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Le truc c'est que les humains se sentent superieurs aux animaux, alors que ce n'est pas vrai, mettez un homme et un jaguar dans une jungle sans aucun matos(fringue fusils nouritures) pendant une semaine et devinez qui va s'en sortir ? Le jaguar bien sûr. Nous sommes en haut de la chaîne alimentaire, mais nous ne sommes pas supperieurs, ce qui est supperieur aux animaux et aux humains, c'est la technologie nous sommes puissants car nous la maîtrisons, mais sans elle nous ommes perdu. Il suffit qu'une utre espèce la maîtrise ou que la technologie se rebelle (oui le fameux mythe du micro-onde agressif ^^) et nous ne serons rien de plus que les phoques et autres renards: des proies, du gibier.
Voilà qui est assez creux, car, même en prenant pour critère la supériorité via la chaîne alimentaire (-encore faudrait-il
oser l'assumer), on pourrait, de même, limer les dents du jaguar ou supposer un petit changement climatique - les petites bêtes résistent très mal à cela. Cessons de fantasmer sur telle ou telle restriction : l'homme
est son intelligence, il
est donc ce qu'il en fait (bien plus que le jaguar n'incarne sa dentition).
Non, ce que le l'homme a d'inférieur à l'animal, c'est bien ceci : que face à un tel déluge de violence, il ne puisse trouver d'autre échappatoire que de se chercher un quelconque "responsable", à condamner sans réserve.
Qui peut blâmer le brave dépeceur des steppes du nord, eh ? C'est au contraire une certaine forme de courage (dont les petits pleurnichards que nous somme ne peuvent se targuer) que de plonger les mains dans la chair rosée afin de nourrir sa conne de famille, et ce contre vents et marées (caricaturons, nous ne sommes pas à ça près). Je doute même qu'ils aient conscience de la
souffrance de ces "fourrures vivantes" – sans doute ignorent-ils jusqu'à la location des centres nerveux de cette même souffrance (car, me dira t-on, un bon coup de machette en travers du crâne suffirait à régler le problème). Quant à ceux qui les entretiennent, ils ne font que surfer sur la vague économique qui les porte, et évitent tant que possible de "fouiller dans la merde", comme leur sage expérience le leur a enseigné. Et pour en venir finalement au consommateur : s'il s'écoutait, le pauvre, il cesserait de souiller la Terre de son impure présence, comme l'y incitent sourdement les médias qui font leur blé sur la culpabilisation de l'honnête citoyen (…et finissent par véhiculer bien trop d'exhortations contradictoires pour qu'elles ne se neutralisent pas d'elles-mêmes).
Nul cynisme en cela, juste un refus de s'acharner sur une quelconque institution (celles-ci, prise à part, étant exemptes de tout reproche). Alors, le Grand Responsable, rien de moins que la société ? Et c'est sur ce point que la plupart des écolos de quartier se rendent aussi ridicules qu'exécrables : car à cette dernière, ils vous opposent un modèle de "pureté naturelle", tout au moins équivalent en matière de
cruauté (- pour rester sur la même définition "geignarde" de ce concept). Et réalisez-vous pourquoi ils tolèrent *cela*, du haut de leur fauteuil, alors qu'ils ne cessent de médire sur notre
inhumaine société ? Tout bonnement, parce que lorsque les Amis du Bois Joli lavent leur linge sale (..maculé de croûtes de sang ?) en famille, l'Homme peut enfin ssouffler, il n'a plus aucune responsabilité dans ce massacre "purement naturel" (qu'il ne se gène alors plus pour considérer d'un oeil froid). En somme, celui qui défend la Nature cherche en fait à
s'extraire de cette même Nature, à s'en "laver les mains", afin de se libérer moralement du poids de cette souffrance universelle.
