Pen-Pen m'ayant passé les deux DVDs des OAVs, j'ai pu découvrir cette oeuvre dont j'entendais vaguement parler de temps à autre dans le Milieu.
"Guyver" reprend les codes du metal hero (comme un sentaï, mais avec un seul personnage... façon X-or) et les adapte de manière un rien plus sérieuse que ce qu'on a l'habitude de voir. Au point que l'univers prend un aspect quelque peu sinistre : l'armure biomécanique s'empare véritablement du corps d'un jeune garçon nommé Sho et fait démarrer en lui une mutation (les organes de communication sur les omoplates en sont le symptôme le plus visible). Dans les périodes de symbiose, l'organisme de combat vient envelopper totalement l'adolescent et étend ses ramifications en lui, à tel point que l'on peut davantage parler de fusion que de protection.
D'autres aspects de l'histoire sont cruels, la rapprochant de "l'horreur biologique" telle que l'on a pu l'admirer dans les travaux d'H.R. Giger ou de Rob Bottin. On peut également apprécier les faciès des personnages, de style typiquement années 80, avec des contours ronds et sympathiques à la "Ranma 1/2". Cette douceur des traits contraste avec les malheurs survenant tout au long de l'histoire.
Mais dans l'ensemble, pas de quoi crier au chef-d'oeuvre. Par exemple, l'aspect de Guyver n'est guère harmonieux, tentant une hybridation hasardeuse entre les angles brutaux d'un mécha (voyez par exemple les yeux trapézoïdaux) et les contours organiques d'un Alien. Les musiques, également, sont tout à fait moyennes, seul le générique tire son épingle du jeu... et encore.
Le pire demeure la mythologie de base de l'histoire, une sombre affaire de créatures extraterrestres qui auraient créé l'homme comme base des Zoanoïdes... ce qui, hélas, n'explique ni les buts de la multinationale Chronos ni la présence des trois armures Guyvers sur Terre.
Notons quand même quelques éclairs de génie, comme le cruel et tragique combat entre Guyver et Enzyme. Chargé de sens, impliquant psychologiquement les deux combattants à un niveau extrême, cet affrontement est éprouvant pour le spectateur, tout en montrant ce que l'animation japonaise peut produire de plus horrifiant en matière de "boss".
On a aussi la démonstration de la puissance des conglomérats ou une certaine "fraternité" existant entre Guyver I et Guyver III ("Je dois le sauver... il est lui aussi un Guyver"), ce qui tendrait à indiquer qu'au-delà du support humain, ce sont bel et bien les armures qui utilisent leurs "propriétaires".
Peut-être que le manga dont est adapté l'animé est plus intéressant, scénaristiquement parlant.
Un film américain semble avoir été développé à partir de l'oeuvre japonaise :
Avec un Guyver encore plus laid et notre cher Luke Skywalker dans le rôle du personnage principal... à voir ?