Bonsoir
Bon, étant donné que je me suis inscrit pour ça, il faudrait peut-être que je me décide à oser poster mon texte
Dragonnoir, si tu repasses dans le coin, tu pourras constater que j'ai effectué quelques modifications par rapport à ce que je t'avais donné par msn. Peu de corrections, mais des changements qui étaient quand même nécessaires. Je ne pense pas qu'une relecture t'apporte grand-chose, mais si ça te dit, ton commentaire m'aidera toujours
Pour les autres, voici le 1er chapitre de ma fiction, intitulée La chute de Shaztarath (Vous vous en doutiez ? Et alors ?^^). Avant toute chose, je dois prévenir que mes darlings sont volontaires, et que je ne compte pas les couper. Désolé^^
Bien entendu, tout avis m'intéresse, avec une préférence pour les critiques, qui permettent d'avancer beaucoup plus rapidement
---
La chute de Shaztarath
Chapitre 1 :
Le messager, attentif, se laissa glisser le long du vallon. Les buissons étaient légion, mais ils étaient décharnés et blanchâtres, contrastant avec sa vêture noire. Un instant, il pensa avoir été aperçu par quelque vigilante sentinelle, mais le camp semblait toujours endormi. Il se remémora l?épisode du gouffre de Tentalie, là où il avait failli finir empalé par les farouches Sen, les guerriers du Nord, et où seul son grand courage lui avait permis de survivre. Le fait qu?il ait pris la fuite en abandonnant son jeune compagnon à l?ennemi y était aussi pour quelque chose, mais ne nous embarrassons pas de ces détails. Toujours est-il que, rasséréné, il continua sa lente avancée ; une fois ce camp passé, il n?aurait plus qu?à traverser les plaines arides de Darzhor, où les prédateurs dominants étaient les souris, et il atteindrait enfin son objectif.
Sans le moindre bruit, il progressa de quelques mètres supplémentaires. Par chance, un amoncellement de nuages masquait les lunes, dissimulant son passage. L?ombre glissa habilement sur les derniers mètres d?herbe et se laissa choir dans une sorte de fosse à l?aspect peu engageant, mais qui avait le bon goût d?être suffisamment profonde pour le cacher entièrement. Il reprit son souffle, et, de plusieurs regards furtifs, localisa les ennemis les plus aptes à le découvrir ; il y avait bien sûr celui de la tour de guet, à quelques mètres au nord-est de sa position, mais son boulot consistait à prévenir l?arrivée d?une grande armée par la plaine, aucune raison donc qu?il ne se retourne vers lui. Plus dangereuse déjà était la porte principale du campement, protégée par 4 gardes, dont les grandes torches flamboyantes illuminaient la plaine sur un rayon considérable. Et le messager, ayant l?expérience que donne la survie, savait que ses chances de croiser quelque fantassin assis dans l?ombre en train de méditer, ou, plus matériellement, de dessoûler, étaient assez élevées.
Néanmoins, il devait profiter des circonstances propices que lui offrait la pénombre cumulée de la nuit et des nuages précités. Il s?élança donc. Avec enthousiasme. Et vitesse. Et silence. Eh ben oui, mais en fait non. Il est des lois qui apparaissent dans n?importe quel univers, comme la loi de la gravité, qui fait que quand on se prend un objet lourd sur la tête, on tombe, la loi de Newton qui nous explique quelque chose de très précis que je pourrais vous narrer si l?idée d?écouter mon cours de physique m?était venue au moment opportun, et encore moult autres lois qui font qu?il y a des jours où ça passe, et d?autres où ça ne passe pas. Cependant, lorsqu?on y réfléchit, ce n?est pas un mal : le chômage est combattu, la place est laissée aux plus jeunes, et l?employeur du messager pourra employer son argent à des fins plus nobles que son salaire. Ajoutons qu?en plus des lois évoquées auparavant, notre homme testera celle de Shazaraad, le tyran, dont les hommes s?empressèrent de venir intercepter cet espion si présomptueux.
*
* *
- J?ai bien peur que le messager n?ait été capturé, déplora Nafel, scrutant l?horizon de son regard inquisiteur.
- Le col de Guzar est peu gardé, il n?aura point eu de problèmes de ce côté. Je crains toutefois que l?anicroche n?ait eu lieu à l?orée de la forêt d?Apghrad, analysa Kob, qui arquait sa taille imposante pour regarder par la meurtrière, seule ouverture de la tour de guet, dans l?espoir obstiné de se donner l?air de faire quelque chose de vital pour l?avenir du monde.
- Probablement, murmura l?autre, sombre.
