Qui n'a pas connu ce jeune garçon plein de boutons, d'apparence négligée et aux lunettes cassées qui nous les bassinait avec ses jeux vidéo, ses mauvais mangas et l'idéalisation d'un monde qui lui serait encore plus cruel qu'ici ?
L'OTAKUVéritable challenge pour tous psychiatres qui se respectent, l'otaku est une nouvelle forme d'autiste, avec une forte connotation sexuelle et fantasmatique, apparue avec la mode des mangas à la fin des années 90 en France. Ils existent depuis de nombreuses années au Japon, pays jamais en retard en terme de cas sociaux.
L'otaku est âgé de 15 à 25 ans, voire plus dans les cas les plus désespérés, et est de sexe masculin à 95%. Dans la rue, rien ne le distingue de la masse, mais il est vrai qu'il sort très peu dans la rue... L'otaku est casanier jusqu'à l'obsession. Il restera cloîtré chez lui, dans son antre, véritable temple dédié au culte de son idole favorite. Notons que l'idole en elle-même peut tout aussi bien être une chanteuse (souvent très jeune), qu'un personnage féminin de manga ou d'animation nipponne. Il ne sortira de chez lui uniquement que pour les choses totalement indispensables, comme aller travailler ou en cours, ce dernier étant le plus courant car l'otaku est surtout étudiant vu sa moyenne d'âge. Il a compris que la fac était le meilleur endroit pour continuer au chaud sa glanderie quotidienne sans avoir les responsabilités de la vie active dont il se sait incapable. Il continuera le plus longtemps possible des études qui le mèneront à une carrière hasardeuse puisque lui-même ne sait pas quoi faire plus tard, à part traducteur ou dessinateur de manga?
Sa semaine se compose de trajets simples : maison-fac, fac-maison. Le week-end, visite dans de la famille proche, un cinéma, un resto jap et une balade de temps à autres dans un parc d'attractions où l'on paie cher pour rire et s'amuser grâce aux chorégraphies de smicard déguisés en souris géante avec des bretelles... Une vie palpitante !
L'otaku-étudiant parasite ses parents en vivant sur leurs dos et leur sueur. Sa vie n'est faite que de loisirs. Peu importe de savoir s'il pourra, oui ou non, payer ses factures à la fin du mois ou remplir le frigo ; ce genre de truc ne le concerne pas, ses parents le font pour lui. La seule chose qui compte est de vampiriser assez d'argent pour pouvoir se payer le dernier DVD du moment. Et lorsqu'il est indépendant, ce qui est tout de même assez rare, tout son argent passe dans l'achat en quantité industrielle de support médias et autres bouquins made in Japan. Son appartement est une copie conforme de son ancienne chambre et il y règne sans partage. Il y est le maître absolu et quelle revanche éclatante pour lui qui n'est rien dans la vie courante ! Rien de mauvais ne peut lui arriver dans ce cocon protecteur, à part une panne de courant ou un incendie. Les rares fois où l'otaku quitte sa bulle, c'est pour aller au Japon, destination obligatoire désormais pour tous fans qui se respectent, pour une période de 15 jours à un mois. Grâce à l?argent de papa/maman, il y fait toutes les boutiques, assiste à un concert de son idole favorite, visite en compagnie d'une cinquantaine d'Américains en short des temples si typiquement japonais, va au karaoké et revient en croyant avoir tout compris de ce pays...
L'otaku collectionne. A défaut d'amis, il s'entoure d'objets. Il aime tenir à jour et exposer sa volumineuse liste de Cd, DVD et autres divx composée sous Excel, sauf sa liste de films de fesses qu'il ne vous donnera qu'après être vraiment devenu copain avec vous. Ce qui compte, c'est entasser le plus de choses possible ! C'est rassurant. Ses étagères sont pleines, ses disques durs sont pleins, sa vie et son c?ur sont vides. Inapte à la vie dite « normale », l'otaku s'est recréé un univers entier. Il vit dans un rêve éveillé. Bien souvent, il est persuadé qu'il partira vivre définitivement au Japon, « où tout est bien là -bas, pas comme ici ! », et qu'il y rencontrera enfin son idole de toujours, quand elle existe réellement. Il a toute les adresses pour cela. Les bureaux de la boîte de production, ceux de l'établissement où travaillent encore les parents de la belle, la maison de disque etc. Impossible qu'il la manque ! Il la séduira sans problème grâce à son côté « french lover » et voire plus si affinités. Amusant venant de lui qui n'a jamais pu avoir ne serait-ce qu'une seule relation, même superficielle, avec une personne du sexe opposé dans toute sa pauvre vie. Le simple fait de faire la bise à une fille, même moche, le convulse, alors une relation complète, tu parles...
L'otaku est une coquille vide, un légume, un loser plein pot, un être qui ne sert à rien. Ses organes à la rigueur, pour une transplantation en cas d'accident mortel... Il consomme, c?est tout. Il n'a aucune vie privée et encore moins sexuelle, à part tout seul, activité dans laquelle il excelle. D'ailleurs, les filles qu'il peut croiser ne l'intéressent pas vraiment, elles ne sont pas aussi belles que son idole. C'est que l'otaku est difficile en plus ! A force de regarder toute la journée des photos de chanteuses rendues plus ou moins sublimes grâce à Photoshop, toutes les autres filles « de la vie réelle » sont devenues moches pour lui. Sa vision de la femme est complètement faussée. A part chez les racailles, on rencontre rarement autant de masturbés de plus de 20 ans que chez les otakus.
Il n'a pas de véritables amis non plus ou juste virtuels de par son ordinateur : des personnes comme lui, en mieux ou en pire, mais qui ne risquent pas de lui apporter la contradiction, qu'il ne connaît que sous un pseudo grotesque dans une messagerie instantanée et qu'il ne rencontrera jamais en vrai.
Il est infoutu de vous parler d'un Cd de musique occidental vu qu'il n'écoute que de la Jpop, une exposition ou le dernier bouquin d'un écrivaillon français. Obsédé par les mangas et les animations, il mêle de manière compulsive les rares mots de japonais qu?il connaît à sa pauvre conversation qui ne tourne que sur le pays du soleil levant. Certaines filles de cette catégorie adorent mettre la particule japonaise « ne » en fin de chacune de leur phrase, donnant ainsi à son interlocuteur des envies irrésistibles d?avortement rétro-actif, sans parler de ces tics de sous-langage écrit employés par toutes bonnes abruties modernes tels que « hi hi hi », « koupineuhhh » et l?insupportable « LOL » dans leurs blogs osant nous déballer jour après jour le néant de leur quotidien.
L'otaku montre le dés?uvrement intellectuel, le vide intérieur et la misère sexuelle de certains individus de la jeune génération française actuelle, la tristement fameuse et si ridicule « génération Albator », même si le borgne de l'espace n'y est pour rien là -dedans et qu'il se passerait volontiers, je pense, de cette descendance trisomique. Pour éviter de le mêler à tout ça, on parlera plus de la génération qui a poussé devant le Club Dorothée ou Youpi ! L'école est finie, avec les dégâts neurologiques que l'on sait, et qui depuis moins de cinq ans envahie les facultés afin d?y apprendre la langue de Mishima mais pour quelques trimestres seulement, le temps de comprendre que, entre lire un manga de Dragon Ball Z en vf et apprendre 3000 kanjis de base, il y a de la marge.