en avait déjà connue des comme ça, plus préoccupées par le sort des autres que du sien, une qui allait sûrement bientôt se casser les dents lors de sa confrontation avec la réalité.
-J’attend que tu donne une bonne image de notre école à notre nouvelle élève. Lança le conseiller, histoire d’en rajouter une couche. L’albinos ressemblait à un de ces oiseaux en bois qu’on plaçait sur le bord d’un verre et qui, grâce a un mouvement de balancier, plongeaient la tête dans le verre en faisant mine de boire le liquide avant de revenir en arrière et de recommencer. Lui dire qu’elle avait commis une quelconque impolitesse dans sa démarche était le meilleur moyen de lui faire avoir une crise cardiaque.
-O…Oui !Comptez sur moi monsieur !
-Bien je vais vous laisser a présent…
Il se tourna vers Bouba et lui serra la main
-C’était une rencontre très intéressante, si vous avez besoin d’éclaircissement que vos camarades ne pourront vous donner, revenez me voir, je serait heureux de vous aiguiller, si vous avez un quelconque problème également.
-Oui…Répondit calmement Bouba avant de se diriger vers la déléguée, quelque chose clochait, elle ne savait pas quoi, depuis que Reiyel avait fait son irruption dans leur entretien elle sentait qu’il lui manquait quelque chose, c’est alors qu’elle remarqua qu’elle ne portait plus sa cape, et que son bras anormal était a présent à la vue de tous, elle se tourna vers Saidg pour revenir la chercher mais celui ci se contenta de lui lancer un regard malicieux.
-Si vous n’y avez pas pensé avant de partir, c’est que vous n’en avez plus besoin.
Et à sa grande surprise, elle se rendit compte que c’était vrai.
Les couloirs étaient a présent parcourus par nombre d’élèves. Malgré le fait qu’il n’y ait aucune règles à proprement parler, les étudiants se déplaçaient avec une discipline exemplaire, comme si ils avaient compris leur intérêt de se tenir a carreau dans cet établissement. En marchant Bouba put constater que Millianne avait dit vrai:elle n’était pas la seule a avoir certaines malformations, elle pouvait apercevoir des élèves qui avaient des paires d’ailes de différentes sortes qui ornaient leur dos, certains avaient des oreilles plus longues que les autres et une pilosité plus prononcée.
-Profil du lycanthrope. Se dit elle mentalement tandis qu’elle suivait la déléguée.
Elle avait du mal a croire que Reiyel put être une élève talentueuse, elle était plutôt petite pour son âge et semblait n’avoir que la peau sur les os, elle semblait être très assidue lorsqu’on lui confiait un travail et devait sûrement être studieuse dans son travail, mais de là a ce qu’elle ait des capacités exceptionnelles…Son hypothèse se confirma lorsque l’albinos glissa sur le parquet et se ramassa minablement sur le sol.
-Aïe…Fit elle en commençant à se relever, deux élèves qui avançaient vers elle la saisirent chacun sous un bras avant de la remettre sur pieds.
-Faites attention Reiyel-Chan.
-Oui, le sol est particulièrement glissant ici.
-Ah…Merci…
Sans autre forme de procès, les deux jouvenceaux s’en furent, poursuivant leur chemin comme si ils n’avaient rien fait de spécial. Il y avait une sorte de respect qui trônait en ces lieux, toutefois en avançant à travers les couloirs, elle pouvait voir que ce n’était pas forcement le cas, les odeurs de ces élèves étaient très variées, certains avaient un visage particulièrement patibulaire et une odeur plus où moins inquiétante. Un ours ne se trompait pas sur la nature des gens, il sentait les personnes dignes de confiance et celles qui ne l’étaient pas. Même si tout était calme, tout était sous tension, une tension qui s’accumulait et qui allait sûrement exploser un de ces jours.
-Ca fait longtemps que tu est ici ?Finit t’elle par demander, histoire de lancer la conversation.
-Oh…Non, pas tellement, ça ne fait qu’un an…Je suis a peine en seconde année…
-Ah?Tu t’acquitte bien de ta tache pour quelqu’un d’aussi jeune.
