Pour la énième fois, on a droit à la fabuleuse astuce de la lycéenne japonaise projetée dans un monde exotique. Combien de fois ai-je vu ça ? Je ne saurais les compter, et pourtant, je ne suis jamais qu'un modeste amateur occasionnel de mangas et d'animés, en aucun cas un connaisseur ! En bref, le stéréotype ultime, prétexte à bon nombre de quiproquos et à un attachement facile malgré un univers bien différent du nôtre, cela grâce à cette étrangère, précisément, venant de notre époque et de notre planète, partageant une partie de nos connaissances et de nos réactions, à laquelle on peut s'identifier au fil des épisodes.
Au niveau des clichés revisités, on trouve aussi l'épée maudite à l'origine terrible et aux propriétés traîtresses, qui confère au héros la force de vaincre ses adversaires, les méchants démons sans aucune moralité qui ne veulent rien d'autre que la destruction de tout, parfois indirectement et via divers expédients tels que les artefacts magiques, la réincarnation de l'être jadis aimé et d'autres images bien connues.
Si le manga n'est guère surprenant, il demeure plaisant par ses personnages, à commencer par Inu-Yasha lui-même, le guerrier bourru typique, qui cache un coeur d'or sous ses dehors brutaux. Hélas, en définitive, les idées fourbes sont peu nombreuses, le déroulement de l'histoire manque de piment et on se retrouve pris au piège du cycle infernal du manga "de gare" : des rebondissements, des combats, d'autres rebondissements, d'autres combats, encore des rebondissements, encore des combats, où les adversaires se révèlent bien sûr être de plus en plus forts, et où la défaite N'EXISTE PAS pour le héros, juste un moment de faiblesse durant lequel l'ennemi fera mine de l'achever avant d'être anéanti...
A force de s'attacher au rythme, certains récits y perdent leur âme.
_________________
|