Ils furent interrompus par le battement d?aile d?un astral, l?oiseau-convoyeur. Déjà le quatrième depuis le premier quartant. Les informations du retardataire devaient décidément être de la plus haute importance.
Kob se releva, las, et déchira un morceau de parchemin fripé, sur lequel il traça malhabilement un cercle surmonté d?un pentacle, lequel signe signifiait « cénotaphe », laquelle signification était un code pour indiquer l?absence du messager. On pourra objecter que ces précautions étaient inutiles, car d?une part aucun ennemi ne se risquait dans la région des contreforts des monts Balkirites et car quand bien même, le plumage bleu noir de l?astral le rendait presque totalement indiscernable de nuit, mais bon. C?est quand même bien plus classe de recevoir ce genre de symbole qu?un petit message, même en écriture stylisée, dont la signification ne varierait pas. Pour des messages plus longs, les sentinelles restaient naturellement plus orthodoxes.
- Encore deux heures et on s?arrache d?ici, soupira Nafel, qui aurait préféré que je le place dans un monde où le café existait. Ces rondes de nuit, j?te jure, y a rien de pire même à la prison de Kettrag.
- C?est clair, confirma son collègue en relâchant le volatile. Enfin, faut se dire que t?as la semaine pour récupérer après. Allez viens, il reste un peu de pain aux herbes.
*
* *
On a toujours cette image où l?empereur, l?air désinvolte, contemple sa capitale depuis son balcon. Cela renseigne aussitôt sur la situation sociale du personnage (d?autant plus qu?il affecte souvent un air hautain, que seuls les nobles peuvent reproduire), sur son influence sur le destin des petites gens, en bas. Mais tous les empereurs sont loin d?être comme ça. Pourtant, le personnage qui se trouvait sur le balcon du palais de Shaztarath tenait apparemment à ce qu?on reconnaisse sa charge immédiatement, puisqu?il arborait ostensiblement tous les signes indiqués plus haut ; tel était Shazaraad. Les récents événements n?encourageaient pas à la mise en scène théâtrale, mais il gardait ses principes. Il se retourna avec majesté, pour recevoir le visiteur.
Le visiteur en question était une visiteuse, pour être précis exactement celle qu?il attendait. Car Ada était non seulement discrète, loyale et bon marché, déjà qualités fort appréciables, mais elle s?offrait en plus le luxe d?être plutôt belle et surtout très efficace. On a toujours besoin d?espions pour tenir un royaume, dans la part d?ombre de ce que des gens peu inspirés appelèrent la civilisation.
- Avez-vous terminé d?interroger le messager ? questionna-t-il d?une voix grave.
- La loyauté de ce genre de cloportes est assez flexible quand ils sont capturés ; il travaille pour Uzekhat III, le souverain du Kenshab.
- Mais que venait-il donc faire dans mes frontières ?
- Il a avoué chercher à atteindre les rebelles des monts Balkiriens ; il semblerait que ce petit manège dure depuis plusieurs semaines, seigneur.
- Bien. Cet imbécile est donc totalement en tort et n?a aucun droit sur mon territoire. Torturez-le afin de lui soutirer n?importe quelle information sur mon charmant voisin.
- A vos ordres.
- Ada ?
La jeune femme se retourna, faisant tournoyer sa chevelure châtain.
- Oui, seigneur ?
- Faites-le souffrir. Mais faites vite, je pourrais avoir besoin de vous sur d?autres fronts.
Hochant la tête, la jeune femme se retira précipitamment.
Une brave fille, vraiment. Lissant sa fine moustache d?une main, Shazaraad s?en retourna à sa rituelle observation.
*
* *
- Ça va, tu suis ?
- T?occupe, regarde devant toi si j?y suis pas encore.
Une fine brise soufflait, ce matin-là , sur les monts Balkirites. Mais rien de prompt à décourager des jeunes gens comme Tanhez et Basfeth, qui étaient à présent sur le flanc nord du mont Kirksgûl ? réputé un des plus difficiles ?, et rivalisaient de célérité à son ascension. En cette saison, les glaciers ne tenaient plus que sur les hauts sommets, mais les prises de la paroi n?en restaient pas moins traîtres, car la roche était friable ; nombreux étaient les gens qui s?attelaient à la tâche, moins étaient capables d?escalader autre chose que des béquilles après leur tentative. Notons d?ailleurs la présence d?un florissant commerce de pompes funèbres dans le village niché au pied de la montagne.
- Attention, ta main tremble, petit homme ! ricana Tanhez, qui avait pris un peu d?avance. Je suis sûr que Kala t?apprécierait plus si, à défaut de me vaincre, tu restais au moins vivant?
