Eltanin

La jaquette française de la chose indique assez bien son niveau :



Afin de faire cesser les allergies à  ce visuel infamant, je vous présente un aperçu de la version américaine de l'oeuvre :





Contrairement à  ce que paraît annoncer la jaquette, "Breath of Fire III" n'est pas un jeu en trois dimensions à  l'ambiance médiévale hors du commun. Par contre, pour ce qui est de constituer un RPG classique, nous tenons là  un champion ! Tous les ingrédients de l'aventure bateau sont là , répartis sans surprises, le long d'un scénario dont l'indigence n'a d'égal que le manque de rythme.





C'est ainsi que tout commence.
La pertinence de la destruction aux explosifs d'un bloc de minerai magique renfermant un dragon non fossilisé n'échappera à  personne.



Héritier d'une courte série de RPGs dont certaines scènes marquantes sont restées enchâssées dans les mémoires (le dynamisme de la bataille finale du second opus), "Breath of Fire III" se caractérise par trois forces : une exposition très posée, un aspect graphique fidèle au précédent épisode et un esprit frais, mignon, gentil. Ces aspects deviennent vite des défauts atroces quand ils sont combinés à  un système de jeu ennuyeux et à  des ennemis très résistants obligeant à  grimper artificiellement de niveau. Même en pratiquant la chasse à  l'expérience, les combats contre les boss peuvent atteindre des heures de duel répétitif où la victoire est davantage déterminée par le nombre d'herbes de régénération achetée que par la stratégie ou la dextérité.







En bref, un jeu laid, idiot et sans originalité. A part quelques brèves éclairs dans l'ambiance, il n'a rien d'intéressant. Notons aussi le fabuleux passage de traversée du désert avant la confrontation finale, si passionnant et bien réglé que j'ai abandonné ma partie là .

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Rooooh DN, allons allons ! Où ton âme d'enfant s'est-elle égarée, encore ? Quel jugement sévère pour un jeu certes très classique mais aussi charmant que cette vieille édition de contes arthuriens retrouvée un soir d'ennui ?
L'histoire de BoFIII est certes assez classique. Mais elle est suffisamment crédible, malgré ses incohérences, pour que l'on y croit. On y croit grâce aux héros, que l'on va suivre non pas pendant une semaine ou deux, mais pendant plusieurs dizaines d'années, le gamin trouillard qui effectuait des mouvements maladroits avec son épée se changeant peu à  peu en un héros maniant certes l'épée mais étant aussi le guérisseur de l'équipe, ce qui change un peu.
On y croit grâce à  tout un tas de petits détails marrants : celui de l'apprentissage chez les maîtres qui permettent de débloquer diverses compétences. Le village des fées que l'on peut reconstruire peu à  peu ou encore les jeux de pêche.
La difficulté est certes impressionnante, mais je crois qu'elle l'est encore plus pour un fan de Final Fantasy. En effet, le jour où vous découvrez que, dans BoFIII les sorts de status servent VRAIMENT à  quelque chose, les choses changent énormément (et Momo devient résidente permanente de votre équipe ). Les combats demandent un état d'esprit un peu différent de ceux de chez Squaresoft, mais je me rappelle n'avoir fait de level up (et encore, pas spécialement intensif) qu'à  deux moments du jeu.
Tout comme Grandia, par exemple, Breath of Fire est un RPG pour joueurs qui veulent du RPG. Une grande quête, des combats épiques, des personnages assez variés et parfois moins stéréotypés que ce qu'on aurait pu croire... Mais mince, un jeu vidéo est-il toujours forcé de bousculer les codes ? BoFIII fait son petit bout de chemin avec le joueur, sans que, mis à  part dans le désert effectivement, l'ennui ne s'installe... et c'est bien là  ce qui compte.

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There is no room for '2' in the world of 1's and 0's, no place for 'mayhap' in a house of trues and falses,
and no 'green with envy' in a black and white world.

Comment ! Encore une fois, tu défends une victime innocente que je roue de coups par pure frustration d'être resté bloqué dans ce désert. Et en plus, tu le fais tout à  fait poliment, avec des arguments... mais quelles sont donc ces manières ? Sur Internet, on sort les couteaux d'abord et on discute ensuite !
Trêve de plaisanterie, voilà  bien un message qui mérite que j'y réponde.

