Hunter X Hunter, c'est bien.
Mais j'ai l'impression que dernièrement, sous prétexte de cohérence et de volonté de "réalisme parallèle" , on se laisse aller à verser allègrement dans le "grosbill" ( que Dieu me garde, je ne maîtrise pas ce terme... ) : le Ko, le En, le Ren, le Nen, le Gyo... allons bon.
Quand sauveront-ils l'Humanité avec le dernier-carat-de-puissance-que-nul-humain-n'a-pu-manipuler-en-des-milliers-d'années-acquis-quelques-secondes-avant-la-toute-fin-du-monde ? Car chacun sait que c'est inévitablement à ça que nous conduit ce monstre de Togashi... Il l'a déjà prouvé.
Ce que j'apprécie(ais) chez lui est ce côté immoral que Yuuyuu Hakusho ( oui, je sais... trouver de la profonder à un tel manga, c'est vraiment tout ce qu'il y a de plus consternant, mais il est évident qu'il est plus qu'un de ces innombrables shonen pourris... ) nous propose, avec la destruction du faible, la mort aveugle et injuste et cette part ténébreuse ( haha ) qui, malgré tout, arrive à donner de l'intérêt, de l'épaisseur au récit. Oui, j'aimais cette déformation, cette défiguration, ce vice grossi... la manipulation tout le temps, la guerre et la mort sans raison avec cette petite lueur d'espoir *airs de violon et flocons de neige* qui donne du relief à l'ensemble.
Pas étonnant, donc, que ces bons sentiments dégoulinants bien éloignés de la furie de sang ne m'enthousiasment que modérément...
Evidemment, Yuuyuu Hakusho, en grand seigneur, nous donne cette petite amourette qui, si elle se révèle autrement moins mièvre et lassante que ses amies, constitue néanmoins une de ces conventions inutiles qui ne sont belles qu'abandonnées à la lisière d'un bois infesté de loups. Oui, on sait, Togashi a balancé une fin convenue pour contenter les lecteurs mais, que voulez-vous... il faut bien vivre.
Parlons un peu du cadet de Yuuyuu maintenant.
La résurrection de monsieur Mort pour jouer dans le tome vingt, c'est dépasser les limites de l'ignominie scénaristique. J'aime que les choses soient correctement amenées. Cette phase de résurrection était l'occasion de la consécration du power que l'auteur met tant en avant. Au lieu de ça, il nous faut faire place à la banalisation du monticule de chair que l'on anime par "magie":
" Ah, kestu fais , toi, c't'été ?"
"Ah ben, j'ressuscite des gens."
C'est bien simple ; c'est trop gros, maintenant. Ce qui devrait nous terroriser aujourd'hui prête à rire. Ce n'est plus impressionant, c'est ridicule. Pour elle, rendre la vie est aussi banal que découper un carré de papier hygiénique... très bien.
Au lieu de ça, au lieu de cette fascination horrible du pouvoir, on a ressorti les vieux cons du placard quand tous voyaient les petits jeunes invincibles.
Au lieu de ça, on a repoussé par le plus détestable des moyens la rencontre Gon-Jin : celui du suspense le plus artificiel qui soit.
Que dire devant le prodigieux cynisme - car il s'agit bien de cynisme et non de vacuité intellectuelle, n'est-ce pas ?- que montre le dédain porté à une armée de paysans se faisant joyeusement étriper par une horde de bêtes féroces et le regard plein de tendresse porté à un misérable crétin qui aime les chiens ?
Dans Yuuyuu Hakusho, l'auteur est cruel avec tout le monde. Non sans habileté, d'ailleurs, car l'émotion est plus fine, plus sensible... Je vous renvoie au regard profond du père de yusuke à son fils le temps d'une case pour ce qui prend quelques dizaines de pages dans HXH.
Dans Hunter X Hunter,la cruauté est aussi douce et feutrée que Kirua et surtout Gon sont grossiers ( même si je sais que dans le cas du second, c'est tout à fait délibéré... ce qui n'induit pas forcément que c'est agréable... ) tout comme leur insouciante amitié
L'adoration malsaine des héros pour le combat et la violence faisait des personnages caricaturaux Yusuke et Kuwabara des symboles, ce qui leur donnait de la profondeur...
Or, Gon est "innocent" ; pas étonnant donc que sa psychologie soit très limitée. Le vrai problème demeure dans Kirua qui a perdu la cruauté au profit d'un "pseudo"-combat pour la tempérance, un caractère plat et sans éraflures...
Oui, Togashi se renfonce dans la banalité du shonen commun dont il s'était pourtant élevé avec brio, c'est dommage. Il a beau ménager ses effets, après Greed Island, notre cher Togashi aurait dû passer à autre chose au lieu de s'obstiner dans la surenchère.
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kraken a écrit:
dit moi où tu as vu de la cruauté et de l'immoralité dans yuyu (sauf chez certains mechant et hiei (mais sa cruauté n'est qu'une copie de celle de Ikki de saint seiya)), Yusuke, Genkai et Kuwabara ne sont jamais cruels et Kurama très rarement.
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----- plus tard ... ----
Je me suis, la dernière fois, exprimé un peu vite et un peu mal à propos de Hunter X Hunter, encore fraîchement déçu par le tome 20. Mes excuses donc.
Ce que j'aime dans Yuyu, c'est le côté débile et insouciant. Nous avons l'humour et une petite histoire sans prétention; on sent que l'auteur s'est "éclaté" en créant son histoire et qu'elle rassemble plein de bonne volonté et de bonnes idées.
Il y a peu d'excès dans la gravité. Les personages. Quand je parle d'adoration malsaine, je m'égare. Les personnagese aiment le pouvoir et le manifestent clairement alors que dans HXH cette quête est faite avec froideur, sans enthousiasme. Ca sent le mépris.
Ce qui me déplaît dans Hunter, c'est l'apparition de principe moraux un peu mièvres : l'optimisme envers et contre tout de Gon, la confiance en la jeunesse et blablabla...
Je trouve que Togashi traite son manga avec un peu trop de recul, de contrôle et de mépris, à l'instar de certains personnages. En lisant HXH, j'ai l'impression que l'auteur s'est fait chier.
Parlons en des personnages, un concentré de caritatures à mon sens. ( ai-je besoin de préciser ? ) : Hisoka, le pervers puissant, Biscuit, son exact reflet ( bien que cette relation soit "bâteau", je la trouve assez intéressante ici ) , etc, etc...
Je sais que la principale caractéristique du shonen est l'excès mais n'exagérons pas.
En bref, j'ai l'impression que HXH reprend les défauts de Yuyu sans en reprendre les qualités
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