Emmanuel, le scalpel.
Voyons voir.
Proposition n°1 : Les précieux objets de quelqu'un entretiennent ses plus vifs ressentiments.
Proposition n°1bis : Ceci est accompli "non sans malice".
Proposition n°2 : Il est difficile de renoncer à ces précieux objets.
1, 1bis et 2, compatibles, forment la phrase :
2, bien que 1 (précisé par 1bis).
Sens de 1 : attachement mène à ressentiment : jalousie, peur, etc. "Entretient" : suppose non une création véritable du ressentiment, mais une nourriture apportée à celui-ci, peut-être en lui fournissant un objet sur lequel se fixer, une incarnation donc.
Exemple de cette proposition 1 : Untel est jaloux de nature. Il va focaliser et incarner cette jalousie dans sa petite amie, qui va devenir l'objet et la source constante de cette jalousie innée dans le caractère.
Sens de 1bis : aspect malin de ce mécanisme. "Malice" : suppose non un insu de la part du sujet, mais une intention de la part de l'objet. Abus de langage ou véritable intention anthropomorphiste ? Peut en tout cas faire sens dans le cas où l'objet est un être conscient (cf. exemple ci-dessus).
Continuation de l'exemple : la petite amie, consciemment ou inconsciemment, entretient cette jalousie, joue avec.
Sens de 2 : malgré le mécanisme exposé ci-dessus, il est difficile pour le sujet de se séparer de l'objet. Logique si l'on considère que c'est l'attachement à l'objet (proximité à soi, prix attaché) qui permet le mécanisme décrit (trop grande importance attachée à l'objet d'où inquiétude au sens fort du terme). Pose le paradoxe : difficulté de s'éloigner de quelque chose qui nous fait du mal, car on l'aime. Solution éventuelle du paradoxe, comme suggéré ci-dessus : bilatéralisme automatique, tout attachement a des conséquences néfastes (ou potentiellement néfastes) sur celui qui le forme (A subcontraire de B mais A suppose B et inversement). À notre avis, c'est là le fond de la pensée de l'auteur.
Mettez-y quatre cc de rigueur, dix cc de clarté, deux cc de raison pure et envoyez en réa.
|