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Au fil du temps et de mes lectures, visions et autres aventures dans divers médias, j'ai constaté un phénomène inévitable mais assez attristant... les suites fournies à des oeuvres qui ruinaient, à mon sens, les concepts et atmosphères suscités par la création originelle. Bien sûr, tout cela est proprement subjectif.
[center]ALIENS (film)[/center]
[spoiler]D'une histoire de Lovecraft dans l'espace, James Cameron fait "son film sur le Viêt-nam". Un beau bordel intersidéral mis en scène de main de maître... sauf que s'il est normal que les humains servent de chair à canon, le prédateur ultime, décimé en plus grands effectifs encore, y fait bien piètre figure. Comme si cela ne suffisait pas, la terreur intersidérale quasi protéiforme est changée en pauvre essaim de fourmis géantes de l'espace, et le cycle de métamorphoses de l'Alien est soudainement rigidifié en une boucle fermée dont la Reine est la clef.
Pour couronner le tableau, la vision d'un futur crasseux et englué dans la bureaucratie cède la place à un environnement cybernétique rutilant, et la personnalité d'Ellen Ripley évolue rapidement vers un clone de Sarah Connor dans "Terminator 2".
Merci, Cameron. Merci, vraiment.[/spoiler]
[center]TERMINATOR 2 (film)[/center]
[spoiler]Encore du Cameron, ça devient habituel... c'est un génie et l'un des seuls réalisateurs d'Hollywood capables d'engendrer des suites de grande qualité à des films légendaires, mais Dieu, que ses séquelles sont précises, définies et retaillent le matériau d'origine pour l'adapter au "film qu'il veut faire" !
Ici, il poursuit une histoire dont il avait lui-même commencé la narration. Mais l'atmosphère apocalyptique passe en grande partie à la trappe, à l'exception des séquences avec le T-1000 qui, de nos jours encore, distillent une inquiétude rare. De plus, pour les connaisseurs en science-fiction, il apparaît que la logique temporelle du second épisode est en contradiction avec celle du premier, ce qui enchâsse une incohérence fondamentale dans la chronologie (futur inéluctable et boucle de la naissance de John Connor opposé au destin modifiable matérialisé par l'avortement de Skynet). "Terminator 3" viendra redresser tout ça, en apportant son cortège d'autres failles, et surtout une mise en scène faible : on voit que Cameron n'est plus aux commandes de la bête.[/spoiler]
[center]L'ASSASSIN ROYAL (deuxième partie, "The Tawny Man") (livre)[/center]
[spoiler]Si la poursuite des aventures de l'assassin royal est forte et boucle idéalement plusieurs cycles de l'oeuvre de Robin Hobb, il subsiste des frustrations, en particulier l'absence d'une menace réellement omniprésente. L'usurpateur Royal disparu, la Femme Pâle peine à faire bonne figure (quoi de plus logique vu sa teinte blafarde, me direz-vous) et, après une absence quasi totale dans tous les autres livres, apparaît brusquement dans le dernier. Plutôt qu'une perfide manipulatrice, c'est un être impulsif et monomaniaque qui nous apparaît, l'auteur tente de nous refaire le coup de Royal Loinvoyant, mais la prophétesse n'en sera jamais qu'un succédané lyophilisé. Tristesse.[/spoiler]
[center]RESIDENT EVIL 2 (jeu vidéo)[/center]
[spoiler]Moment phare dans la saga, "Resident Evil 2" compte bien des points primordiaux et négatifs.
- C'est le premier volet de la série qui aura vu sa genèse reprise à zéro à la suite d'un exode massif de programmeurs chez Squaresoft (il est fascinant de constater combien le commissariat de "Parasite Eve", jeu de Square de l'époque, ressemble à celui du "Resident Evil 2 Bêta", aujourd'hui nommé "Resident Evil 1.5").
- C'est le premier "Biohazard" comptant un nombre importants d'éléments avortés (résultat, en grand partie, de sa genèse tourmentée) qui influent pourtant sur la configuration des décors, certains angles de vue et des objets et endroits cachés, toujours présents sur le CD en version commerciale !
- C'est le premier pas de la série vers le passage à l'action pure et dure.
- Cet épisode initie l'habitude de Capcom de reprendre des mécanismes et des systèmes d'énigmes hérités des épisodes précédents (comme les carrés incas du bureau d'Irons décalqués sur la porte du jardin dans le manoir Spencer), quand ce n'est pas carrément la plus grande partie des objets (les Manivelles, la plupart des armes, les disques MO...).
- Le final avec compte à rebours et boss à exploser à la dernière minute devient un grand classique.[/spoiler]
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