Névrose ?


« Un matin d’hivers, lequel engourdissait le feuillage et quelques bagnoles parquées par ici : givre. Je faisais tranquillement mes lacets, un peu plus tard fermais la braguette, hop à  pieds. À pieds pour une promenade. Chcouiiik, chkouiik, non je n’ai pas de chaussures neuves… mais chcouiik chcouiik malgré tout. Je passais le portail du chez-moi, toujours sans hâte. Je devrais être en plein travail en ce moment, ce doit être pour ça que le temps passe si lentement. Mais je n’y suis pas allé, au boulot. Encore sans hâte. Et je ne vis pas comme une horloge, je m’en suis d’ailleurs toujours défendu. Le temps, c’est quelque chose[…] Ou bien plutôt « les temps, c’est quelque chose… ». Un temps givré, un temps de givré, et puis le temps qui passe et qui ne revient jamais. Il ne fait que passer, comme moi. Peut-être que tous les temps sont givrés, finalement. Et moi, qui passe comme lui, peut-être le suis-je aussi. Quelles préoccupations ! Chouiiik chcouiiik…
Je repensais à â€¦ je repensais, c’est tout. Mon cÅ“ur s’emballait : voilà  de la hâte ! Mon cÅ“ur se hâte, oui, je n’y crois pas. Et malgré tout il s’empresse bien. Battrait-il la chamade, danserait-il une valse en plein mois blanc. Givré. À force que ma poitrine tape, il devient si chaud. Et quelques tressaillements me gagnent. Névrose me gagne ? »


Narrateur. – Voici, docteur, ce qui m’est arrivé hier. Qu’ai-je donc, mon bon docteur ?



Docteur. – Vous êtes amoureux.