Fab a écrit:
Moui, enfin, là , ils se plantent un peu : Nintendo a breveté son concept.
Ah ! L'industrie du jeu vidéo a découvert le concept de propriété intellectuelle... c'est nouveau, ça !
Génial. Vraiment génial. Avec une telle révolution, peut-être que Tetsuya Takahashi ("Xenogears", "Xenosaga") va enfin comprendre l'intérêt de déposer ses univers et ses scénarios. A force de se prendre des coups sur la gueule et de se faire avoir dans les grandes largeurs par tous les studios pour lesquels il travaille, il va peut-être faire gaffe, pour une fois, à son indépendance artistique, la possession de sa propre création, tout ça.
Cette parenthèse fermée, si l'on jette un regard en arrière sur le monde du jeu vidéo, on se rend compte que le seul constructeur dont le parcours peut inspirer un tant soit peu de sympathie aura été Sega. Apparu à une époque où Nintendo, déjà une entreprise familiale prospère, étendait son empire dans le domaine électronique, il ne s'est jamais retrouvé en position dominante sur le marché et a été contraint à un positionnement très délicat : chercher une autre cible
marketing que son ennemi héréditaire, par exemple... Sega se sera permis les plus grandes innovations, avec des concepts dingues (le premier "Sonic" ne nécessitant qu'un seul bouton, déjà une épuration
design du gameplay) et surtout des prises de risque monumentales, dont les dernières, "Shenmue" et la Dreamcast, lui coûtèrent sa petite place dans le monde des requins. Grâce à ces innovations, de "Dark Cloud" jusqu'à "Resident Evil 4", on a aujourd'hui droit aux magnifiques
Active Time Events, par exemple. Le crépuscule du constructeur fut notamment marqué par la folie "Segaga", qui fit date et qui illustre bien la lutte désespérée contre des compagnies mieux armées pour la guerre froide...
Aujourd'hui, Sega est rentré dans le rang et sort mouture sur mouture de "Sonic" sans trop se poser de questions. Repose en paix, constructeur.
Sur le panorama des consoles de dernière génération :
- La X-Box 360 aurait bien aimé créer un tollé lors de sa sortie, mais elle s'avère au final être un vrai pétard mouillé. Chacun se souvient avec émotion de la phrase d'Hideo Kojima qui pourrait bien devenir l'épitaphe idéal de la console : "Dans mon studio, 360 degrés signifie que rien n'a changé".
- La Wii surprend par un nom ridicule, mais à part cela, son succès est assuré. Nintendo a offert un nouveau concept de manette et a su tirer parti du contexte de l'émulation accessible à tous, offrant une rétro-compatibilité totale de sa console pour que chacun puisse y profiter de ce que l'on sait déjà gratuit de toute manière. Voilà une entreprise qui s'adapte au contexte de libre échange et de piratage au lieu de s'enfoncer dans des mouvements de
lobbying ridicules et inadaptés... Vivendi devrait en prendre de la graine.
- La PS3 constitue un
outsider tant au niveau du pillage grossier de la dernière idée de Nintendo que de la place qu'elle va prendre sur le marché. L'emprise de la Ouiiiiii est prévisible, le manque d'influence de la console qui fait un tour complet sur elle-même dans l'autisme mercantile usuel de Microsoft plus encore, mais que deviendra la PS3 ? Sans doute s'assurera-t-elle une fois de plus une place de choix grâce à un vaste catalogue de jeux vidéos. Concept de la rétro-compatibilité flingué pour le PS3, si je me souviens bien... mauvaise pioche par les temps qui courent.