Voici la seconde partie.
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Nous qui auraient dû mourrirent, non, pourrirent dans les tréfonds de l'Enfer, sommes encore sur cette Terre maudite. Nous étions emprisonnés dans ce monde sûrement parce que nous croyions encore à la vie. Cette satané vie, cette chose que l?on nous a imposé et dont nous n?avons jamais voulu, cette chose qui nous fait toujours souffrir, cette chose qui nous fait encore penser à elle.
Notre corps avait disparut, pourrissant à vu d??il dans ses bras. Toutefois, notre âme était restée et maudissait. Elle maudissait tout ce qui était sur cette Terre : mortels, animaux, éléments? tout. Sauf elle.
Pourquoi? Nous n?arrivions pas à nous défaire de son image. Nous ne pouvions pas oublié à quel point elle était si magnifique. Son visage apparaissait partout et nous nous perdions dans ses yeux d?ébènes. Nous n?avions maintenant plus de choix : nous devions la retrouver.
Notre esprit flottant, invisible aux yeux des mortels, cherchait sans cesse cette aura qui la différenciait tant des autres. Nous tombâmes sur ce que les humains appelaient un « bar ». Nous entrâmes donc, pour la voir pleurer et boire, seule, dans son coin. Son visage n?exprimait que de la tristesse et un profond désespoir. Mais pourquoi? Nous approchâmes donc et nous installâmes face à elle. Le fait d?être si proche de celle que nous aimions était étrange, mais ô combien magnifique. Nous tentâmes de prendre ses larmes, mais nos mains passèrent au travers et nous entrâmes en contact avec son âme. Elle ressentit quelque chose de froid, mais de familier, en elle. Elle se leva donc et chercha autour d?elle, posant ses yeux partout.
- Ou es-tu?
Les autres humains autour d?elle la regardait étrangement. Elle avait posée cette question à haute voix? Alors, faisant ce qu?aucun démon n?avait jamais fait, nous nous montrâmes à elle et face aux autres humains, même si nous devions risquer notre existence.
Notre vue paniqua tout le monde et tous reculèrent, sauf elle. À leurs yeux, nous n?étions qu?une sorte de brouillard mauvâtre sans vie, possédant deux bras, aucune jambe et deux yeux rouges, mais nous n?avions aucun visage? Néanmoins, tous purent voir à quel point nous étions désespéré.
- Nous sommes là douce Marie, uniquement pour vous dire adieu pour l?éternité. Nous n?en pouvons plus de ce monde cruel sur lequel nous ne pourrons jamais être heureux. L?heure est venu pour nous de nous retirer et de vous laissez en paix.
Cette déclaration la désespéra encore plus.
- Non, ne refait pas ce que tu m?a l?autre soir dans la cathédrale? N?as-tu donc pas compris ce pourquoi je suis venu te chercher?
Nous ne répondîmes rien.
- Je t?aimais moi aussi finit-elle.
Cette déclaration, notre folie, et notre suicide nous sautèrent au visage.
- Reste? Nous pourrions parcourir le monde à deux.
- Mais que vaut le monde... À nos yeux, il n'est qu'un terrain sur lequel les Hommes s'affrontent pour être le plus puissant.
- Mais que fais-tu de l?amour ?
- L'Amour? Ce sentiment utilisé pour faire la Paix, pour s'aimer, n'est qu'un fardeau, un fléau. Ce sentiment ne nous a pas apporté la paix, mais la guerre, la haine et la folie. Sommes-nous malades pour voir les choses ainsi? Est-ce que notre esprit c'est torturé depuis que je l'ai vous ai vu dans la rue?
- Et moi ?
- Toi ? Tu es ce qui nous retient sur cette Terre depuis notre suicide. Tu es notre seule pensée, notre seul souvenir, notre seule inspiration.
Elle ne trouva rien à dire. Son visage se démantela encore plus sous le désespoir et la tristesse.
- Oooh... Mais ce monde inutile et sans vie, je te le donnerais sans hésitation. Nous décrocherions la lune et vous la donnerais en mains propres... Et notre âme... Elle est à toi. Nous ne sommes qu'un esclave, un pion, un moins que rien dans ta vie. Mais tout de même, la seule chose qui nous garde en vie est ce sentiment, ce fléau, que nous avons pour toi. Nous sommes à ton service, à jamais.
- Alors obéis moi? reste, s?il-te-plait. Reste dans mon monde.
- C?est impossible.
- Alors emmène moi dans le tient.
- Ce monde n'est pas le notre. Il est le tient. Notre monde n'est pas le tient, mais le notre. La Beauté et la Laideur ne sont pas fait pour être ensembles. Donc nous ne sommes pas fait pour être ensembles, toi et nous. Nous devons partir. Mais plus nous y pensons, plus nous avons mal. Plus nous avons mal et plus nous pleurons. Et plus nous pleurons, plus nous y pensons. Ce cercle vicieux dirigera notre vie jusqu?à la fin des temps.
Elle tomba à genoux et pleura. Nous miment ce qui nous servait de bras sous son visage afin de le faire remonté.
- Mais ne désespère pas. Ou que tu sois, nous serons toujours avec toi. Oublis nous, laisse-nous pourrir dans les entrailles du monde, et aime comme tu n?a jamais aimé. Nous sommes un démon, et toi une mortelle. Notre amour est impossible.
Elle mit sa main dans le brouillard de notre bras, tentant de le retenir.
- Laisse-nous partir? Oublies-nous. La seule chose qui nous retiens en ce monde est le fait que tu t?accroches à nous. Oublies-nous, et nous pourrons partir. Nous sommes arrivés seuls, et seuls nous repartirons?
En un ultime effort, elle parvint à briser sa volonté, et notre image s?effaça peu à peu. Lorsque notre visage fut sur le point de disparaître à son tour, nous priment la parole pour la dernière fois.
- Aime comme tu n?as jamais aimé, douce Marie. Laisse-nous pourrir, et laisse toi grandir.
C'est le chemin que nous avons choisit... Nous préférons la savoir en sûreté avec un mortel plutôt que de la voir avec la mort aux trousses.
FIN
_________________ Que l'Empire de Glace règne sur tous les autres.
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