Le studio Bee Train a d'ores et déjà annoncé que
Noir serait le premier volet d'une trilogie, mettant chaque fois en jeu deux femmes en déséquilibre. On a récemment pu découvrir
Madlax, deuxième volume du cycle, petit bijou dans lequel les éléments de son prédécesseur étaient portés à leur paroxysme, parodiés et sublimés.
Si on attend toujours la conclusion de cette trilogie,
Avenger, toujours produit par Bee Train, pourrait faire figure de série parallèle, ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre, un anime lui aussi plein de violence, d'émotions, qui se déploit lentement au gré d'épisodes variés, qui semblent parfois composés de bric est de broc.
Dans un futur lointain, Layla, jeune fille morose et énigmatique, parcourt les étendues désertiques de Mars. Un seul but l'anime : détruire Volk, dirigeant suprême des cités martiennes, que l'on dit invincible. Dans ce monde hostile, où l'eau est une richesse précieuse et où les femmes n'enfantent plus, deux personnes s'attachent aux traces de Layla : Nei, une androïde de protocole, seul être envers lequel Layla semble éprouver des émotions, et Speedy, sorte de bricoleur du dimanche, qui en pince vaguement pour l'aventurière.
De victoires en victoires, Layla se rapproche inexorablement de son but tandis que Speedy va finir par comprendre quel lien mystérieux unit la guerrière et Volk et surtout en quoi celui-ci met en jeu l'équilibre de la société martienne.
Avenger est une courte série, de treize épisodes. Et tous tournent autour d'un thème central : l'obsession. Si les premiers épisodes, tout comme le personnage de Layla, peuvent sembler creux, c'est parce qu'ils reflètent le sentiment qui habite la jeune fille dès le départ, au point de la dénuer de toute émotion humaine : le désir de vengeance. Du coup, comme Speedy et Nei, le spectateur doit s'attacher aux pas de cette jeune fille apparemment invincible. On découvre avec eux des gens, des cités (l'aspect graphique est l'une des grandes réussites de cet anime). Et là , de temps à autres, une petite lumière apparaît, oh, pas grand chose : quelques paroles banales, une ou deux rencontres. Et peu à peu, l'alchimie prend.
En parallèle, l'intrigue vue du côté de Volk et de son amie (amante ?) Westa permet une approche plus dynamique et également très humaine de l'histoire. Les motivations de toutes les forces en présences sont passées au crible, sans que jamais on ne parvienne à juger de qui a raison et qui a tort.
Cette série, malgré son aspect et de splendides passages de combat, n'est pas avant tout un anime d'action mais une série de portraits, tournant autour de Layla. Pour peu que l'on soit près à accepter la lenteur du récit,
Avenger se révèle un anime extrêmement touchant, qui parvient à nous faire vibrer sans jamais tirer sur la corde du pathétique. Plus, bien plus qu'une simple curiosité.