(et je ne répète pas ceci, bien entendu :
DragonNoir a écrit:
Des clous, aucun animal n'a l'intelligence de l'être humain. C'est de la désinformation répandue par les pseudo-écologistes simplistes (les mêmes qui veulent que l'homme soit "responsable de la planète" tout en le considérant comme "la plus stupide et nuisible des espèces"... on ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre, soit il est au sommet et il doit se montrer responsable, soit c'est un abruti congénital et après lui le Déluge !).
)
Voire, pire : la seule chose qui le dérange, en cette souffrance, est le reflet de sa propre humanité. Comment ces infâmes écorcheurs de ratons parviennent-ils à rester aussi insensibles ? Parce que cette sensibilité n'est pas innée, comme on se plairait à le croire, et parce que l'homme civilisé, à l'opposé,
choisit de prêter une humanité à ce pauvre raton. Si cette vidéo me choque, si elle me donne envie de réagir, c'est bien pour échapper au malaise qu'engendre chez moi la souffrance de cet alter ego fictif - alter ego que cette même "inhumaine" société m'a appris à considérer comme humain.
Comprenez où je veux en venir : Imaginez, l'espace d'un instant, que l'intérieur de la Terre soit en fait un gigantesque système nerveux, voué à une souffrance permanente, dont l'intensité surpasserait en mille la somme des douleurs de notre chétive humanité. En conservant cette même logique, comment devrions-nous réagir ? Ne plus accorder d'importance à nos pitoyables errements, tolérer la pire torture sous prétexte qu'elle n'est
rien face à cette boule de souffrance infinie ? Nous suicider sur l'heure, ne pouvant supporter l'idée du supplice d'un alter ego qui nous surpasse mille fois en conscience ? C'est bien ce qui justifierait qu'un tel
être nous écrase comme de vulgaire bactéries, considérant que notre existence n'Existe même pas à son échelle - car cela reviendrait à prêter des sentiments à un acarien, à s'émouvoir son mal-être dans des milieux trop acides ou trop basiques (que sais-je ?).
C'est, bien entendu, un problème irrésolu. Mais le but n'est pas tant de lancer des pistes en l'air que de mettre un terme aux agitations compulsives d'une majorité d'individus, qui se veulent trouver un responsable, une logique, une issue de secours... dès lors que quelque chose vient heurter leur sensibilité. Vous ne pouvez rien faire d'autre que hurler votre dégoût sur une plage virtuelle ? Réfléchissez davantage aux implications de tout ceci, cela vous sera bien plus bénéfique que de ruminer votre impuissance à agir. Ce qui n'exclut pas, bien sûr, d'aller soutenir néo-Brigitte Bardot,
pour calmer les picotement égotiques de votre conscience (le Saint qui prendra véritablement la charge de toute cette souffrance n'est pas encore né).
En tout cas, s'il est une chose qui m'écoeure, c'est bien celle-ci : que cette
sensibilité face à ces petites bêtes ne découle que du contact soyeux de leur pelage, de leur impuissance à toute action violente - en somme, tout ce qui fait la qualité d'un bon manteau de fourrure. Finalement, il faut être écolo "hardcore", ou ne pas l'être du tout : car il n'est rien de plus condescendant que d'entretenir chez soit un gros chat castré, pour le seul plaisir de voire un être
inférieur entièrement voué à son confort physique et moral (aussi vrai que les "amoureux" des chats - même lorsque ceux-ci se déplacent et se reproduisent en toute liberté - se repaissent de la vision paternaliste d'une existence
primaire, ce qui leur aide à affronter la leur, "inutilement" complexe (*)). Un beau lieu commun, qui mérite toutefois d'être rappelé. Bon, je m'arrête ici, car de là à entendre ceci aux rapports entre humain, il n'y a qu'un pas. Quel beau merdier, ce serait.
(*) Certains parviennent toutefois à dépasser ce stade, à atteindre une certaine "pureté" – toute relative - dans la contemplation. Quand bien même, il faut être "écolo hardcore" pour cela.
Remarquez que tout ceci n'est en vérité qu'un défoulage primaire, du même ordre que celui de l'ami Nekokun. Et c'est
ça qui rend, au final, ce genre de sujet Génial.