La dizaine d'années traversées, voilà  un concept intéressant, mais l'ellipse m'évoque un rien cette légende dont j'ai oublié le nom, celle où un jeune homme se couchait au pied d'un arbre pour se réveiller des décennies plus tard couvert de rides et doté d'une jolie barbe grise.
Pour moi, tout le jeu est à  l'image de cela : un tas d'idées géniales mal expliquées, développées ou intégrées. La quête des maîtres est pénible. Le village des fées est malcommode à  reconstruire, même si c'est bien agréable à  voir. Le jeu de pêche n'est... pas toujours bien géré, tout dépend des endroits, me dirais-je.

Disons qu'un jeu vidéo n'est pas forcé de bousculer les codes, mais les respecter à  ce point-là , ça m'a assez épouvanté. Et pourtant, comme je l'ai dit, il y a de bonnes idées et parfois, parfois, elles sont bien appliquées, devenant par là  même enchanteresses (les colosses à  demi immergés dans la lave pour certains tournois, le duo d'humanoïdes chevalins qui nous offre un dernier combat à  la limite de la fantasy la plus noire, le système de transformation, les interactions avec l'environnement).
Rien n'y fait, ce jeu me donne des frissons. Mais il faut croire que quelque chose dans l'aventure m'a néanmoins touché (peut-être l'excellente Momo ou un autre de ces personnages si sympathiques... Peco ? ), car je me suis procuré l'épisode suivant, que j'ai bien davantage apprécié.
Ah oui, il y a une ligne, je parlais de Peco. L'oignon géant, oui, fabuleuse idée de personnage, il sauverait tout le jeu à  mes yeux s'il avait une plus grande place dans le scénario.



Message édité : Bon sang, en y repensant, si le jeu m'avait laissé une impression générale TRES médiocre (je ne m'en cache pas, j'ai été assez méchant plus haut, n'y revenons pas), j'avais adoré la plupart des personnages. Les hors-la-loi du début, Peco, Momo, le gros gardien reptilien dont j'ai oublié le nom, l'étrange philosophie des dragons qui cause leur perte...
Raaaah, mais c'est que Jalk m'en convaincrait d'en refaire une partie pour retravailler mon jugement et surtout, surtout, pour revoir ces personnages, le fourbe !
Niveau RPG, je deviens de plus en plus difficile et grognon avec l'âge, semble-t-il, j'ai aussi développé une allergie à  "Seiken Densetsu 3" après les premières minutes... (non, Jamix, pas la peine de me reprendre "C'est un Action-RPG !", je suis au courant, j'y ai quand même joué... si).

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Pas d'accord !

C'est un jeu chiant (la faute en revenant à  la lenteur d'à  peu tout : de l'affichage des textes aux déplacements en passant par les combats) mais il n'est ni laid, ni idiot et il présente bel et bien de nombreux exemples d'originalité (le village des fées, les transformations en dragon, les maîtres, les traductions mot-à -mot de l'Anglais, etc.)

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"De tous ceux qui n'ont rien à  dire, les plus agréables sont ceux qui se taisent."
- Coluche

Pour ce qui est de la laideur, Jamic, je n'ai qu'à  évoquer la coiffure dévastatrice de Ryu quand il n'est encore qu'un enfant : ça ne me rappelle rien d'autre que les crottes de "Docteur Slump". Au secours... Ah oui, et la princesse Nina, quand elle est petite, est encore plus moche que lui. Leurs sprites sont si aplatis que l'on les croirait passés au rouleau compresseur.
Pour l'idiotie, je me réfère à  certains rebondissements où la naïveté qui confère au jeu une partie de son charme pèche par excès, le Q.I. des protagonistes semble alors pointer en dessous de zéro...
S'il y a quelques originalités (le village des fées est excellent, oui, et je note aussi le dauphin maléfique), le monde manque de goût, de saveur, de particularités. Il y a de l'ambiance, mais ce n'est pas encore ça...

Squally, pour la conversion au 50 hertz, il y a des chances que ça ait ralenti le jeu, mais je doute que les phylactères soient beaucoup plus rapides outre-Atlantique.

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