Adaptation fidèle, trop fidèle, d'un comic de Frank Miller qui était réticent au portage d'une de ses oeuvres à l'écran (après le carnage de Robocop 2 et 3...).
Sin City est, comme son nom l'indique, la ville du péché, où le crime, la trahison, la corruption et la loi du plus fort sont rois. Frank Miller a travaillé près d'une dizaine d'années pour peaufiner cet univers malsain, en lui offrant une individualité graphique rare, en parfaite adéquation avec le genre.
Le Film a un casting de première catégorie [(Jessica Alba *bave*, Rosario Dawson *bave encore*, Mickey Rourke, Elijah Wood (!), Bruce Willis (toujours aussi mauvais...)], une technique irréprochable et une mise en scène lechée, suivant à la trace le découpage du comic mais quelques éléments font que ce film n'est pas le chef d'oeuvre ultime du film noir (aussi excellent, hallucinant, époustouflant, etc. qu'il soit)
1) Une adaptation trop fidèle.
Dans une bande dessinée, un détail narratif très important peut être traduit en une seule case; le cinéma, de fait tout ce qui est animé, non.
Ainsi le nombre de scènes clefs qui ne durent que quelques secondes gâchent la compréhension globale du titre et lui fait perdre beaucoup de son impact.
2) Robert Rodriguez, ou "Le numérique c'est trop l'fun"
La technique tape tellement à l'oeil que le retour aux couleurs après le film est dur, pour dire à quel point c'est marquant même si les effets de lumières soient assez aproximatifs (très expéditifs)
Au début du film et ce jusqu'à la moitié j'ai pas arrêté de dire : "C'est époustouflant mais on dirait des images de synthèses..." j'avais raison, il n'y a que les deux véritables décors et les acteurs qui ne soient pas numérique, pour cette raison il faut saluer la performance des maquilleurs (plus que celle des acteurs qui devaient souvent jouer seuls) pour leur rapidité ... (eh oui, un film à moitié numérique ça laisse la caméra tourner presque tout le temps)
3) Le scénario.
Film divisé en trois parties, je pensais qu'elles allaient se compléter l'une à l'autre, qu'un personnage allait avoir une influence involontaire sur les actions d'un autre, ben il n'en n'est rien. Ces histoires n'ont rien à voir entre elles mêmes si elles apportent leur lot de personnages charismatique et de scènes d'anthologie.
Bruce Willis est Hartigan le flic au grand coeur qui respecte un code d'honneur comme les antiques chevaliers, "Old Man Dies, Young Ladie Lives" il lutte pour la survie de l'ange de pureté de Sin City, Nancy Kalahan (Jessica Alba. Enfin "ange de pureté" quand on est cow-girl euh...)
Mickey Rourke est Marv, le gros bourrin aux méthodes expéditives et sadiques qui ne recule devant rien pour venger le meurtre de sa femme.
Clive Owen est Dwight, le gars qui doit porter sur lui toutes les erreurs qu'il commet.
Moi j'dis que 3 courts-métrages (ouai des sketches, rien à foutre) pour faire un film pareil c'est dommage, les cross-over sont plus habiles et permettent une meilleur continuité/complexité scénaristique, quite à ne pas être fidèle à l'oeuvre originale.
En Conclusion : FILM EXCELLENT mais gâché par le manque de professionalisme de Robert Rodriguez (du type Georges Lucas... "On mise tout sur le numérique et la musique, le reste on s'en fout") [et par le jeu d'acteur de Bruce Willis mais on commence à y être habitué] DISPOSANT D'UNE TECHNIQUE HALLUCINANTE ET D'UNE VIOLENCE JOUISSIVE.
(Rarg Elijah Wood...)
Petit jeu : Essayez de différencer les émotions de Bruce Willis...
: Bruce est faché,
: Bruce est content,
: Bruce est blessé, etc. (il atteint le sommet du mauvais jeu dans la scène finale d'Armageddon.)
Edit : Je note ce film à ... ***