Ou comment se rendre ridicules par élitisme. Bravo, Tommy, PhénixNoir, belle leçon de snobisme envers un succès populaire.
La popularité d'une oeuvre n'a pas grand-chose à voir avec sa qualité.
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Le sage montre la Lune, l'idiot regarde le doigt.
En attaquant les "Harry Potter" sur la seule base de leur succès commercial, ne passez-vous pas à côté de l'essence même de la saga, les livres de J.K. Rowling ? C'est là que se situe la réelle âme de l'oeuvre, pas dans les pâles dérivés cinématographiques de Chris Columbus ou vidéoludiques de Warner Bros Interactive.
La romancière ne se contente pas de créer un univers riche, cohérent et enchanteur et de développer une galerie de personnages toujours plus profonds. Chaque volet de son chef-d'oeuvre sert un propos toujours affiné, un ensemble de valeurs finement intégrées.
Par exemple, dans "Harry Potter et la Coupe de Feu", Sirius Black dit à Ron, au sujet de M. Croupton et de l'elfe de maison Winky : "Si tu veux savoir ce que vaut un homme, regarde comment il traite ses inférieurs, pas ses égaux". Idée simple mais ô combien pertinente.
Le cinquième volume, "Harry Potter et l'Orde du Phénix", quant à lui, opère un délicat sacrifice, celui de l'action au profit d'une critique de l'aveuglement gouvernemental, l'endoctrinement par l'éducation corrompue, les services secrets et la politique de la langue de bois.
Ce n'est pas pour autant que le personnage de Harry est délaissé, car il subit là une évolution psychologique menant à la prise de conscience de son orgueil intrinsèque et de son propre égoïsme, qui lui sont aussi bien renvoyés à la figure par la tragique fin de l'un des protagonistes que par la figure anéantie de James Potter, ici enfin dépeint comme un être humain, avec ses failles et surtout... sa cruauté.
Enfin, le rythme du livre est lui aussi exemplaire, car toute la première partie n'a pour objet que de faire en sorte que le lecteur accumule une frustration à l'égard des événements injustes qui se produisent. La tension est libérée en un splendide enchaînement de catharsis jusqu'à un dénouement qui jette les bases d'un affrontement futur que l'on devine d'ores et déjà mythique.