Ce jeu Super Nintendo n'est pas particulièrement bon.
Produit en 1993 par Enix, il n'est pas très beau, même s'il n'est pas non plus moche. Les musiques sont tantôt plutôt bonnes, tantôt très courtes et en boucles (et pourries). La maniabilité, aussi, n'est pas terrible. Le personnage dirigé est lent, la physique qui l'anime lorsqu'il saute est étrange et désagréable.
Mais alors, pourquoi parlerais-je d'un jeu qui a apparemment tous les défauts, si ce n'est pour faire chier kraken ?
Eh bien c'est simplement parce que derrière tous ces défauts, il y a un concept. Ce jeu est une sorte de action/RPG, même s’il se rapproche plus du jeu de plateforme/action que du RPG. La narration étant mince et mal amenée, c’est plutôt vers le système d’évolution vers lequel il faut se tourner. En effet, comme son nom pouvait le faire deviner, EVO met en scène l’Evolution avec un grand oeuf dans une version légèrement fantastique et complètement ascientifique. Le joueur contrôle toujours la même entité du début jusqu’à la fin de l’aventure. Elle commence petit poisson, passant outre le stade des entités vivantes les plus vieilles (contrôler une bactérie ? Euh…) et pourra finir, si le joueur se débrouille assez bien, être humain (mais assez peu évolué, l’être humain, quand même. Point de pistolaser en vue). Et pour cela, il faudra traverser les époques préhistoriques, qui correspondront chacune (ou presque) à un type de créature. Ainsi, on passe par le stade du poisson, de l’amphibien, du reptile, du dinosaure, de l’oiseau si le joueur fouille un peu, puis du mammifère, et enfin de l’être humain. Mais le fait est qu’entre chaque changement d’espèce, on fait évoluer sa créature « partie par partie ». On « achète » (avec les « points d’évolution » que l’on obtient en tuant des ennemis) une queue qui permet de sauter plus haut, une crête dorsale hérissée de piques, une mâchoire plus puissante et pointue, et de l’espèce de rat ridicule que l’on contrôle au début de l’Âge de Glace, on finit par déchirer à coups d’immenses crocs les autres espèces dans la peau blindée d’un lion cornu à corps de cheval. Ca n’a pas l’air de payer de mine comme ça, mais dans le fond, c’est un concept vraiment (ou faussement) original qui, mis en valeur d’une façon adéquate (réelle différence entre les espèces, possibilité de communiquer avec d’autres animaux et de chasser en meute, besoin d’établir des stratégies pour l’assaut de certaines espèces, troidé et tout et tout), ça ferait un grand jeu. Ou pas.
Complément : si vous désirez des images, il y a
ce test. Cependant, je pense qu'il n'y pas judicieux de prendre ce test au pied de la lettre, beaucoup trop laxiste à mon goût.