Ton. Rang. Supérieur.
Merde, Docteur Fatalis est parmi nous...
Bon, Darly, on ne va pas parler du ridicule et du côté nauséeux de ta déclaration, il y a des choses qui ne méritent pas que l'on s'étende dessus. En fait, ton message tout entier ne le mérite pas, tiens. Allez, zou, c'était
intéressant, mais je préférerais (ce n'est pas une obligation) que tu fasses ton comique troupier dans le Forum de la Liberté.
Je suis plutôt du côté de Jalk que de celui de Loup Céleste : certains artistes manquent un peu de courage. Soumettre son oeuvre à l'appréciation d'autrui, c'est nécessairement s'exposer à l'incompréhension ou à la mauvaise interprétation, voire pire, la critique complètement justifiée d'un aspect nauséeux ou paresseux. En tout cas, moi, en tant que créateur (avec un petit c, hein, Fatalis ?), du haut de ma vingtaine, je considère que c'est le pire avis que l'on puisse recevoir... même si en fait, c'est le meilleur, celui qui nous fera évoluer et qui nous aidera à nous surpasser.
Il y a un moment où il faut arrêter de craindre les insultes et crachats en tous genres et y aller. Le monde est plein de blessures, méritées ou injustes, et
aucune création n'a d'avocat, au final.
Puisqu'on est supposés parler du rapport du créateur au public, je préfère créer en cherchant ce qui a besoin d'être raconté (par rapport à mes tripes, mes désirs plus intellectuels, le climat philosophique, ou tout simplement à la dramaturgie naissante de n'importe quelle histoire qui, chez moi, devient vite un peu unilatérale, j'en ai bien peur) plutôt que par rapport à ce que ce public bien-aimé attend, désire, demande.
Mais ce n'est pas pour autant que je me fous de ces opinions. Je vis très mal certaines critiques. Je pense que tout le monde vit mal certaines critiques. Cela dit, si ce sont des blessures, on nous les a infligées avec
l'arme même qu'on a confié au public. Et ceux qui n'ont nulle envie de la moindre coupure n'ont qu'à créer des bâtons plutôt que des épées ; ils éviteront les polémiques, mais ils recevront les contusions qu'on ne manque pas d'infliger à grands coups d'oeuvre "mièvre", "niaise" et "guimauve".
Mais alors, me direz-vous, un artiste, c'est surtout un masochiste ?
Post-scriptum : Morgan, ne défendrais-tu pas un rapport trop personnel aux artistes ? Le rôle critique n'est pas de "punir" le créateur pour son caractère, aussi détestable soit-il... enfin, il ne me semble pas.