Il faudrait déjà savoir quel est cet absolu, et la nature de cette avancée, et si le progrès donne forcément un sens à l'existence. Cette réponse en est donc vide.
Il est pertinent d'affirmer que progrès nécessite différentes composantes. Il y a peut-être une idée d'"avancée", mais elle est à mon sens ridicule, car interprétable trop librement. Je lui substituerais plutôt l'idée d'évolution, qui est certes assez similaire, mais plus claire aux yeux de tous. On peut donc voir le progrès comme une évolution, à plusieurs niveaux. On pourrait plus encore affirmer hâtivement qu'il n'est question que d'accumulation de connaissances scientifiques. Cette idée séduisante est cependant incomplète. Une meilleure connaissance de la nature (physique) et des origines premières de ses lois (métaphysique) est une des composantes du progrès, mais ses applications (développement technologique ainsi que la politique et le droit) se doivent d'être orientées vers l'intérêt idéal du plus grand nombre, de tous, pour ainsi dire, et je dirais même plus, non seulement de l'Homme, mais du reste de l'Univers. Ainsi, allonger l'espérance de vie humaine et la richesse de ses nations ne peut être un progrès s'il se fait au détriment de l'environnement ou d'autres humains. C'est pourquoi le progrès prétendu de nos sociétés modernes est imparfait, puisqu'existe et demeure ce scandale voulant que, plus une société s'enrichit et s'industrialise, apparaissent des exclus et des indigents. D'un autre côté, dans les sociétés plus pauvres, moins industrialisées, de tels exclus n'existent pas, car chaque personne dans le besoin est prise en charge par le reste de la société, et personne n'est laissé pour compte. Cette illustration visait donc à mettre en lumière l'idée du progrès tel qu'elle est concevable.
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