Reiyel rougit avant de répondre en souriant
-M…Merci beaucoup !Je fais des efforts pour me maintenir à niveau, mais je n’arrive pas à la cheville de mon frère.
Son frère, le délégué qui avait refusé de lui faire visiter les lieux, il était assez surprenant de voir qu’un frère et une sÅ“ur avaient un comportement aussi opposé, alors qu‘il avait complètement ignoré la requête de Saidg, Reiyel n’avait pas hésitée a se déplacer alors que l’annonce ne la concernait pas.
-Il avait tant de travail qu’il n’as pas pu venir ?Demanda finalement Bouba pour ne pas manquer de respect a la fillette, celle ci baissa un peu les yeux et repris.
-Hum…Ce n’est pas vraiment ça à vrai dire mais…Les délégués sont choisis par la directrice et mon frère a été élu a ce poste…Contre son gré. Il a tout de même pris le poste de délégués puisqu’il n’avait pas le choix, mais il n’obéit que quand il le veux…
Reiyel se retourna vers elle, une expression de complainte dans les yeux.
-Il n’est pas méchant ni paresseux !C’est juste que…Il n’aime pas trop obéir…Mais c’est quelqu’un de très gentil !
-J’en suis convaincue. Répondit l’ourse plus pour empêcher l’albinos de se transformer en fontaine de larmes qu’autre chose. Elle eut un sourire doux et alors qu’elle allait continuer son chemin, une voix les interpella.
-Rei !Mlle Bras d’ours !
Les deux filles se retournèrent pour voir l’ange se précipiter vers elles. Il s’agissait de la fille qu’elle avait rencontré hier au parc, la dénommée Léna. Celle ci arriva en courant et se stoppa à leur niveau. Elle portait à l’aile droite un bandage et une atèle.
-Ah enfin je te trouve !Lança t’elle en souriant à Bouba. Je dois te remercier pour hier !
-Me…Remercier ?Demanda l’arlequine incrédule.
-Oui !Grâce à toi j’ai pu sécher le cours de sport !Lança Léna joviale avant de se reprendre. Mais je ne me suis pas présentée, je suis Léna Voldava, et toi ?
-Bouba. Répondit elle, se demandant pendant quelques secondes si ce n’était pas une sorte de cynisme, mais Léna avait l’air tout a fait sérieuse.
-Tu en as de la chance…Fit Reiyel sur un ton contrit, j’aimerais bien pouvoir me débarrasser de ce cours et de ce professeur pervers !
-Il faut croire qu’il est bien parti pour rester celui là , d’après ce qu’on m’as dit l’ancien était trop vieux, il est mort il y a quelques années de ça, à son poste!
-Oh c’est affreux !Piailla Reiyel, ça veut dire que même nos enfants voir les enfants de nos enfants passerons entre les mains de cet horrible personnage !
-Qui ?Se risqua la nouvelle venue, l’ange l’introduisit dans la discussion.
-Masamune-senseï, le professeur d’éducation physique est un gros sadique doublé d’un obsédé, il te suffira d’avoir un cours avec lui pour le comprendre, il n’est pas forcement méchant, mais ses exercices te semblerons tout bonnement impossible a réaliser, il paraît d’ailleurs que dans une semaine on est bons pour le parcours d’orientation.
Reiyel retint son inspiration.
-Il ne va pas oser remettre ça ?
-Avec toutes les classes. Répondit Léna tandis qu’elle se remettait à marcher, accompagnant les deux jeunes filles.
-Qu’est ce que le parcours d’orientation ?Demanda Bouba.
-Une épreuve physique qu’il nous réserve deux ou trois fois par an, crois moi il vaut mieux pour toi que tu profite de ton ignorance aussi longtemps que tu le pourra, quand tu le saura il sera trop tard…
Reiyel accompagnée par Léna montrèrent à Bouba les endroits principaux de l’université, tels que le réfectoire, le secrétariat, l’infirmerie d’où elle venait et les bureaux des professeurs. Puis les jeunes filles se dirigèrent vers la sortie de l’établissement où elles avancèrent dans la ville jusqu'à la grille intérieur du parc, Reiyel regarda le soleil qui avait pratiquement disparu a l’horizon et regarda sa montre, les trois filles se dirigèrent vers le grand bâtiment noir que la fille ours avait aperçu lors de son arrivée sur les lieux. A ce moment Reiyel repris la parole.
