EFFONDREMENT :
Livre de Jared Diamond.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jared_Diamond
Son livre a pour thème la vie et la mort des civilisations.
Il traite du passé à travers l’étude de quelques exemples de succès ou d’échecs, du présent et de quelques futurs possibles.
1) Les sociétés du passé ayant échouées sont notamment celles des Mayas, de l’île de Pâques et des nordiques au Groenland.
Les sociétés ayant réussies sont, entre autres, une société polynésienne le jour où les habitants ont décidé de tuer tous leurs cochons pour préserver leur environnement, la Nouvelle Guinée, et le Japon des Tokugawa (17 ° siècle.)
L’Islande forme un cas à part, la catastrophe frôlée ayant été évitée.
Pour lui les facteurs déterminants sont :
- l’environnement, qui peut être favorable ou défavorable …… L’Islande, le Groenland constituent des environnements défavorables et l’ Ile de Paques aussi. Il peut changer. En période faste, la démographie, l’utilisation des ressources peuvent dépasser ce qui est disponible en période moins favorable et un léger changement au mauvais moment peut être source de catastrophe.
- la démographie : les ressources dites renouvelables sont limitées et une surconsommation due à une surpopulation entraîne leur disparition.
- les relations avec l’environnement, la déforestation notamment constituent un enjeu majeur.
-les relations avec les autres sociétés environnantes. Par exemple, la fermeture relative des relations avec l’Afrique tarissant l’approvisionnement en ivoire, a permis le commerce de l’ivoire de morse et a favorisé le maintien des nordiques au Groenland. L’accès renouvelé à l’ivoire africain a tari la source. Le caractère hostile ou pacifique des relations peut jouer.
- La capacité de changement, d’évolution, d’adaptation : le Groenland se refroidissant, les nordiques disparurent, les Inuits survécurent. Certaines sociétés ne voient pas les problèmes, ne prennent pas les bonnes décisions ou ne savent pas adapter leurs structures, d’autres si.
La notion d’échec était autrefois plus ou moins relative : la société nordique au Groenland a survécu 4 siècles ….. Si la civilisation polynésienne de l’île de Paques a disparu, elle a prospéré pendant environ 5 siècles et des pascuans ont survécu.
Mais l’échec signifie de grandes tensions sociales et politiques dans la période précédant l’effondrement final. Les dominants, soit sont exterminés, avec comme exemple probable, l’île de Paques, soit sont les derniers à mourir de faim comme les nordiques du Groenland.
Aujourd’hui, si nous échouons nous échouerons tous.
2) Il insiste sur le fait que nous vivons tous sur la même planète et que nous sommes en train de la saccager.
Les Inuits sont la population au monde dont le sang concentre le plus de métaux lourds.
La bio pollution c'est-à -dire le fréquent transfert d’espèces dans un environnement nouveau est source de catastrophes, dont le lapin en Australie constitue un bon exemple.
L’exemple de l’Australie comme exemple de destruction d’un environnement fragile est impressionnant.
Il termine en insistant sur le fait que le désastre n’est pas inévitable, mais suppose des choix draconiens. Tous les habitants de la planète ne peuvent vivre comme les occidentaux et même eux doivent accepter des adaptations.
Il termine en critiquant un certain nombre d’aphorismes:
- l’environnement doit être mis en balance avec l’économie, serait un luxe : en fait, les atteintes à l’environnement représentent un coût économique important même s’il est caché en partie. Les populations du tiers monde sont également victimes des problèmes d’environnement.
Les récoltes américaines sont compromises par la disparition en cours des insectes et oiseaux pollinisateurs.
- la technologie résoudra tous les problèmes : elle en crée et ceux-ci ne sont pas toujours anticipés ….
- il existe des ressources alternatives ….. Peut-être, dans le futur, qu’il faudra produire. Certaines sont limitées (vent/soleil), d’autres supposent des périodes de conversion assez longues.
- il n’y a pas de problème alimentaire mondial, la production serait suffisante. A supposer que ce soit vrai (
http://www.vertigo.uqam.ca/vol3no2/actu ... alite.html et
http://www.agrobiosciences.org/article. ... ticle=1901), la redistribution suppose une diminution de la consommation alimentaire en occident et d’importants transferts à des coûts financiers importants.
- tout va bien, le niveau de vie croît et il n’ y a pas de signe prévisible d’effondrement important ! Vrai pour les populations des pays développés mais elles vivent sur leur capital, pas sur leur revenu environnemental. Le déclin peut suivre de très prés l’apogée.
- les sombres prévisions du passé ne se sont pas réalisées : certaines prédictions ont été fausses, d’autres ne l’ont été que sur le calendrier, d’autres se sont révélées exactes. C’est le principe de la protection contre l’incendie : il y a de fausses alertes, mais globalement, il faut des services de lutte contre l’incendie et des assurances.
- la crise démographique se résout d’elle-même : Le niveau démographique est déjà trop important pour assurer à tous un niveau de vie « décent » suivant nos normes. La croissance démographique non maîtrisée est un facteur de pauvreté.
- les problèmes sont pour plus tard : vrai et faux. Il y a déjà des problèmes et pourquoi lutter pour nos enfants et petits enfants au niveau individuel si c’est pour détruire collectivement leur avenir.
Une remarque personnelle : la recherche du profit maximale à court terme est elle compatible avec la solution des problèmes posés ?
L’auteur donne des exemples de sociétés commerciales internationales qui ont intégré la contrainte environnementale mais, à mon sens, il faut un changement de logique.