A ne pas confondre avec un obscur livre éponyme de Jack Olsen et encore moins un film peu connu avec Ewan Mc Gregor portant une fois de plus le même titre...
Timur Bekmambetov, réalisateur russe, nous offre ici une oeuvre d'exception, qui a autant à voir avec les "films de vampire" qu'avec de la fantasy, et qui embrasse au passage divers autres genres intéressants. Un hybride assez peu classable, singulier... échantillon du cinéma moderne de la Sainte Russie.
De son vrai nom "Nochnoj Dozor", le film est le premier volet d'une trilogie, adaptation atypique d'un roman de
Sergei Lukyanenko, qui a officié sur le long métrage comme co-scénariste. Et il a fait un travail assez excellent, il faut le dire, l'univers est dense, l'intrigue bien conçue, les personnages profonds.
En France, nous avons eu droit à une belle affiche, mais l'originale est tout aussi intéressante, quoique à la frontière du kitsch le plus débridé :
Alors, le bilan : le film a conscience de son potentiel de ridicule, mais le désamorce par des effets judicieux (le jeu vidéo est une idée monstrueuse, dommage qu'elle soit illogique). Le prologue est un bel exemple de la narration de "conte" que permettent aujourd'hui les effets numériques ("La bataille s'arrêta" reprend clairement, mais judicieusement, une séquence de "Big Fish"). Anton est un anti-héros comme on les aime, dépressif, sans passion ni talent, à la limite du "méchant". Enfin, des scènes anodines au premier abord se révèlent au final lourdes de sens.
La mise en scène ? Excellente, avec quelques plans-séquences fabuleux, peu de passages de "clips" (heureusement, car ils sont incompréhensibles !) et des angles de vue parfois inventifs.
Un film rapide, original, déroutant à l'occasion, qui accumule les qualités et les défauts à un rythme honorable.
Mais puisque je te dis que je suis guérisseur...