-Voilà , le bâtiment là bas ce sont les dortoirs, c’est ici que tu passera tes soirées, le parc est fermé la nuit et généralement les élèves qui n’ont pas atteint la 4ème année ne peuvent pas sortir après le coucher du soleil non accompagnés a cause du couvre feu, mais évidemment il y a toujours des exceptions…
-Je pense que tu comprend pourquoi il y a un couvre-feu vu ce qui t’est arrivé hier soir, c’est pour ça que tu n’as trouvé personne a ton arrivée, compléta Léna, si moi et Sidharta n’étions pas accompagné d’Arimi hier soir nous n’aurions pas eu le droit de sortir.
Elle avait vu le puissant démon se faire maîtriser en quelques secondes par la puissance de tir de l’archère aux cheveux d’or cette nuit là , une question lui brûlait les lèvres et elle demanda.
-En quel année est Arimi ?
-5ème année. Répondit sans détour Reiyel. Le sang de l’ourse se glaça dans ses veines, si elle devait arriver a un tel niveau de puissance dans cinq ans cela promettait, elle devait avoir 21 ans a bien y repenser, et elle aurait le même âge a sa sortie d’ici, si elle y passait ses cinq années évidemment…Alors qu’elle se penchait sur la question, elle s’aperçut que les deux autres élèves étaient entrés dans les dortoirs, tirée de sa reverie, elle suivit ses deux camarades a l’intérieur.
Différences avec le forum RPG Antsua:
-Darken est encore bien vivant et incarné, c’est le démon le plus célèbre et le plus terrible qu’Antsua ait porté, s’adonnant a tous les vices, surtout ceux de la chair et a scellé a ce jour, deux pactes avec deux élèves d’Antsua dont il est sorti respectivement gagnant et perdant, le personnage de Darken est joué par Viper Dragoon, il est inspiré librement d’une fanfiction d’Izual Urashima.
-Le caractère de Bouba a été revu a la baisse pour la fanfiction, celui ci étant beaucoup trop optimiste et décalé sur le forum pour faire un vecteur principal qui permettrait aux lecteurs de s’identifier a lui et de comprendre la plupart des évènements, le personnage de Bouba a été crée et est joué par Noodle, Alias Moka Momoko, l’histoire de celle ci à également été reprise puisque bien trop floue dans le RP original
-Le personnage de Saidg Weissman demeure inchangé et devrait le demeurer jusqu'à la fin de la fiction, le personnage a été crée et est joué par Esper Gamma, plus connu sous le nom de Nihil sur les contrées d’Eltanin et uniquement connu pour ses comptes vierge de post en RP sur AOM tels que Auryn et John-Paul the Walrus.
-Le personnage de Sidharta s’est vu crée un nouveau design vestimentaire à l’occasion bien que le comportement du personnage et son physique demeurent inchangés, le personnage a été crée et est joué par Futae no Kiwami Girl, l’une des meilleures joueuses de RP que le forum ait jamais connu, se partageant le titre avec Esper Gamma.
-Le personnage de Léna Voldava Electrawax a vu son nom complet raccourci pour que la fiction n’ait aucune référence, sur Antsua elle se bat a l’aide d’une épée appelée Nuggets Sword, le personnage a été inspiré majoritairement par Rakka de Haibane Reimei et est joué par AmonitA.
-Le personnage de Masamune a été crée et joué par Futae no Kiwami Girl et devrais demeurer inchangé.
-Le personnage de Dan Vadeur a été crée a partir du personnage Jon Arbuckle du Comics Garfield et est joué par AmonitA, les lunettes qu’il porte dans cette fiction viennent uniquement de ma touche perso :P
-Le personnage d’Arimi Suzuki a été crée et est joué par Arimi elle même.
-Le personnage de Mirari a été crée et est joué par Mirari.
Pour les personnages qui n’ont pas été cités plus haut, les informations suivrons dans les chapitres suivant.
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Dernière édition par Viper Dragoon le 16 Sep 2006, 20:56, édité 1 fois.
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