De l'animal au végétal... je suppose que nombre de chroniqueurs musicaux auront sorti cette boutade sur le dernier travail d'Emilie Simon, mais baste, c'est pourtant bien le cas. Emilie Simon, c'est, pour beaucoup (moi y compris), la compositrice de la BO de la Marche de l'Empereur, documentaire animalier sérieusement déjanté par moments. Et la musique y était pour beaucoup.
Et voilà donc qu'Emilie Simon nous revient avec un véritable concept album, sobrement intitulé Végétal.
Végétal... Le mot se prononce de la même façon en anglais et en français, et ses sonorités métalliques contrastent bizarrement avec l'organique qu'il représente. Un titre définitivement bien choisi. Car, dans cet univers électro-pop, se déploient des histoires de femmes-plantes, de filles-fleurs ou de nature un peu amoureuse. Le fait qu'Emilie Simon travaille intégralement seule pouvait faire craindre le pire quant à l'originalité des titres ici présents. Crainte dans l'ensemble infondée. Si quelques morceaux trainent parfois un peu la patte, le reste rattrape largement ces moments de battement par un dynamisme et une inventivité impressionnante.
De compositrice, Emilie Simon peut également se faire parolière. Toutes ses chansons respirent l'orginalité, et contribuent à créer un univers bizarre... joyeux et en même temps légèrement pervers. Le tout soutenu par des arrangements travaillés mais qui ont le bon goût de se faire discrets. La déformation des sons opérés par la jeune fille ne gâche jamais le plaisir des oreilles tout en piquant l'intérêt agréablement.
Avec Végétal, Emilie Simon réussit la gageure de créer une musique électro accessible, sans tomber dans la facilité, chose dont je ne la croyais honnêtement pas capable, mauvais esprit que je suis.
Certains accuseront sûrement Végétal, avec sa propension à plaire à tout le monde, de verser dans la facilité et la soupe... l'écoute de deux morceaux devraient les convaincre du contraire.
Et en bonus, la sélection de Jalk : Rose Hybride de Thé et Fall in Love.
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