Grosbillisme, super-pouvoirs et castagne en fanfare ! Le film aurait dû s'appeler "Cloud et Cie, entreprise de démolition". Les personnages passent le plus clair de leur temps à défoncer de beaux décors en combattant pour des objectifs troubles, voire inexistants. Mais pas une ecchymose, pas une égratignure, rien ! Tout au plus, un peu de sang coule sur le visage de Cloud quand un coup de feu lui arrache ses lunettes (sic). Les protagonistes, pour l'essentiel, se sortent indemnes de toutes les catastrophes. On a presque l'impression de voir leurs barres de HPs à l'écran.
Ce qui frappe encore : un duel final proprement cataclysmique. "Je reviendrai", oui, oui...
Le scénario est mauvais, mauvais, mauvais, bon à jeter, j'ai bien dû lire une vingtaine de fan-fictions plus logiques vis-à -vis de l'histoire et de l'univers du jeu. Mise en scène surdécoupée, au point de donner le tournis lors de la rencontre Reno/Cloud, sous-exploitation de l'univers, celui du long métrage comme celui du jeu (les matérias ne servent à rien, on n'apprend jamais qu'Edge est le nom de la ville construite au sein des ruines de Midgar, on voit bien trois décors dans le film tout entier).
Les bons points ? Belles musiques. La nouvelle version du thème "One-Winged-Angel" est plus fine, mais moins élégante que l'originale. Il y a de magnifiques décors, quelques idées géniales (la musique de victoire !), et surtout, les personnages ont enfin l'air vivants ! Oui, leurs mouvements sont naturels, oui, leurs expressions sont crédibles... Square a fait un grand pas en avant depuis la raideur des mannequins de "Final Fantasy : Les Créatures de l'Esprit".
Le doublage est très réussi, mis à part celui de Nanaki (bon sang, un énorme chien qui parle avec un ton de rappeur sous acides, mais qu'a donc fumé le directeur de casting ?). Mention spéciale à la voix de notre fleuriste favorite, à la fois sensible et mutine, jouée par Maya Sakamoto (l'agaçante Hitomi de "Visions of Escaflowne", c'était elle).
Enfin, je cite une phrase de Jalk avec qui je suis tout à fait d'accord : "tous les mécanismes du jeu qui ont été réemployés le sont pertinemment". Entendez par là que, par exemple, certaines Limites de Cloud Strife sont habilement et subtilement replacées.
En résumé, un bon film pop-corn, beaucoup de grand spectacle, l'idéal pour se distraire et s'arrêter la tête. Mais si vous cherchez de l'implication psychologique, des émotions subtiles, une intrigue construite, des dialogues savoureux, des combats réalistes... ce n'est pas là que vous les trouverez.
"Final Fantasy VII : Advent Children" est loin, très loin d'être le digne successeur du jeu dont il porte le nom.