Carol Reed, à la réalisation, et Graham Greene, au scénario, avaient déjà travaillé ensemble. Mais ce film noir à la délicieuse ambiance viennoise serait somme toute bien banale sans l'influence d'un homme. Un homme ? Non, un monstre sacré, le monumental Orson Welles.
Détournant un des personnages principaux de l'intrigue, Harry Lime, le génie lui forge un caractère plus ambigu et tragique, une gestuelle propre ainsi que des ambitions mégalomaniaques qui ne font que rendre sa chute des mains d'un Judas plus atroce encore. Selon la volonté d'Orson Welles, la scène de la poursuite dans les égouts est allongée et modifiée. Sa conclusion des plus marquantes restera une image impérissable des annales du 7ème art.
Anecdote : avant de connaître le degré d'implication de Welles dans ce film, ignorant qu'il avait officié autrement que comme acteur, je retenais déjà le plan des doigts passant à travers la grille. S'il y a une image à sauver dans "Le Troisième Homme", c'est bien celle-ci.