"Syrial" est à mon sens un espoir. C'est la preuve, pour moult équipes de film amateur, que de nos jours, avec la démocratisation numérique du média visuel et sonore, tout est possible, et pas en fonction de budgets de plusieurs centaines de millions de dollars.
Le logo de Funglisoft, reprenant la typographie de celui de Squaresoft, annonce la couleur : voilà un groupe qui aime "Final Fantasy" et qui l'assume. Mais ce n'est pas là la seule inspiration de "Syrial", leur dernière oeuvre : on peut également y déceler l'influence de Moorcock, son goût pour les univers chaotiques, au bord de l'annihilation (à moins que ce ne soit "Legacy of Kain" ?).
Dans ce monde fantastique, magie et technologie s'affrontent depuis une éternité. Les quatre élémentalistes sombres et leurs contreparties de lumière maintiennent l'équilibre des choses. Mais bientôt, l'opposition des forces provoque une série de catastrophes...
D'emblée, on est confronté au paradoxe du film amateur : défauts et qualités s'interpénétrant de bien triste manière. La réalisation et le montage sont superficiels, les talents des acteurs inégaux, le scénario dénie toute psychologie aux différents protagonistes de l'intrigue et dans l'ensemble, peu de choses sont développées, approfondies. Il y a une vraie richesse dans tout cela, mais c'est une grande aventure épique passée en accéléré, au point qu'un certain manque de clarté s'installe parfois... encore plus dans les passages consacrés aux élémentalistes sombres, qui ont la mauvaise habitude d'être tous vêtus de la même manière (ne parlons même pas des ténébreuses capuches - insérez ici un rire machiavélique -). L'héroïne est de surcroît le moins développé des personnages, son histoire torturée est pour ainsi dire gommée par son véritable secret. Malheur !
Pourtant, pourtant, quelque chose passe. Il y a de l'émotion dans cette oeuvre, du mordant, de l'action telle que plus guère de cinéaste n'ose en mettre en scène. Certaines séquences sont frappées du sceau de la grâce.
[spoiler]Je songe notamment à l'instant où l'élémentaliste sombre voulant assassiner ses pairs suggère au dernier de ses alliés encore en vie de le pourfendre de l'Epée dévoreuses d'âmes pour, avec sa puissance accrue, remporter la victoire sur la Création de la technologie. Directement inspiré, si je ne m'abuse, du roman "Stormbringer" clôturant le cycle d'Elric de Moorcock, ce passage bénéficie d'un souffle désespéré... des plus séduisants.[/spoiler]
Les trois parties de l'oeuvre :
"Syrial" : Première partie.
"Syrial" : Deuxième partie.
"Syrial" : Troisième partie.
Lien Emule pour télécharger le tout :
ed2k://|file|Syrial.DivX.avi|551409376| ... 6FE7F23A|/