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Merci à Brice pour les précisions en ce qui concerne la situation Ylric-Nube. Messages de confusion effacés.
Brice s'adressait en fait à Ylric qui avait écopé de l'aspect de Nube, par suite de l'utilisation de la technique de ninjutsu. Le processus n'avait pas uniquement doté le ninja de l'aspect du fanzineux engourdi : il avait effectué un échange complet d'apparences. Pendant qu'il engageait une discussion avec sa connaissance, mystifié par le changement, des choses se tramaient ailleurs, dans un sombre bureau de la Japan Expo...
Il était le Directeur, le véritable dirigeant de la convention. Il avait consacré sa vie à corrompre d'innocents néophytes pour en faire des passionnés extrémistes de mangas et d'animés. Les clans intégristes tels que les fanatiques de "Neon Genesis Evangelion", de "Love Hina" ou encore de "Kenshin" étaient son plus grand succès. Il vivait par le mal et pour le mal, et c'était pour réunir les pires d'entre les pires, les plus dangereux spécimens d'otakus qui avaient jamais pu marché sur la planète, qu'il avait créé la Japan Expo, son dernier chef-d'oeuvre.
Nul ne connaissait son nom, mais tous savaient qu'il était le Directeur. Un amateur de "Excel Saga" aurait vu en lui une réplique un rien plus charismatique et ténébreuse de Cet Homme, la Némésis de Pedro... si seulement l'être machiavélique avait été éclairé ! Car le sombre bureau représentait la quintessence des sombres bureaux. Mille fois pire que la ténébreuse retraite de Gendô Ikari au sein du Central Dogma, par exemple, cet endroit contenait pour toute lumière celle d'un petit écran, seul contact du Directeur avec le monde extérieur pendant toute la période de la convention - non seulement la Japan Expo elle-même, mais aussi ce qui précédait et ce qui succédait, des mois et des mois d'organisation (avant) et de rangement (après).
Actuellement, le Directeur passait en revue les enregistrements des différentes caméras de surveillance. Cette année, pour la Japan Expo 2003, ses bien-aimés otakus avaient été plus violents que jamais. Bientôt, il pourrait les recruter et les parquer en camps d'entraînement, en attendant de les lâcher de par le monde pour des missions kamikazes, pour les besoins de leur cause. Il savait qu'il oeuvrait pour le mal. Et il vit que cela était bon.
Enguerran, Cédric, Christopher et Nube sous l'apparence d'Ylric furent interrompus dans leur discussion par le claquement de la porte des toilettes.
L'homme sur le seuil n'était pas inconnu d'Enguerran, qui se pétrifia une fraction de secondes avant de feindre la nonchalance.
Leurs regards se croisèrent.
C'était le garde au cou enserré par une minerve et à la joue balafrée, celui qui pouvait tirer de ses poches n'importe quel objet, le seul opposant qui avait réussi à leur résister parmi la sécurité de la Japan Expo. Etait-ce un bien ou un mal qu'Enguerran ne soit à cet instant aux côtés d'aucun de ceux qui avaient été confrontés à cet agent durant la journée précédende.
Le garde entra dans les toilettes d'un pas militaire, suivi de cinq de ses collègues.
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