Ici se voit reproduit l'angle d'attaque de "Final Fantasy : Les créatures de l'esprit", à savoir : de la grande science-fiction en image de synthèses avec quelques prétentions mystiques et pas grand-chose derrière !
Ce constat concis établi, pourquoi poursuivre ? Parce qu'il faut argumenter, expliquer pour justifier un avis, et qu'un tel "résumé d'intentions" pourra laisser sur sa faim plus d'un lecteur. Préparez-vous à une critique au ton bien laconique.
Nous voilà en face d'un long métrage fort esthétique, c'est même là sa qualité première. On a droit à des décors splendides et à de très belles scènes. Les quelques failles de la force visuelle sont des mouvements parfois très "aquatiques", des ombres et des reflets bien étranges sur les peaux, causés par une bonne gestion des lumières qui, paradoxalement, n'est pas logique avec un aspect de type japanimation, et enfin, les fausses lignes d'encrage qui peuvent parfois évoluer au cours d'n travelling, ce qui est très laid.
Au niveau du scénario, eh bien, que dire ? Le manga originel "Appleseed" n'était déjà pas fameux. Ici, quelques nouveautés, pas mal d'incohérences et un traitement de la narration proprement paresseux, où chaque rebondissement est prévisible, alors qu'on néglige par ailleurs de nous livrer les indices qui amèneraient harmonieusement des choses telles que l'enfance de l'héroïne.
La mise en scène est la cerise sur le gâteau : indigente, portée sur les travellings avant et arrière aussi brutaux qu'inutiles (héritage des zooms abusifs de toute une génération de films de kung-fu ?), entrecoupée de plans superflus - je note la vision prolongée du cadavre d'un soldat que le spectateur ne connaît ni d'Eve ni d'Adam, ce qui n'empêche pas l'héroïne d'être très choquée par sa mort - et surtout accompagnée de thèmes musicaux qui naviguent entre l'acceptable et l'hideux, cette réalisation ne sauve rien.
Un film de science-fiction moyen, qui remplit le cahier des charges et se paie même le luxe de quelques bonnes scènes... mais rien d'enthousiasmant.