Basfeth savait qu?il n?aurait pas dû accepter ce pari. Tanhez était en bien meilleure condition physique que lui, et n?aurait nul mal à triompher du versant. Quant à lui, il pouvait y perdre la vie. Mais refuser eût été passer pour couard, et il ne pouvait se permettre ça devant Kala.
Parlons-en, de Kala. Comme s?il avait la moindre chance avec elle? Non, vraiment, il aurait mieux fait de refuser cette aventure.
- Au fait, je t?ai déjà prévenu de ne pas regarder en bas ? Non, parce qu?il y a un truc très profond, on appelle ça le VIDE.
Ca, c?était déloyal. Tanhez connaissait son ami, et savait qu?il jetterait sûrement un ?il, par curiosité. Car Basfeth était très curieux. Comprenant la man?uvre, ce dernier ne se déconcentra pas et continua à avancer, prise par prise. Il ne devait plus être très loin du haut?
C?est grand une falaise? A quoi ressemble le village en bas ?
Non, tu ne dois pas regarder, concentre-toi.
Calme. Respire. Continue à grimper.
Enfin, une corniche, une plate-forme, quelque chose de plat. Basfeth était vivant, et il conclut que ce n?était pas un mauvais résultat.
- Ah, ben te voilà , on se demandait si on devait aller te chercher, railla Tanhez, provoquant l?hilarité de Kala.
Basfeth était sur le sol, dans la poussière ocre, transpirant abondamment, la respiration difficile. Il se fit une image de la situation, qu?il chassa bien vite de son esprit, tant elle lui apparut pathétique.
Non, vraiment : pas une bonne idée.
Pataud, il redescendit au village, après avoir fait jurer à ses deux comparses de garder cet épisode sous silence.
*
* *
En se couchant très peu originalement, à l?ouest, le soleil ne manquait pas d?accorder quelques rayons aux remarquables toits ronds de marbre ou de granit rose (ou des deux) de Xioshun, la grande capitale du Kenshab, dont on avait coutume de s?émerveiller de sa splendeur en la voyant de loin, puis de s?apitoyer sur son sort en la voyant de près. Car Xioshun n?était qu?un écrin, à l?instar de l?empire du Kenshab. Les ressources avaient été épuisées par la longue guerre fratricide dont le royaume commençait à peine à se remettre.
Des rigoles de détritus coulaient à même la rue, sans incommoder le moins du monde les habitants qui se demandaient plutôt s?ils trouveraient à se sustenter ce jour-là . Dans un tel climat fleurissaient habituellement prophètes et fauteurs de trouble, révolutionnaires et autres conspirateurs, et je ne vois pas pourquoi l?habitude ne tiendrait pas lieu de règle dans ce royaume.
Jazareb, le sultan, était bien conscient de ce phénomène. C?est pourquoi il convenait, puisque les ressources du lieu n?étaient plus disponibles, d?aller les trouver ailleurs. C?est dans cet état d?esprit que l?altruisme l?avait subitement poussé à défendre la noble cause des rebelles Balkirites, qui cherchaient à renverser le tyran Shazaraad depuis plusieurs décennies. Moyennant une grande partie des finances du royaume, bien sûr. Mais que voulez-vous, il faut bien entretenir l?armée que vous envoyez au combat, s?expliquait-il.
Le vizir, personnage petit au faciès de rat, toussota pour attirer l?attention du monarque.
- Il semble que notre messager ait été capturé, sire.
- L?idiot. Il faut absolument prévenir les rebelles avant de lancer notre attaque, sans quoi notre plan serait voué à l?échec.
- Pas nécessairement, sire.
Le monarque se retourna, son intérêt éveillé par le ton du ministre.
- Que me chantes-tu ?
- Et bien, il existe dans tout royaume des envieux, des gens qui tireraient profit de la disparition d?un souverain. Dans notre cas, citons Zulkhin, un nobliau relativement influent qui s?est mis dans la tête qu?on lui avait usurpé le trône.
- Voilà qui est intéressant, mon ami. Mais il désire assurément quelque chose en échange de sa bienveillante coopération.
- Et bien, il demande de récupérer la couronne, bien entendu. Cependant, vous savez comme un pays en crise est instable, il peut arriver plein d?accidents après le déclenchement d?une révolution.
Un sourire sans bonheur se détacha sur le visage sinistre du souverain. Ainsi, la prospérité allait peut-être revenir.
---
Je sens que je vais me faire ramasser^^
Tant mieux
Bonne nuit, et merci à ceux qui prendront le temps de lire