S'il n'est pas condamné, du moins le RPG japonais est-il un genre que j'en suis venu à
haïr, personnellement, de chaque parcelle de mon être.
Je reproduis ici mes propos récents sur
le forum Background :
Raphaël Lafarge a écrit:
Le RPG à la japonaise est une perversion (pour reprendre un terme qui m'est cher, à l'amusante connotation judéo-chrétienne), et la plupart du temps, se livrer à cette activité n'est que ruine de l'âme.
Schémas répétitifs, archétypes vus et revus... tout cela, on peut le pardonner, de nombreuses oeuvres ont tourné cela à leur avantage (dans les animés, je pourrai citer "Utena", où le martèlement incessant du rituel de montée des marches et de duel rythme les épisodes et fortifie la trame).
Mais il y a une chose que je trouve parfaitement répugnante, c'est la mécanisation de la violence, qui devient plus qu'un moyen, un quotidien ; c'est la routine pour le joueur de RPG que d'exterminer tout ce qui passe sur son passage sans autre forme de procès et surtout, sans se préoccuper aucunement de la logique ou de l'importance scénaristique de ce grouillement perpétuel de monstres. Les univers ne sont généralement pas conçus en tenant compte d'une telle affluence (pour prendre un exemple populaire, comment le paisible village de Kalm pourrait-il supporter la moindre attaque de ces lions-loups qui rôdent dans la région ?) et pire encore, le bourrinage systématique dépouille de tout impact dramatique les affrontements plus importants. Le combat n'est plus un symbole (de désespoir, d'absence de sens, de courage ou de tout ce que vous voulez), c'est juste une tradition. Bête et méchante, perpétuée sans fin.
Les donjons, aussi, ne sont pas mal dans le genre, sciant sans cesse le rythme de l'aventure de dédales aussi superflus qu'ennuyeux.
Et sur
le sujet "Grandia 2" :
Raphaël Lafarge a écrit:
Je ne pense pas aborder à nouveau de RPG avant longtemps, la formule des villages/donjons me reste de plus en plus en travers de la gorge. Je suis las de la mécanisation de la violence et de la rigidification d'une histoire en étapes obligatoires pour "étoffer" et "allonger" un jeu. "Grandia 2" est génial, mais je l'ai fini en cinquante heures et il serait tout aussi bon si on pouvait l'achever en vingt heures. Je peux en dire autant de la quasi-totalité des "Final Fantasy" et d'une tonne de RPGs. J'en ai assez de cette répétitivité ; généralement, quand on doit "travailler à la chaîne", on fait ça en usine et on est payé pour ça. Quitte à décimer bêtement des milliards de tonne de viande trop agressive, autant faire ça dans "World of Warcraft" pour revendre des personnages après... chose que je ne ferai jamais, mais qui sera moins vaine et moins absurde qu'aucun parcours de RPG.