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Une vision très médiévale de Tête de Pyramide, tout droit sortie du site Cutelucca.[/center]
Entité culte, devenue quasiment l'emblème de la série "Silent Hill", Pyramid Head n'apparaît pourtant, au final, que dans un unique épisode, le deuxième. Mis à part cela, on l'évoque un tantinet dans "Silent Hill 4", et il apparaît une fraction de seconde dans la bande-annonce du
futur film "Silent Hill".
[spoiler]Ses apparitions sont également restreintes dans le jeu lui-même. Il n'apparaît qu'en des occasions très particulières. Quand il surgit, c'est pour violer d'autres créatures, blesser James Sunderland, le héros de "Silent Hill 2", ou tuer Maria à répétition.
Son rôle est totalement agressif, sans la moindre subtilité. Son apparence même implique la brutalité : son corps sans grâce, aux jambes entravées dans une blouse sale, est coiffé d'une grande pyramide rouge faite d'on ne sait quelle matière, d'où il tire son nom, aux arêtes agressives, presque tranchantes. Peut-être est-ce son vrai visage, un masque ou un heaume quelconque... rien n'est expliqué quant à cette étrange physionomie.[/spoiler]
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Quand la chose-Pyramide Rouge apparaît, mieux vaut s'enfuir.[/center]
[spoiler]Pourvu de plusieurs armes, de l'invincibilité et du don d'ubiquité, Pyramid Head apparaît comme l'équivalent horrifique du gros bill. Son rôle restreint dans le jeu n'en devient que plus intéressant, tant il est, de manière avouée, un Nemesis ("Resident Evil 3") frelaté à la sauce si particulière de Silent Hill. Il a droit à tous les rituels et les sacrifices possibles et imaginables, y compris l'empalement de sa propre tête... en double exemplaire ! Il est même célébré dans l'unique tableau observable dans le jeu, la vaste toile "Jours de brume, restes du Jugement".
La Pyramide est en soi un signe divin : le rôle de cette tête ne se borne pas à nier l'humanité ou la non-humanité de la chose, qui ne sera jamais dévoilée (de même que son origine, qui reste un mystère). Durant l'une des scènes les plus mémorables du jeu, l'être cauchemardesque semble tenter d'ôter son couvre-chef, si c'en est bien un. Cela ferait écho au thème de l'étouffement développé dans l'ensemble du cheminement de James : l'idée d'un carcan emprisonnant l'identité véritable.
Une théorie développée par
NeoFox (la dessinatrice, pas l'Eltanhir) voudrait que Pyramid Head ne soit qu'une version alternative de James Sunderland (au même titre que le cadavre que l'on trouve dans la chambre à l'horloge, devant une télévision ne diffusant plus que de la neige). Cet être réunirait tout ce que James a de nuisible, toutes ses pulsions sexuelles mal gérées, d'où ses instincts de violeur. La théorie apparaît frappée au coin du bon sens, tant, dans cet épisode, les seuls autres ennemis présentant un semblant de difficulté sont les Pères, eux aussi modelés par une psychose... celle d'Angela Orosco, eux aussi des images d'agressivité masculine (tandis que la quasi-totalité du bestiaire est faible et féminine).
A un niveau purement narratif, si Pyramid Head est invulnérable pendant la quasi-totalité du jeu, c'est bien en raison de la culpabilité de James dont il semble se nourrir... mieux encore, ce croquemitaine peut n'en être que le vaisseau, comme une sorte de psychopompe partiel. C'est dit en toutes lettres à la fin du jeu par notre anti-héros : "J'étais faible... et j'avais besoin de toi. Besoin de quelqu'un qui me ferait expier mes péchés...".
Mais trêve d'analyses, la Pyramide Rouge ne se comprend pas, elle se rencontre, elle se ressent.
Elle se fuit.
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"Jours de brume, restes du jugement."[/center]